©L. Petizon/IPN/CNRS Instrument En bref… 36 Alto, la machine à fabriquer des noyaux extraterrestres international i Les deuxièmes journées de la fédération Aur@ (réseau des unités mixtes internationales d’Asie, traitant de sciences et technologies de l’information et de la communication) ont eu lieu à Singapour en septembre. Ce réseau a pour objectif de favoriser la mobilité de chercheurs et d’étudiants entre laboratoires et de permettre l’émergence de nouvelles collaborations. | Stratégie cnrs I LE JOUrnAL Par Vahé tEr mInassIAn wDans la chambre blindée qui lui est réservée dans le bâtiment du vénérable accélérateur Tandem de l’Institut de physique nucléaire d’Orsay 1, l’instrumentalto est déjà au travail. Devant deux pupitres de commandes, des techniciens contrôlent, jour et nuit, la fabrication de ses premiers noyaux extraterrestres.en l’occurrence, ce matin-là, de l’argent 128, un isotope « très riche en neutrons » qui, précise David verney, le responsable scientifique d’Alto, « apparaît dans certains processus stellaires ». Quasiment unique en son genre, cet accélérateur préfigure ce que sera demain la physique des noyaux exotiques, ces noyaux trop instables (ou radioactifs) pour exister spontanément sur terre, mais pourtant présents dans les étoiles ou les supernovae. Financée à hauteur de 1 million d’euros par la région Île-de-France, le département de l’Essonne, le ministère de la Recherche et le CNRS, la machine sera inaugurée en mars 2013.elle va servir aux physiciens non seulement à obtenir une moisson de résultats très attendus, mais également à se former aux techniques qui seront utilisées dans des dispositifs de la qAlto va permettre d’étudier les noyaux « exotiques », qui n’existent pas spontanément sur Terre. instances i Un nouveau Comité national de la recherche scientifique (ConrS) s’installe. Sur ses 1 358 membres experts nationaux et internationaux, 966 vont prendre leurs fonctions entre septembre 2012 et janvier 2013. Grâce au travail de ses instances (environ 20 000 dossiers traités par an), le CoNRS contribue à l’élaboration de la politique scientifique du CNRS et participe au recrutement et au suivi de la carrière des chercheurs et de l’activité des unités de recherche. prochaine génération, comme Spiral2, en cours de construction au Laboratoire Ganil de Caen. Longtemps, l’étude des « noyaux exotiques » a été limitée par la quantité d’isotopes qu’il était possible de produire. Avecalto une partie de ce problème trouverait sa solution.en précipitant à l’aide d’un « injecteur » des flux d’électrons sur des pastilles d’uranium 238, chauffées à plus de 2000 °C, cet accélérateur est capable de générer ces corpuscules sous la forme d’un faisceau d’ions radioactifs.en quantité suffisante, en tout cas, pour permettre aux spécialistes de déterminer, à l’aide de deux lignes d’instruments d’analyse, les propriétés fondamentales de noyaux atomiques : structure, durée de vie ou autres caractéristiques telles que les « probabilités d’émission de neutrons retardés ». Dans le laboratoire dirigé par Faiçal Azaiez, une cinquantaine de physiciens et d’astrophysiciens viendront donc chaque année pour faire avancer les connaissances. Notamment, celles sur les « noyaux riches en neutrons » dont quelques dizaines de nouveaux spécimens seront étudiés par alto pour la toute première fois. 1.unité CNRS/IN2P3/Université Paris-Sud. Contact : David Verney > verney@ipno.in2p3.fr partenariat i Le 17 septembre, le projet Probio3 a été officiellement lancé. Doté d’un budget de plus de 24 millions d’euros, il a pour objectif de développer des solutions de production de biocarburants pour le transport aérien. Le CNRS fait partie des 16 partenaires académiques et industriels (dont EADS et Airbus) de ce projet, prévu sur une durée de huit ans et porté par l’Inra. |