CNRS Le Journal n°270 jan/fév 2013
CNRS Le Journal n°270 jan/fév 2013
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°270 de jan/fév 2013

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 8 Mo

  • Dans ce numéro : Les OGM de la discorde

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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w par fabrice impérIALI 30 Pendant plusieurs mois, le monde de la recherche et de l’enseignement supérieur a vécu au rythme soutenu des auditions, contributions et autres réunions au menu d’assises organisées par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Lancées le 12 juillet par la ministre, Geneviève Fioraso, ces assises doivent déboucher sur une loi-cadre au printemps 2013 destinée à remplacer la loi LRU (loi relative aux libertés et responsabilités des universités) votée en 2007. Chercheurs, enseignants, ingénieurs, personnels des universités et des organismes, tous ont été invités à plancher sur trois thèmes : « Agir pour la réussite de tous les étudiants », « Donner une nouvelle ambition pour la recherche » et « Contribuer à l’évolution du nouveau paysage de l’enseignement supérieur et de la recherche ». Ces assises ont donné lieu à un rapport de synthèse qui a été remis au président de la République le 17 décembre dernier (lire l’encadré p. 31). Une forte mobilisation La participation a été forte. « Avec plus de 100 auditions, 1 300 contributions écrites, 25 assises et rapports territoriaux, 20 000 participants au cours de plus 500 réunions dans toute la France, le bilan est impressionnant sur une période relativement courte », s’est félicitée la présidente du comité de pilotage, Françoise Barré-Sinoussi, à l’occasion des Assises nationales de l’enseignement supérieur et de la recherche les 26 et 27 novembre au Collège de France à Paris. Dans son discours d’ouverture, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a souhaité que ces assises contribuent « à clarifier le rôle des acteurs de la recherche et à davantage valoriser le transfert industriel et le dépôt des brevets ». « Nous devons mieux construire la chaîne de l’innovation qui | Stratégie cnrs I LE JOURNAL Événement Les Assises de l’enseignement supérieur et de la recherche se sont clôturées les 26 et 27 novembre par un grand rassemblement au Collège de France, à Paris. Retour sur cette vaste concertation dans laquelle le CNRS s’est fortement impliqué. La recherche planche sur ses futures priorités 03 01 02 conduit de la découverte fondamentale à l’application industrielle concrète », a-t-il également déclaré lors de ces assises. Ce sont finalement 121 propositions, issues des diverses contributions, qui ont été soumises au débat durant ces deux jours. Elles ont été examinées, lors d’ateliers, par 700 participants triés sur le volet : enseignants, chercheurs, syndicalistes, élus locaux, représentants du monde économique. Ces ateliers ont euxmêmes abouti à une centaine de propositions concrètes, synthétisées par Vincent Berger, rapporteur général des Assises. « À travers ces propositions et à la lumière des débats s’est dessiné le rapport destiné 04 au Président de la République », a-t-il déclaré dans son discours de clôture. Mais pour lui, ces assises ne sont qu’une étape « car la confiance ne se construira vraiment que sur des actes concrets, sur les décisions à venir qui seront prises par le gouvernement ». Cette synthèse a également fait l’objet d’un travail en lien avec l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques
N°270 I janvier-février 2013 Stratégie | 31 w 05 (Opecst) et son vice-président, Jean-Yves Le Déaut. Une vaste audition publique a ainsi été organisée le 4 décembre à l’Assemblée nationale au cours de laquelle Geneviève Fioraso a confirmé qu’ « une nouvelle loi sur l’enseignement supérieur et la recherche serait soumise au Parlement en 2013, avec une mise en œuvre dès la rentrée 2014 ». Elle a déclaré aux parlementaires que les assises avaient « mobilisé toutes les énergies. Le dialogue a été suffisamment riche et approfondi : nous savons aujourd’hui quelles sont les propositions qui font l’objet d’un consensus et lesquelles sont encore en débat et doivent être arbitrées ». Une nouvelle loi en 2013 Contributions, discussions et débats autour de ces assises nationales ont ainsi fait émerger plusieurs questions cruciales qui devraient être au cœur de la future loi : la simplification du paysage de la recherche, qui a vu apparaître de nombreuses structures depuis 2005 (ANR, AERES, Alliances, Investissements d’avenir), la gouvernance des universités autonomes et leur place dans le nouveau paysage de la recherche, le financement de la © photos : MESR/XR PICTURES 01 De g. à d. : Albert Fert, physicien, Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, Geneviève Fioraso, ministre de la Recherche, Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale et Marisol Touraine, ministre de la Santé… 02 … lors des Assises nationales, au Collège de France. 