CNRS Le Journal n°269 nov/déc 2012
CNRS Le Journal n°269 nov/déc 2012
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°269 de nov/déc 2012

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 8,5 Mo

  • Dans ce numéro : La déferlante des octets

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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w 12 Les noyaux aromatiques livrent leurs secrets wCette image est une prouesse : jamais on n’avait pu voir de si près les liaisons chimiques d’une molécule si complexe. Celles-ci, représentées en vert, relient 13 noyaux « aromatiques », des cycles composés ici de 6 atomes de carbone formant des hexagones. elles sont observées de si près qu’il a même été possible de déterminer les densités locales en électrons ! « Cet exploit technologique va permettre d’obtenir de nombreuses informations quant aux propriétés des molécules polyaromatiques. Notamment, celles des rubans de graphène qui, demain, pourraient équiper les processeurs | Actualités cnrS I Le JOURNAL de nos ordinateurs », explique andré Gourdon 1, coauteur de ces travaux publiés le 14 septembre dans la revue Science 2. Pour réaliser cette performance, l’équipe européenne a équipé la pointe d’un microscope d’un « mouchard » : une molécule de monoxyde de carbone dont l’atome d’oxygène est naturellement attiré par les électrons, mais aussi repoussé lorsqu’il s’en approche de trop près. des « approches » réalisées à – 270 °C, afin d’obliger la molécule à ne pas bouger pendant la pose. g.L. 1. du centre d’élaboration de matériaux et d’études structurales (Cemes)/Unité cNRS. 2. Science, 14 septembre 2012, vol. 337, n°6100,pp. 1326-1329. Contact : Centre d’élaboration de matériaux et d’études structurales, toulouse André Gourdon > andre.gourdon@cemes.fr Génétique Syndrome Cornelia de Lange : un nouveau gène identifié Par SebastiáN eScalón wUne nouvelle étape est franchie dans la compréhension du syndrome Cornelia de Lange, cette maladie génétique rare qui affecte, en moyenne, une naissance sur 30 000 en Europe. Peu connue, elle se caractérise par de sévères anomalies du développement entraînant des malformations de la face, du crâne, des extrémités supérieures et du cœur, ainsi que des retards de croissance et des atteintes neurologiques. Grâce à une collaboration internationale à laquelle ont pris part des chercheurs de l’Institut génétique et développement de Rennes (IGDR) 1, un nouveau gène responsable de ce syndrome vient d’être découvert. Appelé HDAC8, il code une enzyme qui régule l’activité d’un complexe protéique essentiel au processus de développement : la cohésine. En effet, lors de la division cellulaire, la cohésine permet à la cellule mère de transmettre de manière fidèle les chromosomes aux deux futures cellules filles. © E. WatRIN/IGDR q Le gène découvert a des effets sur la cohésine. Celle-ci joue un rôle lors de la division cellulaire pour que les chromosomes (visibles ici) de la cellule mère soient fidèlement transmis aux cellules filles. Elle est aussi indispensable pour réparer les dommages de l’ADN et intervient dans la régulation de nombreux gènes. Cette découverte 2 est une avancée majeure pour la génétique associée au syndrome de Cornelia de Lange. Car HDAC8 est le cinquième gène identifié dont les mutations causent cette maladie. Il constitue un nouveau marqueur génétique à analyser chez les populations à risque. Il permet ainsi de dépister q En vert : les liaisons chimiques d’une molécule aromatique de nanographène. le syndrome lors du diagnostic préimplantatoire réalisé pour les procréations médicalement assistées. Néanmoins, les chercheurs ont encore du pain sur la planche : chez 40% des individus atteints, on ne connaît toujours pas l’origine génétique de la maladie. Mais ces travaux dépassent largement le cadre de cette pathologie. « D’un point de vue fondamental, ces recherches nous permettent d’en savoir plus sur les mécanismes moléculaires qui soustendent les fonctions de la cohésine, explique Erwan Watrin, chercheur à l’IGDR. Cette dernière est nécessaire au maintien de la stabilité du génome : son dysfonctionnement entraîne une instabilité génétique et peut causer des cancers. » 1. Unité CNRS/Université Rennes-I. 2. Nature, août 2012, vol. 489, n°7415,pp. 313-317. Contact : Institut de génétique et développement, rennes Erwan Watrin > erwan.watrin@univ-rennes1.fr © IBM RESEARCH – ZURICH
