ÀLAUNE ZOOM ÷ Tricot-Thé, à Lausanne. « Ma mère netricotait pas. Personne àlamaison n’apume montrer les bases. D’après moi, c’est plus facile de prendre des cours pour commencer, afin d’échanger avec une personne qui nous explique et nous corrige directement », constate la jeune femme. Depuis, c’est Aylin l’experte dans son entourage. Elle aappris àtricoter àsa mère, àsa tante etàsapetite-cousine. « J’ai embarqué toute la famille », sourit-elle. Méthode suisse ou française ? Les méthodes d’apprentissagerestenttrèspersonnelles. Certains débutent sans problème avec un tutoriel. Mais lequelchoisir ? Lors d’une recherche sur leweb de vidéos « tricot pour débutants », en français, c’est la méthode française qui apparaît le plus souvent.Ellevariefortementdelaméthode suisse (voir notretutorielvia le lien webci-dessous). D’autres pays font aussi appel àdes variantesdifférentes, mais tous les chemins mènent aumême résultat. Julie Chanel conseille de tester plusieurs méthodes pour trouver celle qui nous convient le mieux. Aylin, quant àelle, apréféré privilégier la méthode suisse pour des questions pratiques. Lorsqu’elle demande conseil àune personne près de chezelle,ilyadeforteschancesque cette dernière manielefilàla suisse. NOTRE TUTORIEL VIDÉO ONLINE Apprendre àtricoter Découvrez les bases du tricot avec la méthode suisse. www.cooperation.ch/tricoter-suisse « J’ai embarqué toute la famille dans le tricot » AYLIN CARACCIA, ÉTUDIANTE La jeune étudiante tricote depuis quatre ans déjà. Au début, elle aconnu quelques ratés bien sûr, comme un pull beaucoup trop grand. Aujourd’hui, les erreurs se font rares, en grande partie grâceàune bonne préparation. « Avant de se lancer dans un projet,ilest important de faire un échantillon car on tricote tousdemanièredifférente, conseille-t-elle. Quand on commence, on est impatient, onveut selancer immédiatement. Mais la préparationest essentielle pour réussir un projet. » Tricot-métal, tricot-graffiti &co Le street art ajoué un rôle considérable dans la modernisation de l’imagedutricot. Le « tricot-graffiti », « yarnbombing » ou encore « tricot urbain » a envahi les villes du monde entier. Cestreet art consiste àhabiller l’espace public (bancs, arbres, bus...) avec des pièces colorées en laine. Récemment, un collectif de 60 personnes âgées entre20 et 86 ans, mené parJulie Chanel, adécorél’avenue de la Harpe àLausanne. Unstreet art qui ahélas été vandalisé,mais quinedécourage pasles participants prêtsàselancer dans de nouvelles actions. D’autres domaines artistiques mettent aussi à l’honneur le tricot,comme la musique. Le premier Heavy Metal Knitting World Championship aeu lieu l’année dernière àJoensuu en Finlande. La compétition consiste àtricoter accompagné d’un groupe demetal. Ce mariage improbable, drôle et efficace, aréuni 26 participants de 13 pays. La deuxième édition qui devait se dérouler cette année aété repoussée à2021. Les hommes se cachent pour tricoter Si dans les pays nordiques, en Islandetoutparticulièrement, les hommes tricotent et l’assument, en Suisse,ils restentencoretimides. Mais ils existent ! « 5%demes clients sontdes hommes, révèle Julie Chanel, et certains ontunexcellentniveau. » Après son coup de jeune,gageons quelaprochaine révolution du tricot sera masculine. ○ 20 Coopération N°50 du 7décembre 2020 PHOTOS GETTYIMAGES, SHUTTERSTOCK |