CNRS Le Journal n°269 nov/déc 2012
CNRS Le Journal n°269 nov/déc 2012
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°269 de nov/déc 2012

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 8,5 Mo

  • Dans ce numéro : La déferlante des octets

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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©L. Petizon/IPN/CNRS Instrument En bref… 36 Alto, la machine à fabriquer des noyaux extraterrestres international i Les deuxièmes journées de la fédération Aur@ (réseau des unités mixtes internationales d’Asie, traitant de sciences et technologies de l’information et de la communication) ont eu lieu à Singapour en septembre. Ce réseau a pour objectif de favoriser la mobilité de chercheurs et d’étudiants entre laboratoires et de permettre l’émergence de nouvelles collaborations. | Stratégie cnrs I LE JOUrnAL Par Vahé tEr mInassIAn wDans la chambre blindée qui lui est réservée dans le bâtiment du vénérable accélérateur Tandem de l’Institut de physique nucléaire d’Orsay 1, l’instrumentalto est déjà au travail. Devant deux pupitres de commandes, des techniciens contrôlent, jour et nuit, la fabrication de ses premiers noyaux extraterrestres.en l’occurrence, ce matin-là, de l’argent 128, un isotope « très riche en neutrons » qui, précise David verney, le responsable scientifique d’Alto, « apparaît dans certains processus stellaires ». Quasiment unique en son genre, cet accélérateur préfigure ce que sera demain la physique des noyaux exotiques, ces noyaux trop instables (ou radioactifs) pour exister spontanément sur terre, mais pourtant présents dans les étoiles ou les supernovae. Financée à hauteur de 1 million d’euros par la région Île-de-France, le département de l’Essonne, le ministère de la Recherche et le CNRS, la machine sera inaugurée en mars 2013.elle va servir aux physiciens non seulement à obtenir une moisson de résultats très attendus, mais également à se former aux techniques qui seront utilisées dans des dispositifs de la qAlto va permettre d’étudier les noyaux « exotiques », qui n’existent pas spontanément sur Terre. instances i Un nouveau Comité national de la recherche scientifique (ConrS) s’installe. Sur ses 1 358 membres experts nationaux et internationaux, 966 vont prendre leurs fonctions entre septembre 2012 et janvier 2013. Grâce au travail de ses instances (environ 20 000 dossiers traités par an), le CoNRS contribue à l’élaboration de la politique scientifique du CNRS et participe au recrutement et au suivi de la carrière des chercheurs et de l’activité des unités de recherche. prochaine génération, comme Spiral2, en cours de construction au Laboratoire Ganil de Caen. Longtemps, l’étude des « noyaux exotiques » a été limitée par la quantité d’isotopes qu’il était possible de produire. Avecalto une partie de ce problème trouverait sa solution.en précipitant à l’aide d’un « injecteur » des flux d’électrons sur des pastilles d’uranium 238, chauffées à plus de 2000 °C, cet accélérateur est capable de générer ces corpuscules sous la forme d’un faisceau d’ions radioactifs.en quantité suffisante, en tout cas, pour permettre aux spécialistes de déterminer, à l’aide de deux lignes d’instruments d’analyse, les propriétés fondamentales de noyaux atomiques : structure, durée de vie ou autres caractéristiques telles que les « probabilités d’émission de neutrons retardés ». Dans le laboratoire dirigé par Faiçal Azaiez, une cinquantaine de physiciens et d’astrophysiciens viendront donc chaque année pour faire avancer les connaissances. Notamment, celles sur les « noyaux riches en neutrons » dont quelques dizaines de nouveaux spécimens seront étudiés par alto pour la toute première fois. 1.unité CNRS/IN2P3/Université Paris-Sud. Contact : David Verney > verney@ipno.in2p3.fr partenariat i Le 17 septembre, le projet Probio3 a été officiellement lancé. Doté d’un budget de plus de 24 millions d’euros, il a pour objectif de développer des solutions de production de biocarburants pour le transport aérien. Le CNRS fait partie des 16 partenaires académiques et industriels (dont EADS et Airbus) de ce projet, prévu sur une durée de huit ans et porté par l’Inra.
