CNRS Le Journal n°268 sep/oct 2012
CNRS Le Journal n°268 sep/oct 2012
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°268 de sep/oct 2012

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 2,5 Mo

  • Dans ce numéro : La Nature pour modèle

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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© PHOTOS : Y. BORNAT/MCU En bref… w q La matrice de 60 micro-électrodes (à droite), dans laquelle les îlots de Langerhans (taches grises, en haut) sont maintenus en vie. 34 international i Le 25 juin, le CNRS et le ministère israélien de la Science et de la Technologie ont signé un accord-cadre de coopération scientifique. Ouvert à toutes les thématiques, celui-ci apporte un élargissement significatif des outils de coopération existants. Un Programme conjoint international de coopération scientifique (Pics) sera ainsi lancé en 2013. Ce même jour, un deuxième accord a été signé, cette fois entre le CNRS et l’université de Tel Aviv. Il entérine la création d’un Laboratoire européen associé (LEA) sur les fondements de l’informatique entre le Laboratoire d’informatique algorithmique : fondements et applications 1 et The Blavatnik School of Computer Science. Enfin, un troisième accord, signé avec l’Institut Van Leer de Jérusalem, concerne les sciences humaines et sociales. 1. Unité CNRS/Université Paris-Diderot. | Stratégie CNRS I LE JOURNAL Innovation Diabète : un nouveau capteur bio-électronique PAR JEAN-PHILIPPE BRALY w Se piquer le bout des doigts pour vérifier son taux de glucose sanguin et s’injecter une dose d’insuline plusieurs fois par jour. Cette opération fastidieuse constitue le quotidien des malades souffrant de diabète de type 1, une maladie due à la destruction de cellules du pancréas, les cellules, qui sécrètent l’insuline et contrôlent la glycémie dans l’organisme. Depuis quelques années sont commercialisés des capteurs de glucose implantables reliés à des pompes à insuline, mais ils présentent des limites, notamment en termes de sensibilité et de temps de réaction. Des chercheurs des laboratoires girondins Chimie et biologie des membranes et nano-objets (CBMN) 1 et Intégration du matériau au système (IMS) 1 développent un nouveau capteur bioélectronique qui pourrait pallier ces inconvénients. Son concept : fixer des cellules sur une puce électronique. « Façonnées par l’évolution, ces cellules constituent l’outil le plus perfectionné pour déterminer les besoins en insuline, expliquent Jochen Lang et Bogdan Catargi, du CBMN. Elles modifient, en effet, leur activité électrique non seulement en fonction du taux de glucose, mais aussi de divers nutriments et hormones. » Directement corrélée aux besoins de l’organisme en insuline, cette activité électrique est mesurée par des micro-électrodes insérées dans la puce. Selon le résultat, cette dernière calculera quelle est la quantité d’insuline nécessaire en temps réel et à quel moment la délivrer. Pour l’heure, les chercheurs sont parvenus à fixer des cellules sur une puce électronique capable de mesurer ces variations électriques en temps réel durant plusieurs semaines. Une première mondiale. Afin de protéger son invention, l’équipe a déposé un brevet international avec l’aide du service de valorisation de l’université de Bordeaux. « Nous comptons tout d’abord mettre à profit cette technologie pour tester l’effet de candidats médicaments sur les cellules », informe Sylvie Renaud, de l’IMS. Un premier prototype commercialisable est attendu pour 2014. 1. Unité CNRS/IPB/Université Bordeaux-I. CONTACTS : Chimie et biologie des membranes et des nano-objets, Pessac Jochen Lang > j.lang@iecb.u-bordeaux.fr Laboratoire de l’intégration du matériau au système, Talence Sylvie Renaud > sylvie.renaud@ims-bordeaux.fr mission i Euclid, mission à laquelle participent le Cnes, le CNRS et le CEA, a reçu le feu vert de l’Agence spatiale européenne. Né d’une idée française, le satellite Euclid scrutera le ciel à la recherche de l’énergie noire, cette mystérieuse composante majoritaire de l’Univers. Les données scientifiques collectées constitueront un catalogue de plusieurs milliards d’étoiles et de galaxies, représentant une source unique et quasi inépuisable d’informations pour les astronomes.
