CNRS Le Journal n°255 avril 2011
CNRS Le Journal n°255 avril 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°255 de avril 2011

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 6,5 Mo

  • Dans ce numéro : La supraconductivité prend son envol

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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Par laure cAILLOce w 12 Les trésors vivants de notre planète sont en danger : un quart des zones les plus riches en terme de biodiversité seront sérieusement mises à mal par le changement climatique dès 2030. Parmi elles, les régions tropicales d’Afrique et d’Amérique du Sud sont particulièrement menacées. Telle est l’inquiétante conclusion d’une étude menée par une équipe internationale de six chercheurs. Ceuxci ont croisé les derniers scénarios de réchauffement climatique du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) avec la cartographie des régions les plus exceptionnelles du point de vue de la biodiversité. Un travail d’une ampleur considérable, démarré en 2009 et dont les résultats viennent d’être publiés en février dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences. « La hausse de la température n’est pas uniforme sur toute la planète, rappelle Wilfried Thuiller, chercheur au Laboratoire d’écologie alpine 1, à Grenoble, qui a dirigé l’équipe de recherche. Pour connaître le véritable impact du réchauffement climatique sur la biodiversité, nous avons donc voulu savoir quelles sont les régions de fort intérêt écologique où des conditions climatiques critiques seront observées. » 600 scénarios étudiés Pour ce faire, le groupe de chercheurs s’est appuyé sur la cartographie des « Global 200 » établie en 2002 par l’organisation environnementale WWF, qui liste 238 écorégions à préserver en priorité. C’est le cas des zones tropicales humides comme les forêts congolaise ou amazonienne, où se concentre près de 50% de la biodiversité de la planète, ou de certaines | Actualités cnrs I LE JOURNAL Environnement Une équipe internationale a étudié l’impact du réchauffement climatique sur les régions du monde les plus exceptionnelles en matière de biodiversité. Quel avenir pour les joyaux de la biodiversité ? ©C. Lévêque/IRD 01 01 La région du cap de Bonne-Espérance, en Afrique du Sud, fait partie des zones particulièrement riches en espèces qui pourraient être menacées dès 2030. Visionnez la vidéo L’Avenir d’une espèce, c’est mathématique ? de Wilfried Thuiller sur le journal feuilletable en ligne > www2.cnrs.fr/journal régions remarquables par la rareté ou par la diversité des espèces qu’on y rencontre : taïgas, garrigues de type méditerranéen, forêts boréales… « En définitive, nous avons retenu 164 écorégions, les autres sites étant trop petits pour réaliser des projections fiables », indique Wilfried Thuiller. Plus de 600 scénarios de réchauffement ont été appliqués à ces écorégions. Ils sont le résultat des dizaines de modèles climatiques mis au point par les climatologues du Giec, combinés aux hypothèses de comportement de l’homme : développement des énergies renouvelables ou, au contraire, maintien des combustibles fossiles. Mais le travail d’analyse ne s’est pas arrêté là. De fait, fournir le chiffre d’augmentation des températures dans une région donnée, à l’horizon 2030 ou 2070, ne suffit pas à déterminer si cette zone sera en danger ou pas. « Une hausse moyenne de 1 °C sous les tropiques, où les températures varient peu, produira des dégâts considérables sur les espèces locales, alors qu’une hausse de 3 ou 4 °C aura beaucoup moins d’impact sur la végétation des plus hautes latitudes, habituée aux gros écarts de température », explique Wilfried Thuiller. L’équipe de chercheurs a donc calculé, pour chaque site, le seuil d’alerte à partir duquel la situation est jugée critique. les forêts humides menacées Parmi les régions qui pourraient se retrouver en danger d’ici à 2030, on trouve la forêt humide de Choco-Darien, à la frontière du Panama et de l’Équateur, les forêts de Sumatra et de la péninsule malaisienne, ou le fynbos sud-africain,
