w 30 PROPOS RECUEILLIS PAR LAURIANNE GEFFROY | Stratégie CNRS I LE JOURNAL Entretien Une cellule Énergie vient d’être mise en place au CNRS. Les scientifiques Alain Dollet et Pascal Brault, ses deux animateurs, nous présentent sa mission. Le CNRS mobilise les énergies Les 14 et 15 septembre doit se dérouler la première conférence environnementale à l’initiative du gouvernement. L’une des grandes priorités dont elle s’est saisie est la transition énergétique qui fera l’objet d’un grand débat national. Que peut apporter le CNRS à ce débat ? Pascal Brault : Hasard du calendrier, le CNRS organise le 2 octobre un colloque sur l’énergie avec l’Académie des technologies (lire l’encadré ci-contre). Il interviendra donc au moment où débute le grand débat national sur la transition énergétique, qui contribuera à l’élaboration, en 2013, d’un projet de loi de programmation. Ce sera l’occasion pour le CNRS d’exprimer son opinion, de rappeler qu’il peut éclairer le pays sur les choix énergétiques de demain, car il est à la pointe de la recherche et de l’innovation en la matière. Justement, quelle est, aujourd’hui, la place de l’énergie dans les recherches menées au CNRS ? Alain Dollet : Historiquement, l’énergie est l’un des points forts et l’une des grandes priorités de l’organisme, comme l’atteste le programme interdisciplinaire Énergie, qui a été mis en place entre 2002 et 2012. Aujourd’hui, il faut renforcer la lisibilité de nos travaux dans ce domaine transversal à travers un effort de coordination interne et la mise en place d’une stratégie, avec notamment une implication plus forte dans les travaux de l’Alliance nationale de coordination de la recherche pour l’énergie (Ancre). Notre président, Alain Fuchs, a confié cette mission à l’Institut des sciences de l’ingénierie et des systèmes (Insis) et à sa directrice, Claudine Schmidt-Lainé, qui a décidé de créer une cellule Énergie en décembre 2011. Cette thématique concerne cependant, à des degrés divers, les dix instituts du CNRS. P.B. : Nous avons identifié, au sein du CNRS, plus de 2 000 chercheurs équivalents temps plein dans près de 300 unités qui travaillent sur l’énergie : ressources, production, transformation, conversion, stockage, gestion, réseaux, efficacité énergétique, etc. L’objectif de la cellule est d’avoir une vision globale de ces recherches, d’améliorer leur cohérence et leur visibilité aux niveaux national et international. Quelles ont été les premières actions de la cellule Énergie ? A. D. : L’une des premières a été de mettre en place un réseau composé d’un correspondant Énergie pour chacun des dix © KAKSONEN/CNRS PHOTOTHÈQUE ; P.EGEA/CNRS PHOTOTHÈQUE instituts du CNRS et d’experts Énergie sur des thématiques de recherche comme les bioénergies, le solaire ou encore le stockage électrochimique. Parmi ces derniers se trouvent évidemment les scientifiques du CNRS qui animent des groupes programmatiques au sein de l’Ancre. Rappelons que l’alliance intervient dans la programmation des agences de financement et dans l’élaboration de la Stratégie nationale de recherche dans le domaine de l’énergie (SNRE). Le CNRS est l’un des quatre membres fondateurs de l’Ancre, avec le CEA, l’Ifpen et la CPU 1. Il prendra sa présidence pour deux ans en septembre 2013. P.B. : La cellule Énergie de l’Insis est la porte d’entrée du CNRS dans l’Ancre. Elle joue par ailleurs le rôle d’interface entre la communauté scientifique, les experts qui représentent l’organisme au sein de l’Ancre et la direction du CNRS. EN LIGNE. > www.allianceenergie.fr GROUPES. PROGRAMMATIQUES. Ils ont pour mission de conduire les réflexions et d’aboutir à des propositions concrètes en matière de programmes de R & D. |