11/12/13/14/15 S’il est un secteur qui est aussi durement touché par lavague duCovid-19, c’est celui duspectacle. « Lorsque les premières décisions de limiter àmille le nombre despectateurs sont tombées, on s’est dit que quelque chose d’exceptionnel était en train desepasser, explique Michael Drieberg, directeur de Live Music Production. Ce n’était pasdebon augurecar l’ambiance est devenue anxiogène, etdonc incompatible avec l’état d’esprit del’univers du spectacle et de l’événementiel. » Quelques jours plus tard, lecouperet tombe:toutdoits’arrêterjusqu’à nouvelordre. Réorganiser les dates Mais alorscomments’organise-t-onquand on metsur pieddes centainesdeconcerts parannée ? « J’ai enviededire : comme on peut ! Cen’est pas simple, ni techniquementnipsychologiquement, de passerde plusieurs millions de francs de chiffre d’affairespar mois àriendutout. » Repousser au maximum et éviter les annulations, l’enjeu est de taille pour le professionnel. Or, rien n’est simple dans le monde complexe des calages de dates ausein detournées tirées au cordeau. « Deux éléments distincts ne se réorganisent pas de la même manière : l’accueil d’un artiste francophone et l’accueil d’un artiste international. La raison est simple : c’est plus facile de déplacer le concertd’unchanteurfrançais qui entre dans le cadre d’une tournée dite « européenne » (France, Suisse, Belgique),que celui d’un groupeinternational qui s’inscrit dans une tournée souvent mondiale sur tous les continents. Or, pour cecas de figure, il n’est pas rare que la décision soit prise d’annuler purement etsimplement la tournée jusqu’au prochain album. » Continuer de se projeter Pourtant, malgré les milliers de billets déplacés pour le moment àune date ultérieure, leprofessionnel reste confiant : « Le public est avec nous. Il comprend notre problématique actuelle. Nous n’avons pas eu une réclamation àl’annonce dureport dedates. Les spectateurs sont solidaires dans cette démarche de pérenniser les entreprises qui œuvrent dans l’événementiel afin de leur offrir les spectacles attendus, mais un peu plus tard. Je dois dire que les salles, les billetteries, les artistes, toutle monde se serreles coudes pour trouver les meilleures solutions. » ACTUEL RÉGION D’autant plus que malgré lacrise, Live MusicProductiondoitaussi penser au futur et continuer à signer des contrats. « C’est le problème que nous avons tous : anticiper oui, mais pour quand ? » Le professionnel est àpied d’œuvre pour larentrée de septembre. « Déjà parceque 90% de nos concerts et spectacles vont se dérouler durant la secondemoitiédel’année,etaussi parce qu’il faut préparer 2021 et 2022. On ne met pas sur pied unprogramme en quelquessemaines. Ce sontdes mois et des mois de travail souventdeuxannées en amont. » En attendant, de nombreux artistes gardent lecontact avec leurs fans via les réseaux sociaux et les live depuis leur lieu de confinement. « Lorsque tousces artistes vont revenir surscène,les émotions vont êtrefortes et les spectateurs voudront vivre ce bonheur-là tousensemble. » Les mois àvenir Avec son festival Sion sous les Etoiles, Live Music Production fait vibrer chaque été le stadedeTourbillon. Ce ne serapas le caspourcette édition2020. « Biensûr, nous avons étudié la possibilitédereporter àune date ultérieure, mais cela dépend debeaucoup de paramètres. La crise sanitaire déjà, la disponibilité des artistes, la reprise du championnat de football, les conditions d’accueil du public etlenombre despectateurs autorisés, le travail des centaines de personnes surlesite, etc.C’est beaucoup trop d’interrogations pour miser pleinement sur un éventuel report. » Quid de la suite ? « Nous continuons àtravailler pour reprendre dans debonnes conditions quand le moment sera venu. Et promis, on vivra tous ensemble des moments formidables comme on n'en a jamais vécu ! » ○ Coopération N°18 du 28 avril 2020 49