CNRS Le Journal n°268 sep/oct 2012
CNRS Le Journal n°268 sep/oct 2012
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°268 de sep/oct 2012

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 2,5 Mo

  • Dans ce numéro : La Nature pour modèle

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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PAR ALEXIA ATTALI 36 | Stratégie CNRS I LE JOURNAL Enseignement L’Initiative d’excellence (Idex) Paris Sciences et Lettres (PSL), dont le CNRS est membre fondateur, lance un premier cycle universitaire inédit en France. La recherche au cœur de la formation Research University : la signature accompagnant le logo de l’Idex PSL annonce clairement son ambition de devenir une grande université de recherche. Une étape vient d’être franchie avec l’ouverture, en septembre 2012, d’un premier cycle universitaire de trois ans inédit en France, lancé en partenariat avec le lycée Henri-IV. Cette formation innovante combine les atouts des classes préparatoires aux grandes écoles (qualité de l’encadrement et du suivi) et de l’Université (initiation à la recherche et apprentissage de l’autonomie). Elle compte 60 étudiants – dont au moins 50% de boursiers – sélectionnés sur dossier et lettre de motivation et répartis en trois filières : sciences, humanités, sciences humaines et sociales. Un tronc commun à toutes les filières, pendant les trois ans de la formation, favorisera le décloi - sonnement disciplinaire. DES ENSEIGNANTS CHERCHEURS « La recherche est peu présente dans les premiers cycles universitaires, et absente des classes préparatoires, note Isabelle Catto, chercheuse au Centre de recherches en mathématiques de la décision 1, à Paris, et vice-doyenne de la formation. Par ailleurs, les élites de notre pays mécon naissent le monde de la recher che. Nous avons donc souhaité proposer un modèle différent reposant sur la formation par la recherche et la pluridisciplinarité, avec une spéciali sation disciplinaire progressive. » À l’instar des autres membres fondateurs de PSL, le CNRS s’est impliqué dans la rédaction des programmes pour donner à la recherche une place centrale dans la nouvelle formation. À travers l’équipe pédagogique tout d’abord. En q Les coupoles de l’Observatoire de Paris seront accessibles aux étudiants de première année du nouveau cycle universitaire. effet, si les cours de première année sont principalement assurés par des professeurs de classes préparatoires, les chercheurs et enseignants-chercheurs de PSL interviendront de façon majoritaire à partir de la deuxième année (L2), et les étudiants seront intégrés au sein des établissements membres de l’Idex en troisième année (L3). Par ailleurs, des doctorants de PSL travailleront en binôme avec les professeurs dans chaque enseignement pour donner des compléments de cours ou assurer un tutorat. DES ÉTUDIANTS SUR LE TERRAIN Les étudiants auront aussi l’occasion de se familiariser avec le monde de la recherche en côtoyant des scientifiques sur leur lieu de travail. Ainsi, des conférences assurées par des chercheurs et des enseignants-chercheurs de PSL sont prévues dans le tronc commun en L1 et en L2. Elles seront précédées d’une visite dans un laboratoire. « Toutes les dis ciplines seront représentées, de l’archéologie aux sciences expérimentales en passant par les mathématiques et l’histoire, annonce Isabelle Catto. Nous nous © WITT/SIPA appuierons sur la pluridisciplinarité. » En outre, un accès aux coupoles de l’Observatoire de Paris et aux laboratoires de l’École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris sera proposé aux étudiants en L1 pour leurs travaux pratiques de physique et de chimie. UNE INITIATION À LA RECHERCHE Enfin, la recherche sera au cœur des travaux d’approfondissement demandés aux étudiants. « Un premier travail de recherche leur sera confié en L2, explique Isabelle Catto. Pour la filière scientifique, il s’agira d’un projet réalisé en laboratoire et encadré par un chercheur ou un enseignant-chercheur. Les filières littéraires et de sciences humaines effectueront, quant à elles, une enquête de terrain. En L3, le projet de recherche sera transversal aux différentes disciplines. Par ailleurs, la réalisation d’un journal de classe à partir de la deuxième année initiera les étudiants à l’écriture scientifique. » Alors que la première promotion vient d’inaugurer le nouveau cycle, l’équipe de formation finalise le programme de L2 et de L3 et se projette dans l’avenir. « Nous réfléchissons déjà à des partenariats avec d’autres établissements d’enseignement secondaire et supérieur », annonce Isabelle Catto. 1. Unité CNRS/Université Paris-Dauphine. EN LIGNE > www.parissciencesetlettres.org CONTACT : Centre de recherches en mathématiques de la décision, Paris Isabelle Catto > catto@ceremade.dauphine.fr