03 Geneviève Fioraso et Françoise Barré-Sinoussi, présidente du Comité de pilotage des Assises. 04 Vincent Berger, rapporteur général des Assises. 05 Alain Fuchs (au centre) participe à une table ronde, retransmise sur la wikiradio du cnrs. © DR Les émissions de la journée du 22 novembre sont en ligne sur la wikiradio > http:Ilwikiradio.cnrs.fr recherche sur projet, l’évaluation de la recherche, le devenir du Crédit impôt recherche, ou encore la précarité des chercheurs dans le nouveau paysage de la recherche. Côté CNRS, l’organisme a contribué à alimenter les débats. Son président, Alain Fuchs, a été auditionné le 30 août et a exposé sa vision du CNRS à l’horizon de dix, quinze ans : « celle d’un organisme partie prenante dans la territorialisation de l’enseignement supérieur et de la recherche, et en même temps chargé, au niveau national, de piloter des actions qui ne se déclinent pas selon des logiques territoriales ». Consultation interne Dans la foulée de cette audition, le CNRS a ouvert une consultation interne auprès de tous ses agents, en leur permettant de s’exprimer sur les trois thèmes. Quelque 300 contributions sont ainsi remontées. Elles émanent des personnels, des équipes, des laboratoires, des groupements, des instituts, des conseils scientifiques et des directions. Une journée de restitution de ces contributions a été organisée le 22 novembre 2012 via la wikiradio du CNRS. Chargé de mission au sein de la Direction générale déléguée à la science, Jean-Pierre Alix a recensé ces contributions dans un document de synthèse. Il note plusieurs points de convergence : « Le premier porte sur la complexité du système de recherche, de ses nombreux acteurs et du temps trop important passé par les chercheurs à la recherche de financement et dans les processus d’évaluation au détriment de la production de la connaissance. Le second concerne le rôle de l’UMR considéré comme optimum pour l’organisation de l’activité scientifique ou encore la formation des doctorants. Enfin, l’ouverture à l’innovation et à la société est également considérée comme une priorité dans ces contributions. » Ces assises ont également permis la rédaction d’une contribution commune Direction du CNRS/représentation du Comité national de la recherche scientifique (C3N), sous la forme d’un texte édité le 17 novembre. Celui-ci s’intitule Une nouvelle ambition pour la recherche 1. Ce document de sept pages aborde des sujets comme la liberté de la recherche : « Il faut mettre en avant, aux côtés de la recherche dite finalisée, la recherche libre, c’est-à-dire la recherche dont le projet est défini de façon autonome par ceux qui la conduisent », peut-on ainsi lire dans ce rapport. Ce texte réaffirme la nécessité de simplifier le système de recherche. Il réaffirme également que l’UMR, qui fait la force et la spécificité du système de recherche français, doit être le lieu central des politiques et des organismes. Les signataires insistent sur la nécessité de recruter « au plus près de la thèse », ce qui peut constituer « l’atout majeur du système français ». Ils défendent l’idée d’un plan d’emploi pluriannuel pour toutes les catégories de recherche. Enfin, le texte préconise que « l’évaluation des équipes associées au CNRS revienne aux instances chargées de l’évaluation des chercheurs dans les organismes et les universités », en l’occurrence au Comité national de la recherche scientifique. En attendant le projet de loi, les organisateurs des Assises peuvent déjà se targuer d’un succès de taille : avoir permis une discussion franche et de grande ampleur sur tous les sujets liés à la recherche française. 1. Ce document est à consulter en ligne sur : http:Ilintranet.cnrs.fr/intranet/documents/assises-cnrs_c3n.pdf. EN LIGNE. > www.assises-esr.fr Les points clés du rapport wLe rapport remis au président de la République vient d’être dévoilé à l’heure où nous bouclons ce numéro. Nous avons relevé, parmi les principales propositions : une augmentation des dépenses publiques de recherche pour atteindre 1,15% du PIB, l’élaboration d’un agenda stratégique sur les grands enjeux de société, un rééquilibrage entre les financements de base et ceux sur projets, ou encore l’instauration d’un seul outil coopératif entre unités, le groupement de coopération scientifique.



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