CNRS Le Journal n°270 jan/fév 2013
CNRS Le Journal n°270 jan/fév 2013
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°270 de jan/fév 2013

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 8 Mo

  • Dans ce numéro : Les OGM de la discorde

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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w 34 Start-up Des logiciels qui ont l’œil par Frédéric Dessort w La société Spikenet Technology développe des logiciels très particuliers. Ceux-ci sont capables d’identifier des formes, dans des images ou des vidéos, comme le ferait le cerveau humain. À l’origine, tout est parti d’une découverte réalisée dans un laboratoire du CNRS, le Centre de recherche cerveau et cognition (Cerco) 1 « À la fin des années 1990, nous avons compris comment les neurones spécialisés de la vision fonctionnaient lors du traitement des images dans le cerveau. Un algorithme a ensuite été mis au point pour formaliser ce mécanisme », explique Simon Thorpe, directeur de recherche au CNRS. Ce Toulousain d’origine anglaise a alors fondé Spikenet Technology en 1999, avec deux autres chercheurs, Rufin VanRullen et Arnaud Delorme. Aujourd’hui, cette PME innovante basée à Toulouse connaît un vrai succès. Les applications sont nombreuses : identification d’intrusions (humains, objets...) dans des espaces filmés, reconnaissance faciale, etc. Mais le chemin a été long : l’entreprise a traversé des périodes de doute, et dépensé beaucoup en recherche et développement. Sans conteste, 2012 a représenté une année charnière. « Notre technologie commence à être choisie par de grands acteurs tels que des aéroports ou des services de police », souligne Hung Do-Duy, patron de Spikenet Technology. De fait, la société a créé deux solutions de vidéosurveillance intelligente, dont la plateforme Odin, codéveloppée avec le ministère de l’Intérieur. Objectif : retrouver des criminels, des voitures volées ou autres, dans des enregistrements vidéo de la police nationale et régionale. Dans la foulée, Hung Do-Duy multiplie les déplacements en Chine : « Nous sommes sur le point de signer avec les polices de plusieurs provinces En bref… international i Une nouvelle Unité mixte internationale (UMI) franco-indienne vient de voir le jour, en coopération avec le ministère indien des Sciences et Technologies. Installée à l’Indian Institute of Science, à Bangalore, Ifcam servira de plateforme collaborative pour des projets en mathématiques appliquées. Les partenaires français sont le CNRS, l’École polytechnique, l’ENS Paris, Inria et les universités Nice-Sophia-Antipolis et Paul-Sabatier à Toulouse. | Stratégie cnrs I LE JOURNAL © SPIKENEttECHNOLOGY pour couvrir des réseaux de vidéosurveillance urbaine », confie le patron de Spikenet Technology. Si le Cerco continue à mener des recherches avec sa spin-off, celle-ci a toutefois acquis la propriété industrielle de la technologie. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé, mais « une partie non négligeable a profité aux inventeurs », précise Simon Thorpe. 1. Unité CNRS/Université Paul-Sabatier. Contacts : Centre de recherche cerveau et cognition, Toulouse Simon Thorpe > simon.thorpe@cerco.ups-tlse.fr Spikenet Technology, Ramonville-Saint-Agne Hung Do-Duy > hung.doduy@spikenet-technology.com q La découverte exploitée par Spikenet Technology permet notamment de reconnaître des visages dans des enregistrements vidéo. équipement i Genci, le Grand équipement national de calcul intensif, a acquis deux nouveaux supercalculateurs pour l’Idris, le centre de calcul du CNRS. Conçus par ibm, Turing et Ada totalisent à eux deux une puissance de calcul de plus de 1 pétaflop par seconde (10 15 opérations par seconde), avec une consommation énergétique minimale. Ils sont au service de l’ensemble des chercheurs français dès janvier 2013.
N°270 I janvier-février 2013 Stratégie | 35 w Innovation On peut fabriquer en série des nanocomposants Par mathieu groussOn w Si les nanotechnologies s’émancipent un jour des laboratoires de recherche fondamentale, elles le devront sans doute pour une part à Pascale Senellart, du Laboratoire de photonique et de nanostructures (LPN) 1, à Marcoussis. Cette chercheuse a en effet mis au point, en collaboration avec la société Attocube, la « lithographie in-situ ». Ce procédé permet d’insérer précisément un nano-objet dans un minuscule composant. Grâce à cette technique, il est ainsi possible de fabriquer un grand nombre de minuscules composants, de manière parfaitement reproductible. Cette manipulation d’objets infimes est une opération délicate, qui se décompose en deux phases. D’abord, sur une plaque couverte d’une série de nanoobjets obtenus par croissance cristalline, on commence par localiser celui qui possède les caractéristiques recherchées, en provoquant chez lui l’émission delumière. Ce repérage achevé, on peut alors réaliser au laser le façonnage lithographique du composant autour du nano-objet sélectionné. Traditionnellement, les nano-objets intéressants étant disséminés sur la plaque de manière aléatoire, la réalisation d’un composant était le fruit du hasard. « Fin 2007, j’étais certaine que cela marcherait, même si d’aucuns jugeaient nominations i Le bureau du CNRS à Washington a une nouvelle équipe à sa tête. Xavier Morise, chargé de recherche du CNRS, a été nommé directeur du bureau tandis que Jean Thèves, ingénieur de recherche, prend le poste nouvellement créé de directeur adjoint afin de renforcer l’action de l’organisme aux États-Unis, au Canada et au Mexique. 01 Machine de lithographie in-situ développée grâce à une collaboration entre Attocube et le cnrs. 02 Mesure au microscope electronique à balayage de composants fabriqués avec la technique de lithographie in-situ. façonnagEi iLithographiquei Procédé consistant à obtenir des nano-objets par gravure dans une résine sur laquelle ont préalablement été dessinés des motifs. international i Le 29 novembre 2012 a été signé, à Moscou, un accord de coopération scientifique et universitaire pour la création d’un Centre franco-sibérien de formation et de recherche. Ce projet associe, côté français, le CNRS, l’Inserm, l’Inalco et 18 universités et, côté russe, la branche sibérienne de l’Académie des sciences et 14 universités. But de cet accord ? Renforcer les collaborations scientifiques et les formations de haut niveau dans diverses disciplines. 01 © ATTOCUBE 02 l’idée folle », se souvient Pascale Senellart. Un an plus tard, le procédé est démontré au laboratoire pour l’assemblage d’une « boîte quantique » : un composantutilisé notamment pour les développements de l’informatique quantique. Ce succès a conduit à un partenariat entre le CNRS et Attocube pour développer une machine qui exploite le procédé inventé au LPN. « Elle est arrivée dans nos locaux fin 2010, précise Pascale Senellart. Depuis, nous avons démontré que ses possibilités vont bien au-delà de ce que nous avions montré en 2008. » Et d’ajouter : « Nous sommes les seuls à pouvoir graver une centaine de nanocomposants d’un seul coup. » L’appareil figure aujourd’hui au catalogue d’Attocube qui voit en lui le futur de la nanolithographie. Dans un premier temps, c’est le marché scientifique qui est visé. Mais il y a fort à parier que la machine imaginée par Pascale Senellart contribue à une large diffusion des nanotechnologies ! 1. Unité CNRS/Télécom ParisTech/Télécom SudParis/Université Paris-Diderot. Contact : Laboratoire de photonique et de nanostructures, Marcoussis Pascale Senellart > pascale.senellart@lpn.cnrs.fr © P.SENELLARt/LPN-CNRS



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