CNRS Le Journal n°255 avril 2011
CNRS Le Journal n°255 avril 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°255 de avril 2011

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 6,5 Mo

  • Dans ce numéro : La supraconductivité prend son envol

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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© Source : J.BERNIER ; NIkkytok/fotOLIA w 36 Par Gaëlle LahorEAU wDeux cent vingt kilomètres séparent deux laboratoires. Sachant que la fibre optique les reliant peut acheminer des données à la vitesse de 100 Gbit/s, combien d’octets peuvent être transférés en 24 heures ? Non, ce n’est pas l’énoncé casse-tête d’un exercice de mathématiques. Mais le test grandeur nature réalisé en décembre dernier entre le Cern, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, basé à Genève, et le Centre de calcul de l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (CC-IN2P3) de Lyon. Coordonné par Renater, cet essai a été couronné de succès puisqu’il a abouti à un record français en matière de transmission d’informations : 1 pétaoctet de données ont en effet été échangées en une journée. Soit 1 million demilliards d’octets ! C’est aussi l’équivalent du contenu de 212 000 DVD qui, empilés, atteindraient le haut de la tour Eiffel. Depuis 2006, la vitesse de la liaison Genève-Lyon – comme sur la totalité du réseau métropolitain Renater – plafonnait à 10 Gbit/s. C’est l’ajout de prototypes développés par le constructeur américain Ciena qui a permis de la multiplier par dix pendant un mois. Un mois durant lequel a eu lieu ce fameux record qui a de quoi faire rêver les physiciens, dont les expériences sur | On en parle cnrs I LE JOURNAL Informatique Un transfert de données record renater. Créé en 1992, le Réseau national de télécommunications pour la technologie, l’enseignement et la recherche relie par des fibres optiques plus de 1000 établissements, leur permettant ainsi d’échanger entre eux, mais aussi avec des laboratoires du monde entier. les particules génèrent des avalanches grandissantes de données. En 2010, 13 pétaoctets ont été produits par le LHC du Cern, le plus grand accélérateur de particules au monde. Avec une liaison de 100 Gbit/s, une physicienne travaillant à Marseille ou à Paris téléchargerait en quelques heures les informations sur la dernière collision d’ions qui y serait réalisée. « Les données n’auraient pas besoin d’être préfiltrées avant d’être transférées, en temps réel, vers les laboratoires pour y être analysées. De nouveaux modèles et théories pourraient voir le jour. Les collaborations n’en seraient que plus fortes », explique Jérôme Bernier, responsable de l’équipe Infrastructure informatique du CC-IN2P3. La technologie du constructeur américain a aussi de quoiséduire en terme d’installation : il suffit de la rajouter aux extrémités des fibresoptiques. En fonction de son prix de vente, le passage à 100 Gbit/s pourrait ainsi s’opérer avant la fin de l’année sur le réseau Renater, notamment pour les fibres Paris-Lyon- Marseille et Lyon-Genève, les plus utilisées. Gluons, quarks etbosons de Higgs n’ont qu’à bien se tenir ! Contact : Centre de calcul de l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules, Villeurbanne Jérôme Bernier > jerome.bernier@in2p3.fr temps moyen de téléchargement de 1 pétaoctet de données entre Genève et lyon 3 900 ans 127 ans 7,5 ans 3 mois 10 jours 1 jour en 2011 ? 1990 1995 2000 2005 2010 2015 q En vingt ans, la vitesse de transfert des données informatiques sur le réseau Renater a quasiment été multipliée par 1,5 million, une amélioration capitale pour la recherche scientifique, qui nécessite des débits toujours plus élevés. Chimie : la sécurité à portée de mains wC’est un outil indispensable pour la prévention du risque chimique : l’ouvrage 150 fiches pratiques. Sécurité des produits chimiques au laboratoire vient d’être mis à jour et réédité sous la coordination de l’Institut de chimie (INC) du CNRS. Rédigé majoritairement par des agents de l’organisme, il comprend les fiches techniques de 150 produits couramment utilisés en laboratoire et propose conseils et recommandations pour leur manipulation. Préfacé par Alain Fuchs, président du CNRS, et par Gilberte Chambaud, directrice de l’INC, il est destiné aux utilisateurs de ces produits, mais aussi à tous les acteurs de la sécurité, de la santé et de la prévention dans les laboratoires. Parmi les nouveautés, cette 3 e édition (après celles de 2001 et de 2004), intègre le nouveau règlement européen CLP, qui impose un nouvel étiquetage des produits depuis le 1 er décembre 2010. Début février, le CNRS a financé la dotation de tous ses laboratoires concernés, soit plus de 1000 unités. Par ailleurs, des tarifs préférentiels ont été négociés auprès de l’éditeur pour les commandes supplémentaires des unités du CNRS. Contact : Institut de chimie, Paris Brigitte Diers > brigitte.diers@cnrs-dir.fr à lire. > 150 fiches pratiques. Sécurité des produits chimiques au laboratoire, 3 e édition, ouvrage collectif coordonné par Brigitte Diers, Dunod, 2011, 340 p.
