CNRS Le Journal n°269 nov/déc 2012
CNRS Le Journal n°269 nov/déc 2012
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°269 de nov/déc 2012

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 8,5 Mo

  • Dans ce numéro : La déferlante des octets

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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©C. DeLHaye 01 07 w 14 Histoire Nombreux en Languedoc-Roussillon, les plafonds peints de grandes demeures médiévales sont tirés de l’oubli, voire sauvés de la destruction, grâce à une poignée d’historiens. Zoom sur ces peintures, parfois étonnamment coquines, qui constituent une source inattendue d’informations sur la vie au Moyen Âge. | En images cnrs I LE JOUrnAL 02 Les plafonds polissons du Moyen Âge © J.-L. Tisseyre closoir. Petit panneau peint, placé entre les solives des charpentes. Par CharLIne ZEItOUn Des peintures inédites du xv e siècle, sauvées in extremis de la décharge, sont sur le point de révéler leurs secrets. Ces saynètes ont été peintes au plafond d’une maison située à Puisserguier, près de Béziers. « Elles étaient jusqu’à l’an dernier dissimulées par un faux plafond », explique Pierre-Olivier Dittmar du Centre de recherches historiques 1, impatient de les étudier. La maison devait être détruite quand le maire de la ville a donné l’alerte. Derrière les lattes récentes, il devine en effet un plafond à la française, avec poutres et solives, propre à abriter des closoirs
N°269 I novembre-décembre 2012 15 ©pHOTOs: J.-L. Tisseyre du Moyen Âge, dont il a vu de splendides exemples dans la ville voisine de Capestang. Bingo ! Le maire a vu juste. Les travaux de démolition sont stoppés, et le plafond peint, préservé. En Languedoc-Roussillon, ces dernières années, de nombreuses peintures médiévales ont été retrouvées sous des faux plafonds ou des badigeonnages de peinture blanche appliqués au XVIII e ou au xix e siècle. Comme ces dernières, la découverte de Puisserguier doit beaucoup à la renommée toute récente de Capestang. « Il y a dix ans encore, le plafond peint de son château n’était connu que d’un petit nombre d’érudits et de la municipalité, qui peinaient à intéresser la communauté scientifique, En images | w Toulouse andorre 03 04 05 06 explique Pierre-Olivier Dittmar. Jusqu’à ce que Monique Bourin, du Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris 2, organise un colloque où elle m’a invité à commenter ces images. » En 2008, elle impulse aussi la création de la RCPPM (association internationale de recherche sur les charpentes et plafonds peints médiévaux), qui donne une nouvelle dynamique à ce champ de recherche et contribue au sauvetage de nombreux plafonds peints. Comment expliquer que ces œuvres aient été victimes d’un tel dédain jusqu’à une date si récente ? « Ces peintures étaient considérées comme l’expression d’un art populaire jugé peu digne de considération », explique Pierre-Olivier Dittmar, devenu © p.-O. DiTTMar france Espagne Puisserguier Lagrasse EN LIGNE. Le site de l’association : > www.rcppm.org Béziers Capestang Mer Méditerranée 01 Noircie par la suie, cette planche est ornée d’une saynète peinte au Moyen Âge. C’est l’un des closoirs découverts, l’an dernier, au plafond d’une maison à Puisserguier. 02 Dans ce château restauré, à Capestang, on distingue bien les closoirs, logés entre les solives, juste au-dessus des massives poutres aux frises bariolées. 03 et 04 Sur les closoirs de Capestang, on trouve des images grivoises. Ces deux panneaux, voisins sur le plafond, se répondent : un fou à grelot libère un vent que le trompettiste contrecarre en lui soufflant dans les fesses. 05 et 06 Toujours à Capestang, ce lapin coursé par un lévrier n’est pas seulement une image de chasse, sport préféré de la noblesse. C’est une métaphore de la conquête sexuelle, car en vieux français « lapin » se dit « conin », terme qui désigne aussi le sexe de la femme et a donné l’argotique « con ». 07 Plusieurs scènes d’amour courtois, comme celle-ci, ornent les boiseries du château de Capestang. À voir sur le journal en ligne : le documentaire Pierre-Olivier Dittmar, historien.



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