CNRS Le Journal n°255 avril 2011
CNRS Le Journal n°255 avril 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°255 de avril 2011

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 6,5 Mo

  • Dans ce numéro : La supraconductivité prend son envol

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 34 - 35  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
34 35
w Innovation 34 Un logiciel qui simule la filtration de l’eau par Laure cAILLOce wTraitement des eaux usées ou des effluents industriels et bientôt peutêtre dessalement de l’eau de mer… La nanofiltration, qui consiste à filtrer l’eau à l’aide d’une membrane percée de trous nanométriques, est en plein essor. Seulement voilà, évaluer l’efficacité du procédé n’est pas une mince affaire. Les tests grandeur nature sont très coûteux et, en l’absence de données précises sur les performances des membranes, les entreprises se retrouvent parfois à bâtir des installations surdimensionnées, ou au contraire à renoncer à leur projet. Développé depuis plusieurs années par des chercheurs du CNRS, un logiciel de simulation, baptisé Nanoflux, pourrait servir à contourner cet obstacle. Véritable outil d’aide à la décision, il permet d’estimer le nombre et la surface des membranes nécessaires pour un projet donné. Son histoire commence lorsque John Palmeri – actuellement chercheur au Laboratoire de physique théorique 1, à Toulouse – rejoint l’Institut européen des membranes (IEM) 2, à Montpellier, au début des années 1990. Sa mission : modéliser les transferts à travers les membranes de nanofiltration. Avec leurs pores à l’échelle dunanomètre, celles-ci retiennent les plus grosses molécules – polluants ou composés organiques, présents dans les eaux usées notamment – | Stratégie cnrs I LE JOURNAL et laissent passer les molécules d’eau ainsi que certains ions. Un procédé respectueux de l’environnement, qui évite l’utilisation de produits chimiques nocifs. L’outil, développé avec Patrice David, ingénieur d’étude à l’IEM, s’améliore au fil des ans et se dote d’une véritable interface utilisateurs, plus simple à manipuler par les chercheurs du laboratoire. Nanoflux contient une base de données des membranes commerciales existantes et permet de simuler le comportement de toutes les molécules et de tous les ions possibles, grâce à des critères de taille et de charge électrique. « Nous avons réalisé que Nanoflux ne servirait pas qu’à nos chercheurs, mais pourrait aussi intéresser des industriels », raconte John Palmeri. Le logiciel quitte alors les paillasses pour rejoindre le portefeuille de Fist, la filiale du CNRS destinée à la valorisation de la recherche. Ses développeurs ont eu raison : cinq licences, dont deux à l’international, ont déjà été vendues, et l’intérêt pour le logiciel ne cesse de grandir. 1. Unité CNRS/Université Paul-Sabatier. 2. Unité CNRS/ENSCM Chimie Montpellier/Université Montpellier-II. Contact : Laboratoire de physique théorique, Toulouse John Palmeri > john.palmeri@irsamc.ups-tlse.fr q De nombreux dispositifs sont testés pour améliorer la filtration de l’eau. © J. Dietl/FotoLIA ©n.CREFF Trois questions à Odile Cohen-Haguenauer, coordinatrice du réseau européen CliniGene « L’âge d’or de la thérapie génique » Du 7 au 9 avril, les experts du réseau européen CliniGene se réunissent à Paris pour faire le point sur les dernières avancées dans le domaine de la thérapie génique. Pouvezvous nous rappeler de quoi il s’agit ? La thérapie génique consiste, d’une manière générale, à introduire dans une cellule une séquence génétique (ADN ou ARN) tel un médicament afin de résoudre la ou les anomalies responsables d’une maladie. On exploite ainsi la connaissance du fonctionnement intime des gènes pour proposer des méthodes thérapeutiques inédites dans des maladies héréditaires rares, comme des déficits immunitaires ou des myopathies, et d’autres plus fréquentes : Parkinson, Alzheimer, rétinopathies, diabète, maladies cardio-vasculaires, du sang, etc. La thérapie génique a-t-elle beaucoup progressé ces dernières années ? Après des débuts en dents de scie, cette discipline médicale connaît de formidables avancées. Le colloque sera d’ailleurs l’occasion de montrer que l’âge d’or de la thérapie génique, dont CliniGene est le fer de lance européen, se concrétise enfin. Par exemple, dans l’adrénoleucodystrophie, une équipe française a pu interrompre la destruction progressive du cerveau. Par ailleurs, la thérapie génique a déjà permis à un enfant aveugle de recouvrer la vue ! S’agissant du cancer, les défis sont immenses et s’appuient sur l’approche combinée de la thérapie génique et de l’immunothérapie pour « ressusciter » la capacité à reconnaître une tumeur comme étrangère et à détruire les cellules malignes. Quels sont les principaux obstacles techniques restant à surmonter ? Il faut progresser dans la précision à chaque étape : cibler les séquences génétiques, le contrôle de leur expression au bon moment et au bon endroit pour obtenir l’effet escompté sans perturber le fonctionnement physiologique des autres gènes et de l’organisme. Un nouveau défi est de parvenir à fabriquer des produits de qualité pharmaceutique. Au sein du réseau d’excellence européen CliniGene, que je coordonne depuis le Laboratoire de biotechnologie et de pharmacologie appliquée 1, neuf plateformes technologiques travaillent dans la multidisciplinarité indispensable au progrès, grâce au soutien de la Commission européenne. Propos recueillis par Philippe Testard-Vaillant 1. Unité CNRS/ENS Cachan. Contact : Odile Cohen-Haguenauer > odile.cohen@ens-cachan.fr en ligne. > www.clinigene.eu