© P.Testard-VaillANT N°255 I avril 2011 Un jour avec… | 37 un jour avec… par Philippe Testard-Vaillant 8 h 30 planification Dans son bureau donnant sur une pinède, à la périphérie d’Aix-en-Provence, Samuel Robert attaque la journée pied au plancher. Élaboration d’une plaquette présentant les six Observatoires Hommes- Milieux (OHM), dont il coordonne le réseau 2, organisation de l’appel d’offres de recherches annuel, préparation d’un séminaire… Autant d’activités qui s’ajoutent au management de l’OHM du bassin minier de Provence, dont ce géographe a piloté le lancement en 2008. Le but de cet observatoire est d’encourager les recherches croisées pour « étudier l’évo lution de l’environnement sur un territoire de 335 km 2 autour de l’ancienne mine de lignite de Gardanne, qui a fermé en 2003, explique-t-il. Pour envisager toutes les facettes de l’après-mine et éclairer les décisions publiques, nous faisons travailler des écotoxicologues avec des géochimistes, des juristes avec des microbiologistes, des architectes avec des sociologues… Je suis en constante relation avec eux pour faire monter la mayonnaise et donner de la cohérence aux projets ». 10 h 00 réunion sur les terrils Samuel Robert descend deux étages pour animer une réunion sur les terrils, ces gigantesques dépôts de déchets miniers. L’occasion de faire le point sur les actions en cours avec la dizaine de chercheurs présents dans la salle et de réfléchir à de futurs chantiers. Deux heures durant, la discussion roule Samuel Robert Géographe OHM. Créés par l’Institut écologie et environnement (Inee) du CNRS, ces observatoires étudient les interactions entre environnement et société dans des zones soumises à d’importants changements. sur la flore qui a conquis les terrils, les problèmes de stabilité qui les affectent, leur perception par la population, les pratiques sociales qui s’y développent (promenades, jeux d’enfants…) ou encore leur impact sur la formation des prix du foncier et de l’immobilier. 14 h 30 après-midi aux champs Place au terrain ! Samuel Robert gagne en voiture la zone agricole de Gardanne, en compagnie d’un étudiant en deuxième année de l’École supérieure d’agriculture d’Angers, dont il encadre le stage. Par chance, la brume du matin s’est dissipée. Armés d’un GPS et cadastre à la main, les deux hommes arpentent chaque parcelle pour la « renseigner » : est-elle cultivée, en friche, boisée… ? « L’objectif est de dresser un état des lieux de l’agriculture sur le territoire du bassin minier pour envisager son devenir dans un contexte de pression urbaine », précise Samuel Robert. 18 h 00 rendez-vous municipal Direction la mairie de Gardanne, ville de 21 000 âmes où l’interminable cheminée de la centrale thermique domine les toits égayés de tuiles rouges. Dans le bureau du maire, Roger Meï, l’édile et le géographe devisent des manifestations scientifiques que Gardanne souhaite organiser dans le cadre de l’événement « Marseille Provence sa mission Organiser les conditions d’une recherche interdisciplinaire sur l’ancien bassin minier de Provence et capitaliser les données recueillies. C’est la mission de cet ingénieur de recherche du laboratoire Écosystèmes continentaux et risques environnementaux 1, qui coordonne le réseau des Observatoires Hommes- Milieux. Il est lauréat 2010 du Cristal du CNRS. 2013, capitale européenne de la culture », dont l’OHM sera partie prenante. 19 h 30 conférence historique Ultime rendez-vous de cette journée marathon à la médiathèque de Gardanne. Samuel Robert y retrouve Philippe Mioche, du laboratoire Temps, espaces, langages, Europe méridionale, Méditerranée 2, venu prononcer une conférence sur l’histoire des boues rouges produites par l’industrie de l’alumine en Provence. « C’est moi qui ai suggéré à la commune d’inviter ce spécialiste du monde industriel qui a répondu à un appel d’offres de recherches de l’OHM, glisse-t-il. Ce soir, je suis là en appui, pour répondre à certaines des questions du public. » 1. Unité CNRS/Université Paul-Cézanne/Université de Provence/Université de la Méditerranée/Université d’Avignon. 2. Avec Robert Chenorkian, directeur adjoint scientifique de l’Inee. 3. Unité CNRS/Université de Provence. EN LIGNE. > www.ohm-provence.org > Retrouvez les lauréats 2010 du Cristal du CNRS sur : www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/cristal.htm Contact : Écosystèmes continentaux et risques environnementaux, Aix-en-Provence Samuel Robert > srobert@cerege.fr © J. CAVAlieri/ECCOREv



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