N°255 I avril 2011 Actualités | 13 w 02 De nombreux scénarios concernant l’évolution du climat ont été pris en compte. Cette carte se base sur l’une des projections, relativement optimiste, établie par le Giec. 02 nOMbre de MOIs en 2070 dépassant la tEMPérature critique POUr les espèces locALEs 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 une zone de garrigue de type méditerranéen. D’autres zones semblent moins touchées : c’est le cas de la taïga et de la toundra de l’Oural, des forêts boréales de Muskawa et de Slave Lake, au nordouest du Canada, ou encore du delta de la Volga. En 2070, les températures devraient dépasser le seuil critique dans toutes les régions étudiées en Afrique, mais dans aucune d’Europe… « Établir une liste des écorégions les plus vulnérables au changement climatique devrait permettre de renforcer les projets de conservation dans ces zones », espère Wilfried Thuiller. Et ce, d’autant plus que d’autres facteurs propres à ces régions, situées pour la plupart en Afrique et en Amérique du Sud, s’ajoutent à la hausse des températures. Urbanisation galopante, déforestation et fragmentation des espaces naturels menacent en effet leur biodiversité et empêchent la migration des espèces végétales ou animales, les condamnant encore plus sûrement à la disparition. 1. Unité CNRS/Université Joseph-Fourier/Université de Savoie. Contact : Laboratoire d’écologie alpine, Grenoble Wilfried Thuiller > wilfried.thuiller@ujf-grenoble.fr ©L. Beaumont Physique Des molécules très lumineuses Par Clementine WALLAce wTransformer une molécule en un phare miniature émettant un intense faisceau lumineux : voilà la prouesse réalisée grâce à un étonnant dispositif nanométrique mis au point par des chercheurs du CNRS et décrit dans un article publié en janvier dans la revue Nano Letters. Cette invention pourrait s’avérer précieuse afin d’améliorer les tests de fluorescence couramment utilisés en biologie moléculaire et en médecine pour détecter la présence de telle ou telle molécule. La technique de fluorescence est fondée sur l’absorption d’une lumière laser par une molécule. En retour, celle-ci réémet un signal dans une longueur d’onde différente qui lui est caractéristique. Ce qui permet donc, en théorie, de la détecter. Mais jusqu’à présent, repérer une molécule unique restait difficile en raison de la très faible quantité de lumière réémise. « Non seulement l’intensité est basse, mais les molécules émettent dans toutes les directions, il est donc difficile de récupérer un signal », remarque Jérôme Wenger, physicien à l’Institut Fresnel 1. L’intensité et la directivité du signal étaient donc les éléments clés pour améliorer la fluorescence. Problème : jusqu’à il y a peu, on ne parvenait pas à agir sur ces deux paramètres en même temps. L’invention de l’équipe de l’Institut Fresnel et de l’Institut de science et d’ingénierie supramoléculaires 2 relève désormais le défi. Les scientifiques ont élaboré une nanoantenne, ainsi baptisée car elle fonctionne avec la lumière comme une antenne traditionnelle avec les ondes à suivre Sciences marines I Dans le cadre du projet Memo, des scientifiques français, belges, britanniques et néerlandais vont étudier de près une méduse bien menaçante, apparue récemment dans la mer du Nord et la Manche. Durant les années 1980-1990, lecténophore américain avait en effet décimé les stocks de poissons des mers Noire et Caspienne. Côté français, le Laboratoire d’océanologie et de géosciences est impliqué aux côtés de l’Ifremer. Archéologie I Des chercheurs de l’unité Artehis, soutenus par le ministère des Affaires étrangères, embarquent bientôt pour l’île de Cres, en Croatie, pour poursuivre radio. Concrètement, il s’agit d’un film d’or percé d’une ouverture circulaire, ellemême entourée de reliefs en sillons circulaires. « Ces sillons permettent de concentrer plus d’énergie sur la molécule et de contrôler son rayonnement, explique Jérôme Wenger. Et donc de multiplier par au moins 100 l’intensité lumineuse et de l’émettre dans un cône très étroit. » Ces nanoantennes rendraient ainsi possible la détection de molécules individuelles en solution avec des microscopes simples. « Auparavant, on avait besoin de microscopes complexes et encombrants pour détecter le signal d’une molécule. Désormais, une lentille plastique de lecteur de CD-ROM suffit », conclut le physicien. 1. Unité CNRS/Université Paul-Cézanne/Centrale Marseille/Université de Provence. 2. Unité CNRS/Université de Strasbourg. Contact : Institut Fresnel Marseille Jérôme Wenger > jerome.wenger@fresnel.fr q Le dispositif (représenté ici en coupe) permet de multiplier par 100 l’intensité de la lumière émise par la molécule placée au centre. leur étude du monastère Saint- Pierre d’Osor, fondé vers l’an mil au sein d’une ancienne cité antique. Ils se rendront aussi sur des îles voisines pour dresser un inventaire des sites monastiques. Cette campagne s’inscrit dans le cadre d’un programme pluriannuel mené avec des chercheurs de l’université de Zagreb. © J. Wenger/INSTITUTfResnel



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