CNRS Le Journal n°254 mars 2011
CNRS Le Journal n°254 mars 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°254 de mars 2011

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 2,9 Mo

  • Dans ce numéro : Faire face au vieillissement

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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w 36 PROPOS RECUEILLIS PAR FABRICE DEMARTHON La Mission pour la place des femmes au CNRS et la Direction des ressources humaines viennent de publier le Livret sur la parité dans les métiers du CNRS. Est-elle atteinte aujourd’hui ? Pascale Bukhari : Non, elle constitue un objectif. Le CNRS emploie 42,6% de femmes, soit un indice de parité (IP) global de 0,74 1. On considère que la parité est atteinte dès lors que cet indice est compris entre 0,95 et 1,05. La situation est néanmoins contrastée selon les métiers. On dénombre ainsi 51,2% de femmes parmi les techni ciens et les ingénieurs, soit un IP de 1,05, mais seulement 32% parmi les chercheurs, soit un IP de 0,47. Si la parité est globalement atteinte chez les techniciens et les ingénieurs, à l’exception des ingénieurs de recherche, elle est donc loin de l’être chez les chercheurs. Comment expliquer cette faible proportion de femmes ? P.B. : L’indice de parité varie selon la discipline. Les femmes représentent plus de 40% des effectifs en sciences de la vie et en sciences humaines et sociales, mais elles ne sont que 15,6% en mathématiques. Leur sous-représentation s’explique en partie par la faiblesse du vivier dans certaines disciplines. Mais pas seulement. À titre d’exemple, en ce qui concerne les recrutements de chargés de recherche de deuxième classe en 2009 toutes disciplines confondues, si une femme a été admise à concourir pour deux hommes, seule une femme pour trois hommes a finalement été recrutée. Quels sont les ressorts qui jouent lors du recrutement ? Chacun doit s’interroger : à compétence et expérience égales, vers quel sexe se porte mon choix ? Et pour quelles raisons ? | On en parle CNRS I LE JOURNAL Vie interne Pascale Bukhari, qui dirige la Mission pour la place des femmes au CNRS, commente le bilan 2008-2009 sur l’égalité des sexes au sein de l’institution. Parité au CNRS : l’état des lieux © J. CHATIN/CNRS PHOTOTHÈQUE INDICE DE PARITÉ. Il indique le ratio entre les femmes et les hommes. q Les femmes sont mieux représentées dans les sciences humaines et sociales que dans les autres disciplines, mais elles y sont aussi plus confrontées au plafond de verre. Se pose également la question de leur accès aux postes à responsabilité… P.B. : À la disparité au recrutement succède en effet une inégalité à l’avancement. Si l’indice général de parité est de 0,47 pour les chercheurs, celui des chargés de recherche lui est supérieur : 0,60. Mais, au cours de la carrière, dans le corps plus élevé des directeurs de recherche, l’indice de parité chute de près de la moitié : 0,32. Cela est particulièrement vrai en sciences biologiques et en sciences humaines et sociales, parmi les disciplines les plus affectées au CNRS par le phénomène dit du plafond de verre. Phénomène qui se renforce encore au sommet de la carrière avec, pour les directrices de recherche de classe exceptionnelle, seulement une femme pour dix hommes. Quelles actions proposez-vous pour favoriser la parité au sein du CNRS ? P.B. : La parution annuelle du Livret sur la parité vise à réduire le décalage entre la perception que l’on a de la réalité et la réalité elle-même. Informer est le premier axe du plan d’action que le CNRS s’est engagé à élaborer dans son contrat d’objectifs 2009-2013 avec l’État afin de veiller à l’équilibre entre femmes et hommes. Les autres axes traitent de la formation et sensibilisation à cet enjeu, du recrutement, des carrières, de l’accès aux postes à responsabilité, de l’articulation entre vie professionnelle et vie privée, de la prévention des discriminations… Un exemple d’action : le partenariat instauré entre la Mission et l’Association femmes et mathématiques, autour de l’organisation du 10 e Forum des jeunes mathématiciennes 2. Ces doctorantes et post-doctorantes, très minoritaires dans leurs laboratoires, ont ainsi pu se constituer un réseau de partage d’informations, d’aide à l’insertion professionnelle et de préparation aux concours de recrutement. D’autres actions pourraient être menées : pour la composition des instances, jurys, etc., il conviendrait de tendre vers l’objectif de 40% de personnes du sexe sousreprésenté, aussi bien pour les membres nommés que pour les élus. Pour les prix, la vigilance devrait s’imposer tant pour la proposition de candidatures que pour la sélection. L’égalité professionnelle entre hommes et femmes est un des éléments de l’attractivité du CNRS. 1. Données 2008-2009. 2. Également soutenu par l’Insmi et l’INS2I, il s’est déroulé du 22 au 24 novembre 2010 au Centre international de rencontres mathématiques (Cirm), à Marseille. À LIRE. > www.cnrs.fr/mpdf/spip.php ? article518 CONTACT : Mission pour la place des femmes au CNRS, Paris Pascale Bukhari > pascale.bukhari@cnrs-dir.fr
