w Par JEAN-PHILIppE brALY 32 | Stratégie cnrs I LE JOUrnAL Valorisation La Direction de l’innovation et des relations avec les entreprises (Dire) vient de dévoiler 45 thèmes de recherche à fort potentiel économique pour le CNRS. Les Axes stratégiques d’innovation du CNRS Plus de 4 400 brevets, 743 accords de copropriété, plusieurs dizaines d’accords-cadres avec des entreprises, 670 spin-off créés depuis 2001… Autant de chiffres qui témoignent du dynamisme du CNRS en matière de valorisation. Mais sa Direction de l’innovation et des relations avec les entreprises (Dire) ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Pour susciter de nouveaux partenariats industriels, elle vient de dévoiler 45 Axes stratégiques d’innovation (ASI) : des thèmes de recherche à fort potentiel économique existant au sein de l’organisme. L’éventail est large : réalité virtuelle, thérapie génique, dépollution, finance, spintronique, imagerie, ou encore captage du CO 2. Pour chacun d’entre eux, la Dire a répertorié les chercheurs leaders et leurs laboratoires, le nombre de brevets, de contrats et de publications de ces unités, leurs compétences particulières, etc. Démarré début 2011, ce chantier a été réalisé avec les 40 directeurs adjoints scientifiques et les responsables de valorisation des 10 instituts du CNRS. Première étape : identifier les thèmes de recherche pour lesquels le CNRS dispose d’actifs solides en termes humains (équipes de renommée internationale), matériels (équipements de pointe) et immatériels (brevets, publications, savoir-faire,…). Avec la filiale du CNRS France innovation scientifique et transfert (FIST), ces thèmes ont ensuite été regroupés par grands marchés stratégiques pour la France. Puis, la Dire les a croisés avec les besoins exprimés par les entreprises. En juin 2012, tout ce travail a abouti à l’élaboration des ASI, parmi lesquels on trouve aussi les maladies neurodégénératives et psychiatriques, le calcul intensif, les piles à ©e.peRRIN/CNRSpHotothèque 01 q Parmi les 45 Axes stratégiques du cnrs figurent les recherches sur les maladies infectieuses (01) et neurodégénératives (ici, modélisation en 3D d’une structure impliquée dans ces maladies) (04). Autres thèmes prioritaires : les nanotechnologies (02) et le stockage d’énergie, avec notamment les piles à combustible (03). © KaKSonen/INSU/IRAM/CNRSpHotothèque 02 combustible, les matériaux composites ou encore les nanotechnologies. « Ces ASI sont susceptibles d’engendrer des collaborations industrielles majeures et de lever des verrous technologiques importants… le tout sur des marchés prometteurs pour lesquels le CNRS souhaite se rapprocher du monde économique », synthétise Pierre Gohar, le directeur de la Dire. En pratique, les ASI dépendent de plusieurs instituts du CNRS et de diverses directions régionales. « Ceci reflète la transdisciplinarité de l’organisme et sa très bonne couverture du territoire national, indique Pierre Gohar. Bien évidemment, les ASI sont évolutifs et seront réactualisés régulièrement en fonction des orientations stratégiques du CNRS, et de la veille menée par la Dire, les Instituts, les délégations régionales et FIST. » Déjà, les ASI sont utilisés comme base de discussions scientifiques pour les accords-cadres que le CNRS est en train de conclure avec de grands groupes tels Air Liquide, EADS ou Renault. Ces industriels ont ainsi une vision beaucoup plus détaillée des éléments d’attractivité des unités de recherche. Cela leur permet aussi de découvrir certaines compétences de l’organisme. « C’est notamment le cas dans le domaine des sciences humaines et sociales pour lesquelles les demandes de collaborations vont croissant », note Pierre Gohar. Autre rôle des ASI : consolider les relations du CNRS avec les PME. Ils s’inscrivent ainsi dans le sillage du Partenariat renforcé PME recherche (PR²) lancé en 2011 par la Dire. Celui-ci permet à l’organisme de céder, sous conditions, des brevets non exploités à des PME-PMI françaises 1. En parallèle, les ASI s’accompagnent de divers services pour les chercheurs du CNRS. |