CNRS Le Journal n°268 sep/oct 2012
CNRS Le Journal n°268 sep/oct 2012
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°268 de sep/oct 2012

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 2,5 Mo

  • Dans ce numéro : La Nature pour modèle

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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© H. RAGUET/CNRS PHOTOTHÈQUE ; N. FRANCESCHINI/CNRS PHOTOTHÈQUE q La vision de la mouche a inspiré la conception et la réalisation de capteurs visuels pour le robot volant Octave (en bas). CNRS I LE JOURNAL w 20 | Rubrique L’enquête ROBOTIQUE, CHIMIE, INFORMATIQUE… LA NATURE POUR modèle Des premières machines volantes imaginées par Léonard de Vinci en regardant les oiseaux jusqu’au Velcro qui reproduit les fleurs de bardane, on ne compte plus les réalisations humaines qui trouvent leur origine dans la nature. En robotique, en chimie, en physique, en informatique… la bio-inspiration est partout. À l’occasion de la conférence internationale sur la chimie bio-inspirée, qui se déroule à Nice du 3 au 5 octobre, CNRS Le journal nous fait découvrir les dernières tendances. UNE ENQUÊTE DE FRÉDÉRIC DESSORT ET CHARLINE ZEITOUN Les robots se prennent pour des animaux 21 i Les chimistes à l’école du vivant 23 i Des recherches bien inspirées 25 i
© N. SERVAGENT/ÉCOLE DES MINES DE NANTES © PICTURE PARTNERS/FOTOLIA N°268 I SEPTEMBRE-OCTOBRE 2012 L’enquête | 21 w 01 Les robots se prennent pour des animaux Angels, robot nageur qui ondule comme une anguille, devrait bientôt faire des étincelles dans le bassin de l’Institut de recherche en communications et cybernétique de Nantes (Irccyn) 1. Ses huit modules à hélices de 25 centimètres de long, attachés à la queue leu leu par des aimants, pourront se séparer, nager de leur côté, puis communiquer pour se réassembler tout seuls. Leur secret : « Ils se repèrent grâce au champ électrique, par électrolocation, comme le poisson éléphant et d’autres animaux vivant en eaux troubles », explique Frédéric Boyer, roboticien à l’Irccyn et responsable du projet européen Angels 2, qui s’achève ce mois de septembre avec les derniers tests de la machine. UN VIEUX RÊVE DE CHERCHEURS Pourquoi onduler comme une anguille ? « Cela offre une meilleure manœuvrabilité pour un robot ainsi allongé, explique Frédéric Boyer. Tandis qu’avoir des modules détachables permet de couvrir un maximum de terrain dans une zone à explorer. Chacun peut naviguer en milieu confiné, pour d’éventuelles applications de surveillance militaire, ou pour faire de l’endoscopie industrielle ou même médicale en cas d’ultra-miniaturisation. » 01 Schéma d’Angels, le robot-anguille, à côté de son modèle. 02 Les modules qui le composent viennent d’être assemblés pour un test final prévu début septembre. ÉLECTROLOCATION. Vision qui fonctionne en captant les reflets d’un champ électrique sur la surface d’obstacles, de proies, etc. Quant à l’électrolocation, elle contribue à amener la bestiole, même en situation de faible visibilité, vers une aptitude d’exception : l’autonomie. Pour les roboticiens, c’est un vieux rêve. Celui que leurs rejetons de métal et de silicium soient enfin capables de se déplacer sans qu’il faille les téléguider ou programmer leur chemin par avance. Intérêt ? Les expédier dans un lieu inconnu ou inaccessible à l’homme. Ou même les laisser aider grand-père à retrouver ses lunettes dans le désordre de son appartement. « Pour relever ce défi, les chercheurs se sont le plus souvent inspirés de la vue humaine, traitée au moyen de programmes d’intelligence artificielle, informe le chercheur, mais ce modèle était sans doute trop ambitieux. » En terme de navigation, copier l’homme a en effet surtout abouti à fabriquer des robots aux programmes informatiques très complexes, destinés à modé liser l’espace géométrique sous forme de cubes, de cylindres, etc. Résultat : des robots qui n’ont souvent fait que se perdre dans des labyrinthes… Une simple fourmi est, en revanche, capa ble de s’orienter avec quelques centaines de milliers de neurones seulement, 02 quand près de cent milliards s’activent dans notre crâne. Avec de faibles moyens, cette petite bête se débrouille mieux en environnement inconnu que n’importe quel robot à gros QI construit jusqu’alors. D’UNE MÉTHODE À UNE AUTRE Aujourd’hui, les bioroboticiens changent donc de démarche. « On ne considère plus l’intelligence comme le seul produit d’un cerveau construit comme une machine à calculer, dans le sillage d’Alan Turing 3 », explique le chercheur. Fabriquer un champion d’échec n’est pas la panacée. « Ce type d’intelligence est trop détaché de l’envi ronnement, comme un cerveau dans un bocal que nous pourrions seulement embarquer sur nos robots, souligne le chercheur. En fait d’intelligence embarquée, nous cherchons à présent à obtenir une intelligence incarnée, étroitement liée au corps et à sa morphologie, comme chez les animaux dits primitifs. » En somme, une intelligence pas forcément très développée, mais liée aux interactions sensorielles du corps avec le monde extérieur. C’est le cas d’Angels, dont la surface est couverte de treize capteurs innovants déjà au point pour de futures applications de navigation sous-marine en eaux © A. GIRIN



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