w q En mission sur le terrain, pour des fouilles ou des mesures, en laboratoire, lors de l’utilisation de produits toxiques ou de machines dangereuses, tous les risques auxquels sont exposés les agents sont répertoriés et associés à des mesures de prévention. PAR CHARLINE ZEITOUN 34 Au CNRS, la sécurité va bien audelà de la gestion des risques classiques liés aux incendies, aux installations électriques ou aux nuisances sonores. « Dans les laboratoires de recherche, il faut compter avec les risques induits par l’utilisation de produits cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques, notamment en biologie et en chimie, les risques liés à l’utilisation de lasers, de nanoparticules, de matières radioactives, de machines dangereuses, etc. », explique Yves Fenech, directeur de la Coordination nationale de prévention et de sécurité (CNPS) du CNRS. « Sans oublier les risques liés aux animaux, en laboratoire ou sur le terrain, ceux liés au milieu, comme la mer pour les plongeurs scientifiques », poursuit-il. DES SITUATIONS TRÈS VARIÉES Le travail isolé peut aussi s’avérer problématique, constate Yves Fenech : « Il est en effet interdit en l’absence de dispositif permettant de donner l’alerte en cas de malaise de l’agent. » | Stratégie CNRS I LE JOURNAL Sécurité Décryptage de la prévention des accidents du travail au CNRS, précurseur des établissements de recherche dans le domaine. Se prémunir contre tous les risques REPÈRE. Composés pouvant entraîner un cancer, des mutations génétiques ou s’avérer toxiques pour la reproduction. Et il faut anticiper les difficultés liées aux situations nouvelles : fabrication de prototypes, synthèse de nouvelles molécules… Enfin, des chercheurs en mission à l’étranger rencontrent des risques liés à la situation politique du pays, aux transports, aux travaux sur le terrain (fouilles archéologiques, etc.), aux animaux venimeux. « Nous travaillons, pour ces missions-là, sur une boîte à outils qui rassemblerait toutes les recommandations », annonce Yves Fenech. UNE DIMINUTION DES ACCIDENTS Ces quinze dernières années ont vu une baisse significative des accidents (sur le lieu de travail, lors du trajet entre le domicile et le lieu de travail ou en mission) et des maladies professionnelles. « Il y en a eu au total 542 en 2009 contre 643 en 1993, commente Yves Fenech. C’est surtout la baisse des accidents sur le lieu de travail qui montre les progrès réalisés en matière de prévention : 277 en 2009 contre 433 en 1993. » LISTER LES RISQUES « Les règles de sécurité applicables sont celles du Code du travail, à adapter aux situations rencontrées au CNRS », précise Yves Fenech. L’une d’entre elles impose au directeur d’unité de lister dans un document dit unique tous les risques auxquels sont exposés ses agents et d’y consigner les mesures de prévention correspondantes. Pour ce faire, il s’appuie sur les agents chargés de la mise en œuvre des règles d’hygiène et de sécurité (Acmo), présents dans toutes les unités, les ingénieurs régionaux de prévention et de sécurité (IRPS), les médecins de prévention et les comités hygiène et sécurité (CHS). AU PLUS PRÈS DES AGENTS « Dans les délégations, les 19 IRPS animent le réseau des 1 300 Acmo et conseillent les directeurs d’unité, indique Yves Fenech. Proches des chercheurs, ils discutent avec eux de leurs protocoles expérimentaux. » Cela permet de faire face aux situations nouvelles créées en |