PORTRAIT CLAUDE BERNHARD Face àClaudeBernhard, on ne sait paroù commencer.Lui parler de photographie, de sa formation degéochimiste, de ses explorations sous-glaciaires ou de sa passion pour la céramique oulasculpture surpierre. Maispeu importe.Quel quesoitl’angle parlequelnousentamons la discussion, il se révèle rapidementque chezelle toutfinitpar se rejoindre. Son émerveillement face àlanature est la source de sesmultiples activités. De sesétudes en sciences de l’environnement, la jeune femme du vald’Hérens (Valais) retientsurtout cette interdépendance, cette connexion entre tous les éléments et tousles êtres vivants. Et ainsi va sa vie, sans frontière entre elle et la nature, entre ses activités professionnelles et privées. Son dernier ouvrage, PHOTO CLAUDE BERNHARD « La voix des eaux » (Ed. Slatkine), en est la preuve. Claude Bernhard yfait habilementconfluerart et science. « J’ai présenté cela àunéditeuretçalui aplu.Je lui aidit voilà ce que jefais etqui aime me soutienne ! » déclare-t-elle en toute décontraction. Recueil d’art et de poésie Commençons donc par l’eau àlaquelle Claude Bernhard prête une voix dans son ouvrage. L’auteure et photographe a suivi son parcours, des nuages aux glaciers, des torrents auxrivières, jusqu’au Léman. Tantôt murmurante, tantôt vrombissante, sauvage ou domptée, elle y est représentée sous tous ses aspects. « C’est un élémentpassionnant, le seul quipuisse se présentersousforme Le lac de la Force dans le val Dorbon (VS). Une femme au cœur des éléments Géochimiste, photographe,auteure et céramiste, ClaudeBernhard mêle habilementsciences etart. Son dernier ouvrage, « La voixdes eaux », nous emmène dans le monde fluide, changeant et poétiquedel’orbleu. TEXTE SOPHIE DORSAZ liquide, solide et gazeuse.Toujours changeant, toujours en mouvement. » Plus qu’unouvrage scientifique, « Lavoixdes eaux » est unrecueil d’art etdepoésie. Les clichés de ClaudeBernhardattisent la curiosité duspectateur enl’amenant dans des endroits inaccessibles, comme les cathédrales majestueuses et cristallines quisecréententre roche et glacier. Mais sa photographiesurprend égalementpar son abstraction. L’auteure aime brouiller les échelles, sortir du cadre, ôterles référentiels auxquels les scientifiques ont l’habitude de s’accrocher. Ainsi,unfiletd’eau dans la zone alluviale au piedduglacier de Ferpècle (VS) peut se confondreavecungigantesque fleuve vu du ciel. Le butest toujours le même : encourager le spectateur àdécouvrir et 76 Coopération N°51 du 15 décembre 2020 |