©C. FRÉSILLON/CNRS PHOTOTHÈQUE N°268 I SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 Un jour avec… | 37 AVEC… PAR GRÉGORY FLÉCHET 9 H 30 SOS DÉPANNAGE L’atelier de chaudronnerie de l’Institut de physique nucléaire de Lyon (IPNL) 1 se situe au sous-sol d’un étrange édifice du domaine scientifique de la Doua qui évoque un jeu de Rubik’s Cube géant. Vêtu de son bleu de travail, un casque à souder vissé sur la tête, Thierry Alliaume y parachève en ce début de journée un couvercle en acier inoxydable percé de plusieurs orifices. « Un ingénieur qui travaille sur l’accélérateur à protons, installé au rez-dechaussée du bâtiment, m’a descendu cette pièce en urgence pour que j’y ajoute une ouverture supplémentaire », indique le responsable de l’atelier chaudronnerie, entre deux points de soudure. Pour ce travail délicat, il emploie une technique de soudage à l’arc un peu particulière : la méthode TIG (Tungsten Inert Gas) : « Reposant sur l’utilisation d’un arc électrique enrobé d’argon, elle permet d’assurer l’excellente étanchéité de cette pièce en inox avant son retour sur la ligne d’accélérateur. » 11 H 00 JEU DE MECCANO En fin de matinée, le chaudronnier a délaissé le poste à souder pour scier des barres d’aluminium que son collègue Georges Verdier emboîte à la manière d’un jeu de Meccano : « Depuis 2009, informe-t-il, nous privilégions pour la réalisation des plateformes expérimentales ces structures d’aluminium totalement modulables aux assemblages mécano-soudés en inox. » Adaptables à volonté, ces modules laissent une grande liberté Thierry Alliaume Chaudronnier À voir sur le journal en ligne : la suite du reportage photo dans ce laboratoire. d’action aux ingénieurs et aux physiciens qui peuvent intégrer de nouveaux éléments électromécaniques jusqu’à l’ultime minute précédant le lancement d’une expérience. Entré à l’IPNL en 1982 avec une solide expérience de taulierchaudronnier acquise dans l’industrie, Thierry Alliaume redécouvre ainsi sans cesse les nombreuses facettes d’un métier qui se distingue par sa polyvalence. 14 H 30 OBJECTIF SÉCURISATION Si le façonnage sur mesure de pièces en acier inoxydable constitue une part impor tante de son activité, le chaudronnier a parfois l’occasion, comme en ce début d’après-midi, de mettre en pratique un aspect peu connu de son métier : celui de métalliste-serrurier. « En 2008, Georges Verdier et moi avons passé quatre jours dans les sous-sols du Cern pour réaliser un sas destiné à sécuriser l’accès à l’expérience du détecteur de particules CMS », se souvient l’artisan. Plus prosaïque, la sécurisation du rez-de-chaussée du bâtiment principal de l’IPNL, qu’il est sur le point de terminer, n’en relève pas moins de ce même savoir-faire. « Avec les machines dont nous disposons et les méthodes de soudure que nous maîtrisons, souligne-t-il, il est possible de répondre à toutes sortes de sollicitations, de la soudure délicate d’un piège à azote au renforcement, comme aujourd’hui, des grilles de protection d’une salle d’expérimentation. » 17 H 30 RÉUNION INFORMELLE Alors que la journée touche bientôt à sa fin, Jean-Christophe Ianigro entre dans le bureau de Thierry Alliaume. Le responsable du service d’études et réalisation mécaniques de l’IPNL profite du calme relatif de cette fin d’après-midi pour régler les derniers détails concernant la finition d’un cylindre d’acier usiné. Après un passage par l’atelier de fabrication mécanique, chargé du perçage et du lissage de la pièce, ce cylindre, destiné à accueillir des câbles à haute tension d’un dispositif dédié à l’étude de composants subatomiques, sera déposé le lendemain matin dans l’atelier de chaudronnerie pour y être soudé. « De la précision de nos soudures dépendra celle des données expérimentales recueillies par les physiciens. En tant que dernier maillon de la chaîne de fabrication, nous n’avons donc pas le droit à l’erreur », conclut le chaudronnier. 1. Unité CNRS/UCBL. SA MISSION Réaliser des dispositifs sur mesure, en acier inoxydable ou en aluminium, pour les expériences de physique menées à l’Institut de physique nucléaire de Lyon et dans d’autres laboratoires de la région lyonnaise. CONTACT : Institut de physique nucléaire de Lyon Thierry Alliaume >t.alliaume@ipnl.in2p3.fr



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