CNRS Le Journal n°268 sep/oct 2012
CNRS Le Journal n°268 sep/oct 2012
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°268 de sep/oct 2012

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 2,5 Mo

  • Dans ce numéro : La Nature pour modèle

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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w 30 PROPOS RECUEILLIS PAR LAURIANNE GEFFROY | Stratégie CNRS I LE JOURNAL Entretien Une cellule Énergie vient d’être mise en place au CNRS. Les scientifiques Alain Dollet et Pascal Brault, ses deux animateurs, nous présentent sa mission. Le CNRS mobilise les énergies Les 14 et 15 septembre doit se dérouler la première conférence environnementale à l’initiative du gouvernement. L’une des grandes priorités dont elle s’est saisie est la transition énergétique qui fera l’objet d’un grand débat national. Que peut apporter le CNRS à ce débat ? Pascal Brault : Hasard du calendrier, le CNRS organise le 2 octobre un colloque sur l’énergie avec l’Académie des technologies (lire l’encadré ci-contre). Il interviendra donc au moment où débute le grand débat national sur la transition énergétique, qui contribuera à l’élaboration, en 2013, d’un projet de loi de programmation. Ce sera l’occasion pour le CNRS d’exprimer son opinion, de rappeler qu’il peut éclairer le pays sur les choix énergétiques de demain, car il est à la pointe de la recherche et de l’innovation en la matière. Justement, quelle est, aujourd’hui, la place de l’énergie dans les recherches menées au CNRS ? Alain Dollet : Historiquement, l’énergie est l’un des points forts et l’une des grandes priorités de l’organisme, comme l’atteste le programme interdisciplinaire Énergie, qui a été mis en place entre 2002 et 2012. Aujourd’hui, il faut renforcer la lisibilité de nos travaux dans ce domaine transversal à travers un effort de coordination interne et la mise en place d’une stratégie, avec notamment une implication plus forte dans les travaux de l’Alliance nationale de coordination de la recherche pour l’énergie (Ancre). Notre président, Alain Fuchs, a confié cette mission à l’Institut des sciences de l’ingénierie et des systèmes (Insis) et à sa directrice, Claudine Schmidt-Lainé, qui a décidé de créer une cellule Énergie en décembre 2011. Cette thématique concerne cependant, à des degrés divers, les dix instituts du CNRS. P.B. : Nous avons identifié, au sein du CNRS, plus de 2 000 chercheurs équivalents temps plein dans près de 300 unités qui travaillent sur l’énergie : ressources, production, transformation, conversion, stockage, gestion, réseaux, efficacité énergétique, etc. L’objectif de la cellule est d’avoir une vision globale de ces recherches, d’améliorer leur cohérence et leur visibilité aux niveaux national et international. Quelles ont été les premières actions de la cellule Énergie ? A. D. : L’une des premières a été de mettre en place un réseau composé d’un correspondant Énergie pour chacun des dix © KAKSONEN/CNRS PHOTOTHÈQUE ; P.EGEA/CNRS PHOTOTHÈQUE instituts du CNRS et d’experts Énergie sur des thématiques de recherche comme les bioénergies, le solaire ou encore le stockage électrochimique. Parmi ces derniers se trouvent évidemment les scientifiques du CNRS qui animent des groupes programmatiques au sein de l’Ancre. Rappelons que l’alliance intervient dans la programmation des agences de financement et dans l’élaboration de la Stratégie nationale de recherche dans le domaine de l’énergie (SNRE). Le CNRS est l’un des quatre membres fondateurs de l’Ancre, avec le CEA, l’Ifpen et la CPU 1. Il prendra sa présidence pour deux ans en septembre 2013. P.B. : La cellule Énergie de l’Insis est la porte d’entrée du CNRS dans l’Ancre. Elle joue par ailleurs le rôle d’interface entre la communauté scientifique, les experts qui représentent l’organisme au sein de l’Ancre et la direction du CNRS. EN LIGNE. > www.allianceenergie.fr GROUPES. PROGRAMMATIQUES. Ils ont pour mission de conduire les réflexions et d’aboutir à des propositions concrètes en matière de programmes de R & D.
