CNRS Le Journal n°255 avril 2011
CNRS Le Journal n°255 avril 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°255 de avril 2011

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 6,5 Mo

  • Dans ce numéro : La supraconductivité prend son envol

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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w par Sebastián Escalón 8 | Actualités cnrs I LE JOURNAL Diagnostic Selon des scientifiques, on peut détecter certaines maladies grâce aux motifs qui apparaissent lorsqu’on fait sécher une goutte de sang. Prenez une goutte de votre sang, laissez-la sécher sur une lame de verre, puis regardez-la attentivement au microscope : elle vous dévoilera votre état de santé. Voilà l’idée d’une équipe de l’Institut universitaire des systèmes thermiques industriels (IUSTI) 1 de Marseille, qui cherche à mettre au point une méthode de diagnostic médical inédite fondée sur l’observation d’échantillons de sang séché 2. « Le sang est composé à 55% d’eau et contient une grande diversité de particules micrométriques telles que les globules blancs et rouges ou les plaquettes sanguines. Il contient aussi des protéines, des lipides et des ions », rappelle Benjamin Sobac, doctorant à l’IUSTI. Lorsqu’une goutte de sang déposée sur une lame de verre commence à sécher, une partie des Lorsqu’une goutte de sang sèche, les motifs qui apparaissent peuvent révéler des pathologies. On voit ici la différence entre ces trois gouttes obtenues chez un patient sain (01), anémié (02) et souffrant d’un excès de lipides dans le sang (03). Une goutte de sang qui en dit long 02 03 01 éléments en suspension se déplace vers la périphérie. Une fois l’eau évaporée, il reste un dépôt rouge paré de motifs réguliers. Ceux-ci ne sont pas du tout dus au hasard et varient uniquement en fonction de la composition du sang. Ils recèlent donc des informations, que nos chercheurs sont les premiers à avoir eu l’idée d’exploiter. de saines craquelures Pour tester le potentiel de leur méthode, ils se sont intéressés à deux pathologies : l’anémie – le manque d’hémoglobine – et l’hyperlipidémie – un taux élevé de graisses dans le sang. Ils ont ainsi montré qu’un sang anémique ne présente pas les grosses craquelures visibles sur une goutte de sang normale. Dans le cas de l’hyperlipidémie, la goutte de sang présente une couche extérieure épaisse et grasse, ainsi que de petites plaques dans la partie centrale. Reste à présent aux chercheurs à établir l’empreinte caractéristique d’un panel de maladies et à construire une base de données qui servira, grâce à un logiciel déjà créé dans leur laboratoire et bientôt breveté, à analyser de façon fiable ces motifs. « Notre technique pourrait permettre de détecter de nombreuses maladies à partir d’une expérience unique, sans nécessiter les analyses multiples et coûteuses dont on se sert actuellement », affirme David Brutin, de l’IUSTI. L’hémophilie, les pathologies de l’hémoglobine et toutes les maladies qui affectent la composition du sang sont potentiellement détectables par cette méthode. 1. Unité CNRS/Université de Provence/Université de la Méditerranée. 2. Travaux publiés dans Journal of Fluid Mechanics en janvier 2011. Contacts : Institut universitaire des systèmes thermiques industriels, Marseille David Brutin > david.brutin@polytech.univ-mrs.fr Benjamin Sobac > benjamin.sobac@polytech.univ-mrs.fr © photos : B. SOBAC et D. BRUTIN/UniveRSITé de Provence-CNRS
N°255 I avril 2011 Actualités | 9 w paléontologie i Les dinosaures n’ont pas toujours connu des températures clémentes, contrairement à ce que l’on pensait. Une collaboration impliquant plusieurs unités du CNRS a montré que, durant une partie du Crétacé inférieur, le climat du nord-est de la Chine était tempéré, avec des hivers rigoureux. Voilà qui explique l’abondance de dinosaures à plumes dans les gisements fossiles de cette période. géosciences i On a découvert une nouvelle forme de soufre dans les fluides hydrothermaux qui circulent entre les roches terrestres : l’ion S3 –. Ce nouveau venu, que l’on doit notamment à une équipe de l’unité Géosciences Environnement Toulouse, pourrait offrir