ACTUEL INTERVIEW « Nous nous sommes tous rapprochés » 2020 aété une année unique. Le chef de Coop,Joos Sutter, évoque le confinement, la cohésion pendantune période difficile et sa nostalgied’une bonne poignée de main. Joos Sutter,l’année arriveà son terme. Quel aété,pour vous, l’aspect le plus marquant ? C’est certainement lacohésion parmi les collaborateurs de Coop.Voirles gens se serrer les coudes et s’encourager mutuellement pendant cette période très spéciale aété impressionnant. Nous nous sommes tousrapprochés. J’en profitepourdireungrand merciàtousles collaborateurs de Coop. Comment avez-vous vécu le début de la pandémie ? Le virus nous aatteints avec une rapidité et une violence incroyables. Cela a commencé parquelquescas d’infection en Chine, ensuite les cas se sont multipliés. L’Italie aété touchée, etquelques jours plus tard le Tessin comptait déjà de nombreuxmalades. Puis est arrivélejour où le Conseil fédéral adécrété le confinement.Vous souvenez-vous d’un moment clé en particulier ? Oui, c’est celui où la présidente de la Confédérationatenuune conférence de presse pour s’adresser àlapopulation. Je l’ai suivie en direct àlatélévision – c’était très marquant. Je ne l’oublierai sans doutejamais. Quels étaient pour Coop les plus grands défis àrelever au début de la pandémie ? Nousavions surnos épaulesune énorme TEXTE SILVAN GRÜTTER PHOTOS HEINER H.SCHMITT responsabilité : nous devions tout àla fois assurer l’approvisionnement de base et garantir la protection des clients et des collaborateurs. C’était un très grand défi. Ya-t-il eu des moments critiques au niveau de l’approvisionnement ? Oui, certainement. Parexemple dans le domaine de la logistique, ou lors de soudaines pénuries pour certains articles. Nousavons été fortementsollicités, car personne n’avait déjà vécu cette situation. Je savais que nous devions rester calmes et nous concentrer surles solutions. Heureusement, nous avons très vite appris et rapidement fait face aux problèmes les plus urgents. Les équipes pouvaient-elles continuer àappliquer les pratiques habituelles ou devaient-elles improviser ? Nous avions heureusement dans nos tiroirs un bon plan d’urgence en cas de pandémie. Mais une crise ne se déroule pastoujours comme prévu. Par chance,lacellule de crise mise en place immédiatement atout desuite bien fonctionné. Comment vous êtes-vous ressourcé durant cette période ? Chez moi, enfamille, etdans la nature. J’allais me promener et je laissais le calme agir sur moi. C’est ma façon de récupérer.Cela me fait du bien. Comment cela s’est-il passé avec lescollaborateurs en première ligne, dans les magasins et dans le domaine de la logistique ? Je me suis beaucoup déplacé dans les magasins et les grands centres logistiques, et j’ai eu d’innombrables discussions avec les employés. Je voulais qu’ils voient quej’étais àleurs côtésetque mon soutien n’était pas que des paroles en l’air.J’aidécouvert queles collaborateurs s’identifiaientbeaucoup àleurtravail et àCoop.C’était impressionnant. N’avez-vous jamais craint d’être vous-même infecté ? Non, pasvraiment. J’étais prudentbien sûr. Je respectais les règles d’hygiène et de distanciation. Mais je n’ai jamais eu peur. Jeveillais surtout àprotéger les autres d’une éventuelle contamination, car je voyageais fréquemmentetjerencontrais beaucoup de monde. Mais là encore, je faisais très attention. Comment avez-vous trouvé les clients ? Ils étaient très calmes, très disciplinés. Je me souviens de longues files d’attente devant les magasins, au Tessin ou en Suisse romande.Les gens tenaientleurs distances et attendaientpatiemment. Ensuite estarrivéeune choseformidable et inattendue : un gigantesque élan de solidarité de la clientèle envers les équipes... Page 55 52 Coopération N°53 du 28 décembre 2020 + |