N°268 I SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 Stratégie | 31 w COLLOQUE ÉNERGIE 2012, PREMIÈRE ! Trouver de nouvelles énergies, viables sur les plans technique, économique et sociétal, est l’une des grandes priorités du CNRS. L’organisme s’est associé à l’Académie des technologies pour en débattre lors d’un premier colloque conjoint. Les experts du CNRS présenteront l’état d’un grand nombre de recherches sur le solaire, le stockage ou encore l’habitat, et les académiciens q Biocarburants, solaire, hydrogène, stockage et gestion de la consommation sont autant de thématiques prioritaires de recherche sur l’énergie pour le CNRS. À voir sur le journal en ligne : une sélection d’images des recherches sur l’énergie au CNRS. apporteront leur regard technique et critique sur ces travaux. Ce colloque se tiendra à Paris le 2 octobre, au siège du CNRS, en présence du président de l’organisme, Alain Fuchs, et du président de l’Académie des technologies, Bruno Revellin-Falcoz. EN LIGNE. > www.academie-technologies.fr Quelles sont les priorités du CNRS dans le domaine de l’énergie ? A. D. : De façon générale, l’organisme souhaite maintenir son niveau d’excellence dans un certain nombre de domaines, à commencer par celui des énergies renouvelables. Il poursuit ainsi des recherches sur l’énergie solaire depuis plus de quarante ans, et ce en dépit du désintérêt général rencontré par la filière il y a une vingtaine d’années au niveau national. Il doit logiquement maintenir son niveau dans ce domaine où il a été précurseur, qu’il s’agisse du solaire photovoltaïque ou concentré, une technologie où l’énergie est concentrée à l’aide de miroirs avant d’être convertie. Le CNRS souhaite aussi rester à la pointe de la recherche dans les domaines des biocarburants de 2 e et surtout de 3 e génération à base de micro-algues, du stockage d’énergie via les piles à combustible ou les batteries, et des réseaux intelligents qui permettront de gérer notre consommation d’énergie renou velable de manière optimale. Il s’intéresse également aux ressources géologiques, comme l’hydrogène ou les hydrocarbures, et aux métaux stratégiques. Il faut, par © GEPEA ; H. RAGUET/CNRS PHOTOTHÈQUE ; G. ZISSIS exemple, environ 150 kilogrammes de néodyme, un élément rare, pour fabriquer les aimants d’une éolienne de 1 mégawatt nécessaire à la production d’électricité. Si l’on ne prévoit pas de filières de recyclage et si l’on ne trouve pas de matériaux de substitution, il sera impossible de développer ce type d’énergie renouvelable à grande échelle. Dans la perspective d’un développement massif des Nouvelles technologies de l’énergie (NTE), il est en effet primordial de choisir dès aujourd’hui les matériaux en fonction de leur disponibilité, de leur abondance et de leur possibilité de recyclage. Les problématiques énergétiques se limitent-elles aux sciences dures ? P.B. : Jusqu’à présent, la communauté des sciences humaines et sociales (SHS) était impliquée de façon sporadique dans les programmes de recherche sur l’énergie, et souvent trop tardivement. Avec les gaz de schiste, par exemple, on a commencé à travailler sur les solutions techniques avant de s’interroger sur les problèmes environnementaux et sociétaux. Cette démarche est contre-productive. Les SHS devraient occuper une place bien plus importante dans les programmes de recherche en énergie et intervenir dans leur définition même afin que l’on réfléchisse en amont aux conséquences sociales prévisibles, à la législation et aux politiques d’incitation à mettre en place. Cela permettrait d’éviter de faire de mauvais choix. Nos forces en SHS sont impor tantes, et la recherche y est féconde. Il importe que le CNRS mette à profit ce formidable potentiel sur un sujet aussi essentiel que l’énergie. C’est le cas avec le défi Needs (Nucléaire : énergie, environnement, déchets, société), qui a été lancé cette année pour réfléchir au nucléaire du futur tout en s’interrogeant sur ses conséquences pour la société et l’environnement. Et qu’en est-il de la recherche fondamentale ? A. D. : De nombreuses recherches fondamentales sont menées sur les énergies nouvelles, mais il est souvent nécessaire de conduire des expérimentations sur pilotes ou démonstrateurs pour valider les résultats des recherches et tester leur faisabilité. Pour l’énergie solaire concentrée, par exemple, la grande centrale solaire Thémis, avec ses 10 000 m 2 de miroirs orientables et sa tour de 100 mètres de hauteur, est un outil indispensable pour démontrer que les centrales solaires du futur fonctionneront à grande échelle. Fondamentales ou exploratoires, nos recherches en énergie, pour être crédibles, ne doivent pas se cantonner au tableau noir ou à la paillasse. 1. Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), Institut français du pétrole énergies nouvelles (Ifpen) et Conférence des présidents d’universités (CPU). CONTACTS : Institut des sciences de l’ingénierie et des systèmes, Paris Pascal Brault > pascal.brault@cnrs-dir.fr Alain Dollet > alain.dollet@cnrs-dir.fr



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