des pistes pour localiser des filons d’or ou de cuivre. chimie i Pour protéger les manuscrits anciens, il faudrait presque les priver d’oxygène. Une équipe du Centre de recherche sur la conservation des collections a participé à l’étude des différentes menaces liées à la présence des encres ferrogalliques, largement utilisées depuis le Moyen Âge. Conclusion : l’oxydation est le processus dominant de la dégradation des manuscrits, devant, par exemple, les dégâts liés à l’humidité. volcanologie i Il faut se méfier du volcan qui dort. Même refroidie, une chambre magmatique peut se réveiller en seulement quelques mois… et non pas des siècles, comme on l’estimait jusqu’ici. Ce résultat, obtenu par un chercheur de l’Institut des sciences de la Terre d’Orléans et un scientifique américain, va conduire à réévaluer la dangerosité de certains volcans endormis. Plus d’actualités sur www2.cnrs.fr/presse/© M. Dovic/SyGMA/CoRBIS q Entre mars et juin 2010, un large panel d’étudiants a été invité, par courrier, à répondre à un questionnaire sur Internet. Société Étudiants, qui êtes-vous ? par charline zeitoun wMême si certains ont des difficultés financières, les étudiants restent globalement favorisés par comparaison aux autres jeunes. C’est l’un des nombreux résultats de la sixième et vaste enquête (lire fiche ci-dessus), réalisée par l’Observatoire national de la vie étudiante (ove) au printemps 2010 et qui vient d’être publiée. Sur ce premier point, « donner un revenu à tous les étudiants, comme cela a déjà été évoqué, ne ferait donc qu’accentuer les inégalités, commente Olivier Galland, président du comité scientifique de l’ove, sociologue au Groupe d’étude des méthodes de l’analyse sociologique de la Sorbonne (Gemass) 1, et ce sont plutôt les jeunes sans diplôme qu’il faudrait aider avec les finances publiques disponibles ». Autre résultat, « les enfants de cadres et professions intellectuelles supérieures représentent seulement 10% des jeunes actifs âgés de 18 à 24 ans, mais 35% des étudiants », note le sociologue. Ce dernier chiffre, en légère hausse, fait dire à Marie Duru-Bellat, sociologue à l’Observatoire sociologique du changement (OSC) 2 et membre du comité scientifique de l’ove, qu’ « il n’y a pas d’ouverture sociale dans l’enseignement supérieur ». Dans cette enquête, onconstate aussi qu’avec 56% les filles sont plus nombreuses que les garçons dans l’enseignement supérieur. Mais leur proportion chute à 47% en les paramètres de la 6 e enquête étudiants sur 33 000 les 2,2 millions inscrits en France ont répondu à l’étude de l’Observatoire national de la vie étudiante. questions ont été posées 250 au sujet de l’activité, du logement, du budget, de la réussite académique, etc. pour la première fois ont été prises en compte les écoles d’infirmiers, de commerce et d’ingénieurs, et les écoles sous tutelle du ministère de la Culture et de la Communication, et ce en plus des universités, sections de techniciens supérieurs et classes préparatoires aux grandes écoles. doctorat. Et lareprésentation par filière semble toujours prisonnière des vieux stéréotypes, avec par exemple plus de 70% de garçons dans les écoles d’ingénieurs. Enfin, au moment où ils ont choisi leur cursus, les trois quarts des sondés ont jugé aussi importantes les possibilités de débouchés professionnels que la satisfaction intellectuelle apportée par leurs études. Ils sont d’ailleurs globalement satisfaits de celles-ci (contenus des cours, qualités pédagogiques des enseignants, etc.). Seule ombre au tableau : l’information sur les orientations possibles et les débouchés… Après analyse par un groupe de chercheurs, l’ensemble des résultats sera publié à la rentrée prochaine sous forme d’un ouvrage collectif à La Documentation française. 1. Unité CNRS/Université Paris-Sorbonne. 2. Unité CNRS/Sciences Po. EN LIGNE. > www.ove-national.education.fr Contacts : Groupe d’étude des méthodes de l’analyse sociologique de la Sorbonne, Paris Olivier Galland > ogalland@msh-paris.fr Observatoire sociologique du changement, Paris Marie Duru-Bellat > marie.durubellat@sciences-po.fr



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