CNRS Le Journal n°255 avril 2011
CNRS Le Journal n°255 avril 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°255 de avril 2011

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 6,5 Mo

  • Dans ce numéro : La supraconductivité prend son envol

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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© J.-D. Borras/ATHÉOR Start-up w 32 | Stratégie cnrs I LE JOURNAL Protéger le verre des contrefaçons q Ces seringues-ampoules en verre ont été marquées de manière invisible et indélébile. Seule une observation sous irradiation électromagnétique permet de le détecter. EN LIGNE. > www.atheor.com International paR sEbastián Escalón wPetite révolution dans l’industrie du verre, un secteur pourtant plusieurs fois millénaire. Une startup montpelliéraine nommée Athéor vient de mettre sur le marché une méthode inédite pour marquer de façon indélébile n’importe quel récipient en verre. Le procédé, très facile à réaliser, pourrait devenir un outil décisif dans la lutte contre les marchés parallèles et la contrefaçon, ainsi que pour assurer la traçabilité de produits tels que le vin, les parfums ou les médicaments. Créée il y a un an, la start-up est le fruit d’une collaboration entre Olivier Dautel, chercheur à l’Institut de chimie moléculaire et des matériaux 1, et Jean- Denis Borras, ingénieur en microélectronique. Jusqu’à présent, pour marquer une inscription sur du verre de façon indélébile, on ne disposait que du laser ou de la sérigraphie, deux techniques extrêmement coûteuses et lourdes à mettre en place. Athéor est parvenue à obtenir un meilleur résultat avec une simple imprimante industrielle et quelques réactifs. « Notre méthode se base sur un composé capable de se greffer sur le verre par une réaction chimique, explique Olivier Dautel. Pour cela, il suffit de déposer le composé en solution sur le verre à l’aide d’une imprimante. Puis on l’irradie avec des rayons UV et il se solidifie. Cette marque est indélébile et infalsifiable. » Le CNRS ouvre un bureau en Inde paR Jean-phILIPPE braly wChimie, sciences de la vie, physique, mathématiques, nanotechnologies, astrophysique… Au fil des ans, l’Inde est devenue une puissance scientifique de taille au niveau international. Une évolution suivie de près par le CNRS, qui vient d’ouvrir un bureau hébergé au sein du service scientifique et technologique de l’ambassade de France, à New Delhi. « Notre mission principale consiste à renforcer les partenariats existants et à en initier de nouveaux, explique Dominique Aymer, qui dirige cette nouvelle antenne. Pour y parvenir, nous menons de nombreuses actions : aide à la création de labo ratoires communs, veille scientifique, cartographie des meilleurs laboratoires du pays, organisation des missions de responsables du CNRS sur le terrain, facilitation de l’accueil de délégations indiennes en France, recherche de financements pour accueillir des étudiants indiens au CNRS… » Tout juste installé, le bureau a déjà des dossiers de taille à traiter. Parmi eux, la création du Centre franco-indien pour les mathématiques appliquées, prévue courant 2011, à Bangalore. Cette nouvelle Unité mixte internationale sera por- tée par l’Institut de mathématiques de Toulouse 1 et par le Département de mathématiques de l’Indian Institute of Science. Elle devrait impliquer sept structures de recherche indiennes et près d’une quinzaine de laboratoires français. L’ouverture du bureau conforte les trois accords de collaboration préalablement signés entre le CNRS et le ministère Autre avantage de ce procédé déjà breveté, tout comme les réactifs et les encres utilisés : on peut choisir sa couleur et même opter pour une encre invisible, détectable seulement à l’aide d’un lecteur spécial, vendu aussi par Athéor. C’est ainsi que les industriels pourront suivre, sans erreur possible, leurs marchandises depuis la chaîne de production jusqu’au plus lointain détaillant. Coup de pouce à son développement, la start-up a été récompensée lors de la 11 e édition du Concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes, dans la catégorie création- développement. Et pour la suite ? « Nous sommes en relation avec les grands verriers de France et espérons disposer bientôt d’un site pilote pour commencer le marquage », se félicite Jean-Denis Borras. 1. Unité CNRS/Universités Montpellier-I et -II/ENSCM Chimie Montpellier. Contacts : Athéor, Montpellier Jean-Denis Borras > jdborras@atheor.com Institut de chimie moléculaire et des matériaux Charles-Gerhardt, Montpellier Olivier Dautel > olivier.dautel@enscm.fr de la Science et de la Technologie indien. Ces accords encadrent des projets de recherche communs, notamment au sein de quatre Laboratoires internationaux associés, de deux Unités mixtes des Instituts français de recherche à l’étranger et d’un Groupement de recherche international. Main dans la main, équipes du CNRS et chercheurs indiens travaillent ainsi sur des thématiques très variées,allant des nanostructures aux maladies infectieuses. 1. Unité CNRS/Insa Toulouse/Université de Toulouse/Université Paul-Sabatier- Toulouse-III/Université Toulouse-I-Capitole/Université Toulouse-II-Le Mirail. Contact : Bureau du cnrs en Inde, New Delhi Dominique Aymer > dominique.aymer@cnrs-dir.fr
N°255 I avril 2011 Stratégie | 33 w Propos recueillis paR Jean-PhILIPPE Braly Environnement Le point sur les enjeux actuels du développement durable avec Pierre Matarasso, délégué scientifique à l’Institut écologie et environnement du CNRS. Une mobilisation tous azimuts Du 1 er au 7 avril, de nombreuses manifestations vont avoir lieu en France à l’occasion de la Semaine du développement durable. Qu’entendon exactement par ce terme ? Pierre Matarasso : « Un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs » : telle est la définition communément admise du développement durable. Dans les années 1970, ce concept avait d’abord émergé sur la thématique de l’énergie, après la première crise pétrolière. Puis il a progressivement couvert l’épuisement programmé de nombreuses ressources, q Projet écologique novateur, ce jardin filtrant situé à Nanterre permet d’assurer de manière naturelle la filtration, l’épuration et le renouvellement de l’eau de la Seine. lié à notre mode de vie moderne, telles que l’eau douce, et notre incapacité à recycler les déchets. Plus récemment, le changement climatique généré par nos émissions de gaz à effet de serre (GES) s’est retrouvé sur le devant de la scène. Aujourd’hui, toutes ces questions sont sur la table. Et il y a urgence : en 2050, près de neuf milliards d’humains devraient peupler la Terre. Comment se traduit sa mise en œuvre ? P.M. : Au niveau international, des organes scientifiques dressent le bilan de la situation et analysent les dynamiques en cours. C’est par exemple la tâche du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le Giec, ou de la plateforme scientifique intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques, l’IPBES. Regroupant des décideurs politiques, des ONG, des industriels et divers groupes de pression, les Conférences des parties (COP) cherchent également à établir des accords internationaux sur diverses thématiques, comme le climat, l’eau ou encore la biodiversité… L’Union européenne se veut pionnière en la matière. Mais il n’est pas facile de mettre d’accord des pays aux situations et aux mentalités parfois très différentes. Toutefois, certains consensus prennent forme, comme la nécessité de diviser par quatre nos émissions de GES d’ici à 2050. Et sur le terrain ? P.M. : La « grande transformation » a déjà commencé. Aux États- Unis, une coalition de maires s’est créée autour de la préservation de l’environnement ; et certains États, telle la Californie, affichent une volonté politique forte. En Angleterre et en Allemagne, divers mouvements incitent les urbains à modifier leur mode de vie. En France, les collectivités territoriales instaurent des Plans Climat qui englobent aussi des objectifs en matière de biodiversité, de réduction des déchets, d’agriculture bio logique de proximité, etc. Ces actions nécessitent une coopération de tous les acteurs, avec l’appui des scientifiques. Quel rôle joue la recherche ? P.M. : Ce changement de société exige de l’innovation. De nombreuses recher ches sont menées au CNRS sur des solutions énergétiques alternatives, les bâtiments, les transports, les matériaux, la chimie verte, etc. À l’Inee, nous misons sur une science interdisciplinaire émergente : l’ingénierie écologique, qui consiste à appliquer les principes de l’écologie à la gestion de l’environnement. Tel le semis de plantes accumulatrices de métaux lourds polluant certains sols ou capables de capter le CO 2. L’ingénierie écologique est concernée à la fois par la réha bilitation d’envi ronnements dégradés et par le renouveau d’écosystèmes durables capables de générer des services pour l’homme. Une recherche multidisciplinaire est aussi indispensable. La thématique de la ville en est une belle illustration, comme en témoignent le programme interdisci plinaire de recherche du CNRS Ville Environ nement, le réseau thématique pluridisciplinaire Villes durables, auquel nous participons avec la ville de Paris, et la Zone Atelier Ville sur Strasbourg. Il y a aussi les Observatoires Hommes-Milieux (lire p. 37)… Bref, impossible de citer toutes les recherches en faveur du développement durable, mais on l’aura compris : les scientifiques sont aux avant-postes. EN LIGNE. > La ville-nature, un dossier de la collection Sagascience du CNRS : www.cnrs.fr/bioville Contact : Institut écologie et environnement, Paris Pierre Matarasso > pierre.matarasso@cnrs-dir.fr © A. Martinet/LooKATSCIENCES



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