© Source : J.BERNIER ; NIkkytok/fotOLIA w 36 Par Gaëlle LahorEAU wDeux cent vingt kilomètres séparent deux laboratoires. Sachant que la fibre optique les reliant peut acheminer des données à la vitesse de 100 Gbit/s, combien d’octets peuvent être transférés en 24 heures ? Non, ce n’est pas l’énoncé casse-tête d’un exercice de mathématiques. Mais le test grandeur nature réalisé en décembre dernier entre le Cern, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, basé à Genève, et le Centre de calcul de l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (CC-IN2P3) de Lyon. Coordonné par Renater, cet essai a été couronné de succès puisqu’il a abouti à un record français en matière de transmission d’informations : 1 pétaoctet de données ont en effet été échangées en une journée. Soit 1 million demilliards d’octets ! C’est aussi l’équivalent du contenu de 212 000 DVD qui, empilés, atteindraient le haut de la tour Eiffel. Depuis 2006, la vitesse de la liaison Genève-Lyon – comme sur la totalité du réseau métropolitain Renater – plafonnait à 10 Gbit/s. C’est l’ajout de prototypes développés par le constructeur américain Ciena qui a permis de la multiplier par dix pendant un mois. Un mois durant lequel a eu lieu ce fameux record qui a de quoi faire rêver les physiciens, dont les expériences sur | On en parle cnrs I LE JOURNAL Informatique Un transfert de données record renater. Créé en 1992, le Réseau national de télécommunications pour la technologie, l’enseignement et la recherche relie par des fibres optiques plus de 1000 établissements, leur permettant ainsi d’échanger entre eux, mais aussi avec des laboratoires du monde entier. les particules génèrent des avalanches grandissantes de données. En 2010, 13 pétaoctets ont été produits par le LHC du Cern, le plus grand accélérateur de particules au monde. Avec une liaison de 100 Gbit/s, une physicienne travaillant à Marseille ou à Paris téléchargerait en quelques heures les informations sur la dernière collision d’ions qui y serait réalisée. « Les données n’auraient pas besoin d’être préfiltrées avant d’être transférées, en temps réel, vers les laboratoires pour y être analysées. De nouveaux modèles et théories pourraient voir le jour. Les collaborations n’en seraient que plus fortes », explique Jérôme Bernier, responsable de l’équipe Infrastructure informatique du CC-IN2P3. La technologie du constructeur américain a aussi de quoiséduire en terme d’installation : il suffit de la rajouter aux extrémités des fibresoptiques. En fonction de son prix de vente, le passage à 100 Gbit/s pourrait ainsi s’opérer avant la fin de l’année sur le réseau Renater, notamment pour les fibres Paris-Lyon- Marseille et Lyon-Genève, les plus utilisées. Gluons, quarks etbosons de Higgs n’ont qu’à bien se tenir ! Contact : Centre de calcul de l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules, Villeurbanne Jérôme Bernier > jerome.bernier@in2p3.fr temps moyen de téléchargement de 1 pétaoctet de données entre Genève et lyon 3 900 ans 127 ans 7,5 ans 3 mois 10 jours 1 jour en 2011 ? 1990 1995 2000 2005 2010 2015 q En vingt ans, la vitesse de transfert des données informatiques sur le réseau Renater a quasiment été multipliée par 1,5 million, une amélioration capitale pour la recherche scientifique, qui nécessite des débits toujours plus élevés. Chimie : la sécurité à portée de mains wC’est un outil indispensable pour la prévention du risque chimique : l’ouvrage 150 fiches pratiques. Sécurité des produits chimiques au laboratoire vient d’être mis à jour et réédité sous la coordination de l’Institut de chimie (INC) du CNRS. Rédigé majoritairement par des agents de l’organisme, il comprend les fiches techniques de 150 produits couramment utilisés en laboratoire et propose conseils et recommandations pour leur manipulation. Préfacé par Alain Fuchs, président du CNRS, et par Gilberte Chambaud, directrice de l’INC, il est destiné aux utilisateurs de ces produits, mais aussi à tous les acteurs de la sécurité, de la santé et de la prévention dans les laboratoires. Parmi les nouveautés, cette 3 e édition (après celles de 2001 et de 2004), intègre le nouveau règlement européen CLP, qui impose un nouvel étiquetage des produits depuis le 1 er décembre 2010. Début février, le CNRS a financé la dotation de tous ses laboratoires concernés, soit plus de 1000 unités. Par ailleurs, des tarifs préférentiels ont été négociés auprès de l’éditeur pour les commandes supplémentaires des unités du CNRS. Contact : Institut de chimie, Paris Brigitte Diers > brigitte.diers@cnrs-dir.fr à lire. > 150 fiches pratiques. Sécurité des produits chimiques au laboratoire, 3 e édition, ouvrage collectif coordonné par Brigitte Diers, Dunod, 2011, 340 p. |