© M. vICOMte/LATMOS/CNRS PHOtothèqUE N°269 I Novembre-décembre 2012 Actualités | 13 Changement climatique Les nuages qui troublent les tropiques par GaëLLe Lahoreau wAvec le changement climatique, canicules, cyclones et tempêtes sont amenés à être plus fréquents. Cela pourrait aussi être le cas de phénomènes moins connus : les « overshoots » qui surviennent dans les tropiques. De quoi s’agit-il ? De pénétrations de nuages chargés d’humidité dans la stratosphère, c’està-dire au-delà de 16,5 km d’altitude. Si ces mouvements ne nous touchent pas directement, ils pourraient dérégler encore plus le climat de notre planète. Les scientifiques du programme Tro-Pico 1 tentent actuellement d’en savoir plus. En effet, outre son statut de gaz à effet de serre, la vapeur d’eau a un rôle central dans la chimie de la stratosphère. Elle peut par exemple réduire l’épais seur de la couche d’ozone aux pôles. « Localement, on estime qu’un overshoot peut injecter dans la stratosphère entre 100 et 1000 tonnes de vapeur d’eau. Mais le rôle de ces phénomènes dans l’humidification de la stratosphère à l’échelle globale est encore très débattu », explique Emmanuel Rivière, du Groupe de spectrométrie moléculaire et atmosphérique (GSMA) 2, le coordinateur de Tro-Pico. Les satellites étant inadéquats pour détecter les overshoots, c’est avec des dizaines de petits ballons stratosphériques que l’équipe de Tro-Pico est partie les chasser, en mars dernier, dans l’État de São Paulo au Brésil. Des ballons de 500 à 1 500 m 3 équipés d’instruments légers comme des spectromètres, capables de mesurer la concentration en vapeur d’eau mais aussi en méthane, ozone… « Deux de nos 13 lancers ont sondé le même jour trois signatures d’overshoots, entre 17 et 19 km d’altitude », raconte le chercheur. Ce mois de novembre, une nouvelle mission commence pour la saison humide. « Avec nos collègues brésiliens, nous avons prévu de réaliser un lancer tous les dix jours jusqu’à la fin de l’année, puis tous les deux à trois jours, entre janvier et février, période la plus propice aux overshoots », précise Emmanuel Rivière. Viendra ensuite le temps de l’analyse des mesures effectuées sous ballon ou issues de radars météorologiques et satellites, en s’appuyant sur des simulations de modèles atmosphériques. Histoire d’avoir une vraie idée de l’impact potentiel des overshoots sur notre climat. 1. La campagne Tro-Pico associe des laboratoires du CNRS (Latmos, LMD, CNRM-GAME, LA, DT-INSU, LPC2E), Météo-France, l’université Paul-Sabatier- Toulouse-III, et l’Institut de recherche météorologique (Ipmet) au Brésil. 2. Unité CNRS/Université de Reims-Champagne-Ardenne. À voir sur le journal en ligne : la série complète des photos sur ce sujet. Contact : Groupe de spectrométrie moléculaire et atmosphérique, reims Emmanuel Rivière > emmanuel.riviere@univ-reims.fr q Gonflage d’un ballon stratosphérique de 1 500 m 3, le 19 mars. © ESo leS médiaS eN Parlent wUne planète extrasolaire, de masse similaire à la Terre, a été détectée autour d’Alpha Centauri B. Elle a attiré l’attention de la presse car il s’agit de la plus proche de notre système solaire jamais découverte. Elle est également la plus légère trouvée autour d’une étoile comparable au Soleil. Cette découverte a été publiée dans Nature par des astronomes européens, dont François Bouchy. wOn sait maintenant comment le bisphénol A, perturbateur endocrinien, interagit avec le récepteur des œstrogènes. Comme l’ont relevé de nombreux journalistes, ces travaux de l’Insermet du CNRS pourraient permettre de créer de nouveaux composés possédant les mêmes propriétés que le BPA, mais non toxiques. wVu au journal de 20 heures de France 2 : un reportage sur la start-up McPhy Energy et sa technologie, issue de l’Institut Néel du CNRS, permettant de stocker l’hydrogène sous forme de galette solide. Un chroniqueur a ensuite souligné le rôle capital de la recherche publique en matière d’innovation. wLes médias ont aussi relayé les encourageants résultats de l’équipe de Matteo Negroni dans la lutte contre le cancer. Ceux-ci consistent à utiliser l’implacable machinerie de réplication du virus VIH pour améliorer l’efficacité des médicaments anticancéreux. © AFRICA StUDIO/FOtOLIA



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