Ecouteretinterpréter celle quidonnera son caractère àunvin : la vigne. C’est ainsi que travaille Enrico Antonioli (42 ans), le vigneron responsable de l’Abbaye de Mont, où il vit depuis presque cinq ans. Natif de la Valteline, région d’Italie du Nord voisine des Grisons, cetancienconseiller en entreprise s’est réorienté dans le monde du vin, une passion de toujours, trouvant que « c’esttrèsbeaudepartagerlefruit de son travail avec d’autres ». Aprèsavoir appris le métier de vigneron-cavisteenItalieettravaillé en Bourgogne, ils’est formé enbiodynamie sur des terres alsaciennes. Direction Le vigneron Enrico Antonioli, ici devant l’Abbaye de Mont, travaille pour la Ville de Lausanne. La cité fait partie du Réseau des capitales de grands vignobles, comme Bordeaux ou Mendoza. ensuite les montagnes des Abruzzes, à la hauteur deRome, dans undomaine où il reste deux ans. Sesentant loin de tout, il se met enquête d’un nouveau défi professionnel et tombe surune annonce de la Ville de Lausanne cherchant un vigneron spécialisé en biodynamie. C’est alors qu’il rejoint l’Abbaye de Mont. Domaine de la Côte situé àcheval entre les communes de Mont-sur-Rolle et de Perroy, ilétait exploité àl’origine par des religieux. La Ville de Lausanne l’aacquis en 1802. Dotéede13,5 hectares, il s’agit de la plus grande de ses cinq propriétésviticoles. Et,danslacapitale vaudoise, on les protège : « C’est une chance d’avoir ceformidable patrimoine vitivinicole et on fait toutpourleconserver, même si le marché des vins suisses est très compliqué », assure lamunicipale Natacha Litzistorf (52 ans), directrice du logement, de l'environnement etde l'architecture. Défendant une viticulture respectueuse de la nature,laVerte observeune évolution positive dans les mentalités face au bio et àlabiodynamie : « Ilafallu du temps et plusieurs petites révolutions, mais un changement deculture est en train de se faire », se réjouit-elle. Admiratif du soin quelaSuisse apporte àson paysage etàson terroir, Enrico Antonioli respire à pleins poumons une motte de terre dans une parcelle de Pinot Noir. Elle sent bon, la vigne se porte bien. « On ramène de la vivacité et de l’équilibredanslevignoble,notammentgrâce auxengrais verts », précise le vigneron, quitravaille avec quatre collaborateurs, troisàlavigne et un àlacave. Trois cépages au top Dans lacave, Enrico Antonioli nous désigne un tonneau dans lequelilexpérimente une vinification de Chasselas CHEZ COOP Un Chasselas de l’Abbaye de Mont Fruité et floral au nez, ce Chasselas est issu d’une culture et d’une vinification en biodynamie. Adéguster à12°Cenapéritif,avec un poisson du lac ou un fromage (gruyère ou vacherin Mont-d’Or par exemple). La Côte AOC Mont-sur-Rolle Abbaye de Mont, 13 fr.95/75 cl, en vente uniquement dans certains magasins et sur : Coopération N°50 du 7décembre 2020 41 ez, www.mondovino.ch SAVEURS VINS àlamanière d’un vin rouge. Il s’agit du cépage emblématique dudomaine. Septautressontcultivés : troisblancset quatre rouges. « J’observe que ceux qui se portent le mieuxsur ce terroirsontle Chasselas, le GamayetleMerlot. » Historique mise aux enchères Lesvins du millésime 2020 auraient dus être vendus en primeur ce mois dans la salle duConseil communal de Lausanne,àl’occasion de l’historiquemise aux enchères. « Il s’agit d’une tradition depuis 1803, plus ancienne quecelle des Hospices de Beaune,dontnoussommes très fiers », souligne Natacha Litzistorf. Covid-19 oblige,lamanifestationn’aura pas lieu cette année. La vente s’effectuera enligne jusqu’au 17 janvier 2021, mais sans enchères, surlesitedes vins de la Ville de Lausanne (lausanne.ch/mise).○ a PHOTO DR