give me five Comme au cinéma LE MAG vous donne cinq bonnes raisons d’aller voir le coup de cœur de la rédaction. Le 21 novembre, c'est la sortie de Thérèse Desqueyroux de Claude Miller. Hommage au réalisateur de Garde à vue, Mortelle randonnée ou encore L’Effrontée. Par Laurence Kempf THÉRÈSE DESQUEYROUX RÉALISATION Claude Miller CASTING Audrey Tautou, Gilles Lellouche FILM français DURÉE 1h50 GENRE drame SORTIE 21 novembre DR Thérèse Desqueyroux Pour Claude Miller. Il aimait les livres et les actrices, adaptant des auteurs (Highsmith, Tchekhov, Carrère) pour qu’elles (Schneider, Adjani, Gainsbourg) jouent de beaux personnages. Décédé en avril 2012, son ultime film est une adaptation du roman de François Mauriac centré sur une héroïne en révolte, avec Audrey Tautou dans le rôle-titre. Classique. Dans les années 1920, au cœur de la bourgeoisie des propriétaires terriens de la province française, Thérèse est une jeune femme émancipée, instruite et cultivée qui, sans illusion sur l’amour, va accepter un mariage arrangé. Élégant. Le cadre est beau. Le travail de reconstitution, parfait et sobre. La nature est sauvage, rebelle (les incendies) à l’inverse des conventions d’une société patriarcale qui confinent la place des femmes à celle d’épouses et de mères aimantes. Discrètement, presque machinalement, Thérèse va tenter d’empoisonner son époux. Fidèle et personnel. Par une approche précise et un travail soigné, Miller réussit à capter l’univers de Mauriac avec une fidélité remarquable. Sans le trahir, il peut se permettre d’occulter son questionnement plus croyant, comme de lui offrir un final positif qui n’altère pas la force du récit. Sensible. Car pariant sur la sensibilité et l’humain, le cinéaste a su, une fois de plus, et une dernière fois, miser sur la distribution adéquate. Audrey Tautou a la juste gravité d’une femme secrètement brisée. Anaïs Demoustier est parfaite en jeune fille spontanée, confiante et soumise. Et Gilles Lellouche émeut en mari embarrassé, conformiste et dépassé. 12 H CommeauCinema.com le mag H novembre 2012 H N°28 |