Le producteur malgache Félestin Andrianjafy, reconverti àl’agroforesterie, visite la halle Masoala du zoo de Zurich. Derrière lui, les cacaoyers à l’origine du projet Madagascar. Cacao, le juste équilibre L’île de Madagascar est un véritable paradis pour la faune et la flore. En effet, depar sa situation isolée au milieu de l’océan Indien, on ytrouve de nombreuses espèces uniques au monde.Pourtant, le monde animal et végétalyest menacé,90% de la couverture forestièredel’île ayant été défrichée. Etlapopulation en croissance constante abesoin de plus en plus de bois de chauffageetdeterres agricoles. En dernier recours, de nombreuxpetits producteurs envahissent deszones fertiles protégées, telles que le Parc National Masoala. La plupart de ces paysans pratiquent la monoculture, ce qui accélère lelessivage des sols. Lancé début 2018, le projet Madagascar apourvocation de protéger la faune et la flore raresdel’île,depromouvoir la culture durable et équitable du cacao finetd’améliorer les conditions de vie des paysans. Des producteurs locaux sont formés en agroforesterie ettransmettent leur savoir àprèsde200 cultivateurs. Dans lesannées àvenir,200 à300 hectares exploités aujourd’hui en monoculture devraient ainsi être convertis en cultures mixtes. Méthode dynamique Félestin Andrianjafy (66 ans) est l’un des ces formateurs. « Quand jesuis rentré dans mon villaged’origine,j’ai été choqué par les dégâts causés àla forêt », raconte l’agriculteuroriginaire du village deMarovovonana au nord de Madagascar, ex-officier militaire àlaretraite. Il atout desuite adhéré au projet. « Je cultivais jusqu’ici de la vanille et desclous de girofle,maintenant j’aiajouté le cacao. Je ne pensais pas que c’était si facile. » Près de cinq ans après avoir planté ses premiers cacaoyers, la première récolte est imminente. « Je ne suis plus tout jeune,mais ce quejefais, c’est pour les générations futures », ajoute Félestin Andrianjafy. En agroforesterie dynamique, les cacaoyerspoussentdans un environnement semblable àcelui de la forêt 40 Coopération N°8du18février 2020 |