N°268 I SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 Stratégie | 35 w PAR MATHIEU GROUSSON Il y a environ un an, le CNRS, Hydro- Québec 1 et l’université de Montréal, copropriétaires des droits des brevets sur les phosphates de métal lithium, signaient un accord avec la société LiFePO4+C Licensing AG, filiale de l’indust riel Süd-Chemie 2. Le but : octroyer des sous-licences d’utilisation des brevets afin d’accélérer la production et la commer cialisation mondiale de ces matériaux capitaux pour le perfectionnement des batteries rechargeables. Aujourd’hui, ce sont ainsi sept fabricants, dont plusieurs entreprises d’envergure internationale, qui se lancent dans le projet. Valorisation Gros plan sur le succès des batteries lithium fer phosphate (LFP), une technologie créée en partie au CNRS et en passe de devenir un standard industriel. Des batteries à l’avenir radieux UNE AVENTURE DÉBUTÉE EN 1996 Que sont ces phosphates de métal lithium ? Tout commence en 1996, à l’université du Texas, lorsque John Goodenough met au point un matériau à base de phosphate de fer pour la réalisation de cathodes de batteries au lithium. Ces dernières sont en effet constituées d’une anode en graphite et d’une cathode d’oxyde métallique entre lesquelles circulent des ions lithium. L’intérêt du phosphate ? Il est abondant et peu cher, contrairement au cobalt, utilisé jusqu’alors. Si ce n’est que la conductivité électrique du nouvel oxyde n’est pas suffisante pour des applications industrielles. Elle le devient lorsque, quelques années plus tard, Michel Armand, directeur de recherche au CNRS, en collaboration avec des chercheurs d’Hydro-Québec et de l’université de Montréal, ajoute sur ces catho des à base de phosphate de fer une fine couche de carbone selon un procédé qu’ils mettent eux-mêmes au point. Plusieurs brevets sont ainsi déposés par le CNRS et ses partenaires. Et, en 2003, une licence exclusive pour la production de phosphates métal lithium, précisément © PIXEL & CRÉATION/FOTOLIA q Le groupe Bolloré a signé un accord avec Hydro-Québec et le CNRS pour équiper les Autolib’ de batteries LFP. le phosphate de fer lithium (LFP), est octroyée à la société Phostech Lithium. Mais la production reste confidentielle. D’où la signature, en 2011, de nouveaux accords entre les copropriétaires des brevets et Süd-Chemie, qui a, entre-temps, racheté Phostech Lithium. Ceux-ci autorisent l’octroi de sous-licences à différents producteurs. Parmi eux, le géant allemand BASF et l’européen Prayon, qui s’est notamment engagé à implanter un site de production en France. UN ATOUT MAJEUR : LA SÉCURITÉ En parallèle, le groupe Bolloré vient de conclure un accord avec Hydro-Québec et le CNRS pour équiper ses Autolib’ 3. « Cette multiplication des sous-licences d’exploitation et l’investissement industriel de notre partenaire historique, Süd-Chemie, permettent désormais de répond re aux exigences du monde industriel, se félicite Pierre Gohar, directeur de la Direction de l’innovation et des relations avec les entreprises au CNRS. Car il est impossible pour un matériau de devenir un standard s’il n’y a qu’un seul fournisseur. » Utilisé dans des batteries pour le stockage fixe de l’énergie électrique, le LFP a donc aussi des atouts pour une destinée plus mobile, au sein de véhicules hybrides ou électriques. En effet, plusieurs constructeurs utilisent des batteries à base d’oxyde de manganèse. Or ce dernier semble présenter des risques d’incendie en cas de surcharge électrique et engendrer le dégagement de nombreux composés toxiques. Alors que la sécurité est un atout majeur du LFP. « Le CNRS et ses partenaires ont été et restent les acteurs d’une rupture technologique, fruit d’années de recherche et de négociations », indi que Pierre Gohar. De quoi envisager un avenir prometteur aux batteries LFP. 1. Hydro-Québec est un producteur, transporteur et distributeur d’électricité en Amérique du Nord. 2. Il fait partie du groupe Clariant AG. 3. Service d’autopartage de véhicules électriques en libre service, lancé à Paris ces derniers mois. CONTACT : Fist, Paris Jean-René Bailly > jeanrene.bailly@fist.fr



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