N°254 I MARS 2011 Un jour avec… | 37 AVEC… PAR MARION PAPANIAN 8 H 45 RENDEZ-VOUS AU CRMN En cette froide matinée de janvier, l’emploi du temps d’Anne Lesage a des airs d’agenda de ministre. Et c’est à vive allure qu’elle traverse les couloirs du Centre de résonance magnétique nucléaire (CRMN) 1 de Lyon. Ici, des spectromètres RMN à très hauts champs permettent d’étudier la structure à l’échelle atomique de composés tels que des protéines, du verre et des médicaments, ainsi que d’analyser des fluides biologiques pour le diagnostic médical. Directrice technique de ce laboratoire où travaillent 30 personnes, Anne Lesage a joué un rôle majeur dans la construction du bâtiment et l’installation, fin 2009, d’un spectromètre RMN 1 GHz à haute résolution 2. « Ce nouvel équipement nous sert à examiner la matière à l’échelle de l’atome en exploitant les propriétés magnétiques de certains noyaux avec une précision inégalée jusqu’à présent », explique-t-elle. Anne Lesage Directrice technique SPECTROMÈTRE RMN. Appareil de mesure composé d’une bobine supraconductrice (aucune résistance électrique) traversée par un courant et qui génère un champ magnétique intense. 9 H PRÉPARATIFS POUR BOSTON Une fois installée à son bureau, Anne Lesage s’attelle à l’organisation de son voyage pour Boston prévu deux semaines plus tard. « Ce séjour a pour objectif de tester un nouvel équipement qui améliore considérablement la sensibilité des signaux détectés, indique-t-elle. Nous sommes aujourd’hui en contact étroit avec les industriels pour le développement de nouveaux prototypes et matériels nécessaires à l’amélioration de nos installations. » 10 H 30 HALTE TECHNIQUE Après avoir chaussé ses lunettes de protection et ses gants, Anne Lesage se rend à la halle des spectromètres pour le remplissage du réservoir d’hélium liquide de l’instrument de 1 GHz. Une opération de maintenance importante : c’est en effet l’hélium qui refroidit la bobine de l’aimant et lui confère sa propriété supraconductrice. Avant de pénétrer dans la salle, elle s’assure que personne ne porte de pacemaker ni © V. MONCORGE SA MISSION Cette ingénieure de recherche du CNRS supervise la mise en place des aspects techniques et instrumentaux au Centre de résonance magnétique nucléaire (CRMN). Lauréate 2010 du Cristal du CNRS, elle mène en parallèle une activité de recherche. d’objets métalliques. « Les spectromètres sont de très gros aimants. Un simple tournevis abandonné à proximité pourrait se transformer en un véritable projectile », prévient-elle. Puis elle fait le point avec une collègue sur les outils à acheter, les pièces à réparer, les devis à demander, etc. 14 H ACCUEIL D’UN CHERCHEUR En ce début d’après-midi, Anne Lesage accueille le nouveau post-doctorant canadien. Dans les mois qui viennent, ils vont plancher sur la caractérisation structurale de nouveaux catalyseurs, ces substances qui augmentent la vitesse des réactions chimiques. « Notre leadership mondial incite de nombreux étrangers à poursuivre leurs études ici, se félicite-t-elle. Le laboratoire est très international, très jeune. C’est vraiment agréable d’y travailler. » 15 H 30 DÉBRIEFING Direction la salle de pilotage pour faire un bilan des expériences en cours sur le spectromètre de 1 GHz. La scientifique est accompagnée par une post-doctorante qui étudie une protéine dont la structure est déjà connue. « Notre but est d’améliorer la résolution et la sensibilité des signaux détectés. C’est un travail en collaboration avec une équipe italienne », précise cette dernière. Il est déjà 17 heures. Anne Lesage retourne à son bureau, toujours au pas de course, pour régler certains dossiers qui ne peuvent pas attendre. 1. Unité CNRS/ENS de Lyon/Université Claude-Bernard-Lyon-I/Université de Lyon. 2. Lire « Au plus près de la matière », Le journal du CNRS, n°239, décembre 2009,pp. 34-35. EN LIGNE. > Retrouvez les lauréats 2010 du Cristal du CNRS sur : www.cnrs.fr/fr/recherche/prix/cristal.htm CONTACT : Centre de résonance magnétique nucléaire à très hauts champs, Villeurbanne Anne Lesage > anne.lesage@ens-lyon.fr



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