DIRECTRICE DE LA GALERIE D’ART ARTVERA’S, SOFIA KOMAROVA COLORE LES OEUVRES MODERNISTES DE LA FIN DU 19 ÈME ET DU DÉBUT DU 20 ÈME SIÈCLE, DE LA FORCE ET DE LA PROFONDEUR DE SON ÂME RUSSE. INCURSION DANS LA « STRATOSPHÈRE » DE CETTE SAINT-PÉTERSBOURGEOISE CONVERTIE À LA SUISSE ET INDÉNIABLEMENT RICHE DES DIVERSES EXPÉRIENCES QUI L’Y ONT AMENÉE. décembre 2008 - janvier 2009 www.cote-magazine.ch Née d’une mère antiquaire et historienne d’art, Sofia Komarova ne pouvait échapper à son destin. Poursuivant les mêmes aspirations artistiques, elle rejoint la Suisse pour un échange universitaire et ne la quittera plus. S’ensuivent des études de lettres en français moderne et un diplôme en études internationales qui lui permettent d’assouvir sa curiosité et sa soif d’apprendre, avant d’entrer chez Christie’s où elle s’attelle à sélectionner les oeuvres en amont de leur expertise. Depuis un an, elle dirige Artvera’s, avec l’enthousiasme et l’énergie de ceux qui voient en l’art une autre manière d’appréhender la vie et l’humanité. De son maintien parfait et de la détermination de ses paroles émane une véritable personnalité défendant avec intelligence que « la beauté éduque beaucoup la personne ». Émue lorsqu’elle parle de l’art des icônes russes, elle défend par ailleurs assidûment l’avancée artistique de l’avantgarde russe, admettant que « les Russes mettent longtemps à faire du cheval, mais quand ils s’y mettent, ils vont très vite ». Très sensible à l’Expressionnisme, courant qu’elle apprécie par-dessus tout, pour l’intensité de ses couleurs et son côté « animal », Sofia Komarova est touchée par « le fragile équilibre de la beauté » transmis par ces oeuvres, reflet de l’imminence du danger de la Première Guerre Mondiale. De façon individuelle, Van Gogh, Botticelli et spécialement Van der Weyden touchent le coeur de cette amoureuse de l’art, peu réceptive aux oeuvres contemporaines qui s’éloigneraient de la véritable signification artistique au profit d’une approche plus commerciale. Au coeur de la vieille ville genevoise, elle souhaite créer un important centre culturel au travers d’oeuvres exceptionnelles, parcourant les courants de la fin du 19 ème et du début du 20 ème siècles et dont la richesse reste à ce jour inégalée. Habitant la Suisse depuis plus de dix ans, elle apprécie sa nature et sa simplicité, et déplore les idées de moins en moins libérales provenant du Kremlin. Indépendante et forte, elle reste néanmoins profondément attachée à la Russie, là où la noblesse et la générosité de son peuple peuvent être une source d’inspiration devant nos petites lâchetés quotidiennes. |