© photos : g. RIvière N°269 I Novembre-décembre 2012 Un jour avec… | 37 un jour avec… Par JEAN-FRANçOIS haït 9 h 00 bonnes pratiques Bienvenue à l’Institut de pharmacologie et de biologie structurale de Toulouse (IPBS) 1 ! Ce matin de septembre, Malika Hamitouche-Pares a réuni les nouvelles recrues du laboratoire, étudiants en thèse, post-doctorants ou chercheurs, pour les informer sur les « bonnes pratiques ». « Mon premier rôle en tant que chargée de valorisation, c’est de sensibiliser les chercheurs à l’intérêt de protéger et de valoriser les résultats et les savoir-faire scientifiques », précise-t-elle. Elle tire Malika Hamitouche-Pares Chargée de valorisation q En contact quotidien avec les chercheurs, elle repère les découvertes valorisables. d’une étagère un cahier de laboratoire, outil qu’elle a mis en place à l’IPBS : « On y consigne toutes les manipulations, afin de disposer d’un élément de preuve pour démontrer, le cas échéant, la paternité d’une invention. » Elle assiste aussi les chercheurs pour signer des accords de confidentialité avec les industriels, et formalise les contrats. « Mon métier exige des connaissances juridiques. » Elle les a même renforcées par une formation, en 2008, pour obtenir le « certificat d’animateur propriété intellectuelle », délivré par l’INPI (Institut national de la propriété industrielle). 12 h 30 à la chasse aux innovations Direction la cantine, pour le déjeuner. Malika Hamitouche- Pares y retrouve les chercheurs et s’informe de l’actualité de leurs travaux. Objectif : détecter les découvertes valorisables. Elle indique alors aux scientifiques ce qui est brevetable et ce qui ne l’est pas, et les aide à monter une déclaration d’invention. « Un exercice de rédaction délicat », commente-t-elle, car il prépare au dépôt du brevet, et sera soumis aux comités d’évaluation du CNRS. « En termes de brevets, je suis aussi la mémoire du labo. En effet, nous en avons déposé plus de 50 depuis que je suis arrivée, en 1999 ! » 14 h 00 négociation à préparer Retour au bureau, après avoir traversé les bâtiments modernes de l’IPBS, bardés de bois et reliés par des coursives vitrées. C’est le moment de préparer une importante réunion programmée à Paris la semaine suivante. Six grands groupes pharmaceutiques, cinq PME et 13 laboratoires publics sont impliqués dans le projet Imodi, sélectionné dans le cadre des Investissements d’avenir. Ce projet vise à créer des modèles expérimentaux de cancers à partir de prélèvements de tumeurs greffés sur des souris. Une filière industrielle sera constituée pour les développer. « Dans ces négociations, nous devons notamment trouver un accord sur la part respective qui reviendra au laboratoire et à l’industriel, par exemple, pour les redevances issues de brevets. Mon rôle est de représenter les intérêts du CNRS, en liaison avec le Service partenariat et valorisation de la délégation Midi-Pyrénées, et dans le cadre de la sa mission > Sensibiliser les chercheurs de l’Institut de pharmacologie et de biologie structurale (IPBS) aux enjeux de la valorisation de leurs découvertes. > Détecter les innovations et accompagner tout le processus de transfert des résultats scientifiques vers le monde économique. politique portée par la Direction innovation et relations avec les entreprises (Dire) de l’organisme. Il importe que l’accord conclu soit gagnant-gagnant. » 16 h 30 contrat signé ! Un contrat de collaboration est sur le point d’être signé avec une entreprise. En effet, en 2010, l’IPBS avait breveté une méthode de production d’anticorps très spécifiques ciblant les cancers et les maladies inflammatoires. Peu après, au congrès Biofit, à Lille, Malika Hamitouche-Pares avait rencontré les responsables de Biotem, une PME de Grenoble spécialiste de la production d’anticorps. Aujourd’hui, en lien avec la filiale de valorisation du CNRS (FIST), elle finalise le contrat entre cette entreprise et le CNRS. « Sur chaque dossier, je suis l’ensemble du processus, conclut Malika Hamitouche- Pares. J’essaie en permanence d’harmoniser les partitions des chercheurs et des industriels, dont les contraintes et les tempos sont très différents ! » 1. Unité CNRS/Université Paul-Sabatier-Toulouse-III. Contact : Institut de pharmacologie et de biologie structurale, toulouse Malika Hamitouche-Pares > malika.pares@ipbs.fr



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