N°255 I avril 2011 Stratégie | 35 Par JEAN-PHILIPPE BRALY Directeurs de recherche, chercheurs, ingénieurs de recherche et d’étude, assistants ingénieurs, techniciens, adjoints techniques… Recrutés fin 2010-début 2011, 596 hommes et 439 femmes viennent de rejoindre les troupes du CNRS. Le 22 mars, tous ces nouveaux « entrants » étaient conviés par le président de l’organisme à l’Espace Charenton, à Paris, pour la journée nationale d’accueil. Les 1 035 recrutés 1 se répartissent dans le large éventail des disciplines scientifiques couvertes par le CNRS. Cette année, la biologie et la chimie sont les domaines qui ont le plus recruté. Concernant le niveau de qualification, le gros du bataillon est composé des chercheurs et ingénieurs qui totalisent à eux seuls près de 70% des nouvelles recrues. Regroupant un très grand nombre de laboratoires, l’Île-de-France, les délégations Rhône-Auvergne et Midi-Pyrénées se situent logiquement dans le peloton de tête. « Avec 185 agents de nationalité étrangère, dont 130 chercheurs sur les 415 recrutés, l’attractivité du CNRS à l’international se confirme, précise Emmanuel Rident, directeur adjoint de la Direction des ressources humaines (DRH). À noter également le recrutement de 60 personnes en situation de handicap, dans le cadre d’une campagne spécifique. » Recrutement Le 22 mars se tenait la journée nationale d’accueil au CNRS. Cette année, 1 035 nouveaux recrutés étaient conviés. Bienvenueau CNRS ! q Intervention d’Alain Fuchs, président du cnrs, lors de la journée des entrants qui a eu lieu le 22 mars, à l’Espace Charenton, à Paris. À la découverte de l’établissement Tous ces entrants avaient donc rendez-vous à Paris le 22 mars. « Cette journée d’information a pour but de leur présenter l’organisation, les missions et la stratégie de notre établissement, indique Emmanuel Rident. Elle vise aussi à leur faire découvrir des parcours professionnels diversifiés et parfois atypiques. » Pour cette édition 2011, le CNRS avait concocté un programme pour le moins alléchant. Les participants ont d’abord pu échanger avec le président du CNRS, Alain Fuchs, qui leur a fait partager les enjeux et la stratégie de l’établissement. Lauréat 2010 de la médaille d’or du CNRS, Gérard Férey est ensuite venu exposer sa passion de la recherche. Les nouveaux entrants ont également découvert le fonctionnement et le travail d’équipe d’une unité de recherche avec les témoignages de la directrice, de chercheurs, d’ingénieurs et de techniciens du Locean 2, un laboratoire parisien spécialisé dans l’océanographie et le climat. Le directeur général délégué aux ressources, Xavier Inglebert, a présenté le caractère moderne et innovant des outils permettant de piloter l’attribution et la gestion des ressources du CNRS (systèmes d’information, outils budgétaires…). faciliter l’intégration Afin d’illustrer un exemple de partenariat privilégié entre le CNRS, le monde universitaire et le secteur industriel, les présidents du Pôle de compétitivité mondial Aerospace Valley et du Pôle de recherche et d’enseignement supérieur Université de Toulouse avaient aussi fait le déplacement. Pierre-Henri Gouyon, professeur au Muséum national d’histoire naturelle, a quant à lui abordé les problèmes éthiques posés par la recherche. Lors de la table ronde de fin de journée, l’importance de l’information, de la communication et de la diffusion scientifiques a été évoquée avec les responsables de ces thématiques au sein de l’établissement. Cette journée ne constitue que l’échelon national d’un dispositif à trois niveaux coordonnés, en place depuis 2004. « Chaque nouvel entrant est ensuite convié à une journée d’accueil organisée par sa délégation régionale et à une autre proposée par son institut de rattachement, précise Christiane Ename, responsable du service Formation et itinéraires professionnels de la DRH. Une fois en poste, des conseillers formation sont à la disposition de l’entrant pour l’orienter vers les dispositifs les plus adaptés à ses besoins. » Autant de moyens visant un seul et même objectif : une intégration réussie. 1. Ce chiffre correspond aux 919 personnes recrutées par voie de concours externe, aux 60 personnes handicapées recrutées dans le cadre d’une campagne spécifique et aux 56 personnes accueillies en détachement. 2. Unité CNRS/UPMC/MNHN/IRD. Contacts : Direction des ressources humaines, Paris Christiane Ename > christiane.ename@cnrs-dir.fr Emmanuel Rident > emmanuel.rident@cnrs-dir.fr ©c.frésillon/CNRS Photothèque



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :