CNRS Le Journal n°255 avril 2011
CNRS Le Journal n°255 avril 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°255 de avril 2011

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 6,5 Mo

  • Dans ce numéro : La supraconductivité prend son envol

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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w 22 1950 En Russie, V. Ginzburg etL. Landau améliorent la théorie de London en l’appliquant au passage de l’état conducteur ordinaire à l’état supraconducteur. 1956 J. Bardeen,L. N. Cooper et J. R. Schrieffer, trois physiciens américains, décrivent le mécanisme responsable de la supraconductivité : l’appariement des électrons. C’est la théorie BCS. Ils reçoivent le prix Nobel de physique en 1972. 1960 Le Norvégien I. Giaever montre que des électrons peuvent franchir une barrière d’oxyde entre deux supraconducteurs. Cet effet dit tunnel va donner naissance à toute l’électronique supraconductrice. 1986 Les physiciens J. G. Bednorz et K. A. Müller découvrent de nouveaux supraconducteurs à base d’oxydes de cuivre, les cuprates, dont la température de transition est jusqu’à cinq fois plus élevée que le record observé dans un métal. Le paysage de la supraconductivité en est totalement bouleversé. 2008 L’équipe du Pr H. Hosono, de l’Institut de technologie de Tokyo, découvre les pnictures, des composés à base de fer. Ils peuvent devenir supraconducteurs à des températures plus élevées que celles observées dans les métaux, mais ils ont des propriétés différentes de celles des cuprates. Visionnez le film 100% conducteurs : les supraconducteurs d’Alain Monclin sur le journal feuilletable en ligne > www2.cnrs.fr/journal © Dep. Of Physics,uNiv. odiLLinois at Urbana-Champaign, courtesYaiP E.sEGre VisuaLarchives | L’enquête cnrs I LE JOurnal la supraconductivité, Comment ça marche ? Un phénomène magnétique… Un aimant (ici en gris métallisé) génère autour de lui un champ magnétique qui traverse tout matériau non magnétique comme la pastille noire. Quand la pastille noire devient supraconductrice à basse température, celle-ci expulse le champ magnétique. Cela crée alors une force sur l’aimant et le fait léviter : c’est ce qu’on appelle l’effet Meissner. A Électron électron B C placé au-dessus d’un supraconducteur pour tout bonnement… léviter. À la clé, ce sont les domaines de l’énergie, des transports, des télécommunications, de la sécurité, des technologies pour la santé, mais aussi les recherches en physique, en astronomie, en neurologie, en géologie et en archéologie qui peuvent bénéficier des supraconducteurs. Sans oublier tous les apports fondamentaux qui ont totalement renouvelé la physique de la matière condensée. « Depuis les années 1980, le nombre d’articles dans lesquels le mot supraconducteur est cité n’a fait qu’augmenter », indique Julien Bobroff, du Laboratoire de physique des solides 3, à Orsay. Cela étant, « aucune des théories de la supraconductivité ne permet de prédire, a priori, si un composé sera supraconducteur, commente Georges Waysand. D’où, en parallèle des efforts théoriques, une recherche souvent empirique, éventuellement intuitive et parfois involontaire, qui a mené à la découverte de nouveaux supraconducteurs. » ce n’est qu’un début Ceux-ci, qui répondent aux noms insolites de cuprates ou de pnictures, ont la particularité d’exprimer leur supraconductivité à des températures plus élevées que celle des métaux. À présent, les chercheurs espèrent comprendre d’où vient cette supraconductivité à haute température (lire p. 24) pour pouvoir l’améliorer, et pourquoi pas trouver des supraconducteurs à température ambiante, qui ne nécessiteraient plus de réfrigération. L’avenir semble donc prometteur. … et électrique À l’échelle microscopique, la physique quantique nous apprend que, dans un métal, les électrons (A) se comportent comme des ondes étalées sur plusieurs atomes, indépendantes les unes des autres. Dès qu’un défaut se présente, ou que l’un des atomes du réseau cristallin vibre, ces ondes sont perturbées. À très basse température, quand un métal devient
 » la supra, ça sert à… N°255 I avril 2011 L’enquête | 23 w Et c’est sans compter la convergence récente du champ des supraconducteurs avec celui des nanotechnologies, et tout le cortège de nouveaux effets à comprendre et à exploiter qu’elle va engendrer. Si bien qu’en cette année anniversaire, la supraconductivité, stimulant la recherche fondamentale en même temps qu’elle laisse entrevoir la possibilité de formidables applications, est encore bel et bien dans sa prime jeunesse ! 1. Source Conectus (Consortium of European Companies Determined to Use Superconductivity). 2.unité CNRS/Université Nice-Sophia Antipolis/Observatoire de la Côte d’Azur. 3.unité CNRS/Université Paris-Sud-XI. Contacts : Julien Bobroff > bobroff@lps.u-psud.fr Georges Waysand > waysand@orange.fr supraconducteur, ses électrons s’associent par paire (B). Toutes les paires d’électrons (C) se superposent alors les unes aux autres pour former une seule onde quantique qui occupe tout le matériau (D). Cette onde tout à fait particulière devient insensible aux défauts du matériau : ils sont trop petits pour la freiner dans son ensemble. La résistance électrique a disparu. D ©iNFographies : J. Mercier/CNRS ©L. Guiraud/CERN © E.LEroux/ServiCECommunication/UCBL q Les aimants supraconducteurs du lhc génèrent un champ magnétique qui concentre les faisceaux de particules. Dévoiler l’intimité de la matière Pour mettre en évidence la structure moléculaire d’un échantillon, la spectroscopie par résonance magnétique nucléaire (rmn) n’a pas son pareil. Or cette technologie repose sur l’utilisation d’un champ magnétique : plus celui-ci est intense, et plus la mesure est précise. Raison pour laquelle le Centre de résonance magnétique nucléaire 1 de Lyon s’est équipé en 2009 d’un spectromètre possédant un aimant supraconducteur à la limite des technologies actuelles. Plongé dans 1 500 litres d’hélium à – 271 °C et alimenté par un courant de 300 ampères, il délivre le champ record de 23,5 teslas. Et fait le plaisir des chimistes comme des biologistes et des physiciens des matériaux. 1. Unité CNRS/Université de Lyon/ens Lyon. Accélérer les particules La supraconductivité est un des piliers de la technologie des grands accélérateurs de particules. Sans elle, le lhc du Cern, à Genève, ne mesurerait pas 27 kilomètres de circonférence, mais… 110. Autrement dit, il n’existerait pas. En effet, pour accélérer et courber la trajectoire des particules, on fait appel à d’importants champs magnétiques. Ceux-ci sont engendrés par des courants de forte intensité circulant dans des bobines supraconductrices, une propriété qui les préserve de la surchauffe. L’anneau du lhc est ainsi équipé de 7 500 kilomètres de câbles supraconducteurs refroidis à – 271 °C et générant un champ de 8,3 teslas. Contact : Philippe Lebrun > philippe.lebrun@cern.ch q Pour analyser la structure fine de la matière, ce spectromètre à base de supraconducteurs doit être refroidi à des températures extrêmes. Contacts : Lyndon Emsley > lyndon.emsley@ens-lyon.fr Anne Lesage > anne.lesage@ens-lyon.fr



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