CNRS Le Journal n°254 mars 2011
CNRS Le Journal n°254 mars 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°254 de mars 2011

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 2,9 Mo

  • Dans ce numéro : Faire face au vieillissement

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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© E. AMICE/CNRS PHOTOTHÈQUE CNRS I LE JOURNAL w 32 | Rubrique Stratégie Développement durable Quel avenir pour le Bassin méditerranéen ? PAR PHILIPPE TESTARD-VAILLANT w Du 30 mars au 1 er avril, 200 chercheurs, décideurs politiques et aménageurs de 25 nationalités se réunissent à Malte lors d’un colloque organisé par le CNRS 1 et douze autres institutions françaises 2. Une réunion d’envergure pour un enjeu essentiel : l’avenir de l’espace méditerranéen. Du fait de son climat et de sa structure géographique et géodynamique, l’aire méditerranéenne apparaît aujourd’hui comme particulièrement vulnérable aux risques naturels et aux impacts du changement global. Et ce qu’ils soient directement d’origine climatique (événements extrêmes associés au cycle de l’eau, activité sismique et volcanique…) ou liés aux évolutions des sociétés (pression démographique, urbanisation, artificialisation du littoral, pollutions en tout genre…). « L’ensemble du Bassin méditerranéen est affecté par des évolutions qui, si l’on ne fait rien, risquent d’entraîner une sévère dégra dation de son habitabilité », confirme Étienne Ruellan, de l’Institut national des sciences de l’Univers (Insu) du CNRS. Objectif de la réunion maltaise, promouvoir l’essor international de Mistrals, un programme décennal multidisciplinaire qui implique déjà des pays européens et du pourtour méditerranéen afin d’anticiper, à l’horizon d’un siècle, l’évolution des écosystèmes et des sociétés humaines de la Méditerranée. Et de contribuer ainsi, grâce aux données d’observation, d’expérimentation et de modélisation recueillies, à l’adoption Innovation Plus de sécurité pour les plongeurs q Une nouvelle technologie pourrait faire baisser le nombre d’accidents dits de désaturation. PAR VAHÉ TER MINASSIAN w Côtoyer les poissons des profondeurs n’est pas sans danger. Parmi les risques qui guettent les plongeurs, l’accident de désaturation survient lors d’une remontée trop rapide, lorsque de microbulles d’azote gazeux se forment dans les tissus puis dans le sang. S’ensuivent des douleurs articulaires, voire des paralysies partielles ou totales… Malgré les procédures de sécurité qui consistent à respecter des paliers de décompression, on compte entre un et cinq accidents de ce type pour 10 000 plongées effectuées. Une innovation du Laboratoire de mécanique et d’acoustique 1, à Marseille, et de l’entreprise BF Systèmes, à Toulon, pourrait faire baisser ce chiffre. Réunies depuis septembre dernier dans le projet Bora, soutenu par le pôle de compétitivité Mer- Paca et bénéficiant du financement de la Direction générale de l’armement, ces équipes ont en effet mis au point un dispositif capable de mesurer le taux de bulles d’un individu au cours de son périple sous- marin. La solution retenue fait appel à un capteur placé contre la peau émettant des ultrasons selon le principe de l’échographie. Ce sondage acoustique permet de détecter et de compter les de mesures concrètes qui favoriseront le développement durable de la région. « Nous souhaitons aussi lancer de nouvelles actions pour mieux comprendre les mécanismes qui modèlent et influencent les paysages, l’environnement et l’anthropisation du monde méditerranéen », ajoute Étienne Ruellan. 1. Le colloque est organisé par l’Insu avec la collaboration de l’INSHS et de l’Inee. 2. Ademe, BRGM, CEA, Cirad, Cemagref, Cnes, Ifremer, IFP, Inra, IRD, IRSN, Météo-France. Avec le CNRS, ils constituent le CIO-Mistrals. CONTACTS : Institut de recherche pour le développement, Le Caire Abdelghani Chehbouni > ghani.chehbouni@ird.fr Institut national des sciences de l’Univers, La Seyne-sur-Mer Étienne Ruellan > etienne.ruellan@dt.insu.cnrs.fr microbulles. « Actuellement, cette donnée ne peut être déter minée qu’à la sortie de l’eau par un opérateur, ce qui oblige le plongeur à suivre des procédures de remontée définies à l’avance, explique Axel Barbaud, directeur général de BF Systèmes. Effectuer cette opération de façon automatisée pendant et après la plongée pourrait amener à personnaliser les paliers en fonction de la physio logie de chaque plongeur. Ce qui devrait contribuer à écarter la possibilité d’un accident. » Le système fait déjà l’objet de campagnes d’essais. De nouvelles améliorations sont attendues : les chercheurs voudraient par exemple l’adapter aux besoins d’autres professions comme les tunneliers ou les personnes soumises à un milieu hyperbare, notamment lors de certaines appli cations médicales. 1. Unité CNRS/Université de Provence/Centrale Marseille/Université de la Méditerranée. CONTACTS : Laboratoire de mécanique et d’acoustique, Marseille Philippe Lasaygues > lasaygues@lma.cnrs-mrs.fr BF Systèmes, Toulon Axel Barbaud > contact@bf-systemes.fr
N°254 I MARS 2011 Stratégie | 33 w international i Du 17 au 20 janvier, une délégation du CNRS, menée par Joël Bertrand, directeur général délégué à la science, s’est rendue au Mexique afin de renforcer les liens entre ce pays et l’organisme. Outre le renouvellement de l’accord-cadre entre le CNRS et le Conseil national de science et technologie (Conacyt), une convention spécifique pour l’organisation d’ateliers thématiques courant 2011 a été signée. Le voyage a également été l’occasion d’une visite du Centre français d’études mexicaines et centraméricaines (Cemca), Unité mixte française de recherche à l’étranger CNRSministère des Affaires étrangères et européennes. Enfin, le CNRS poursuit son rapprochement avec plusieurs établissements de recherche mexicains : l’Institut polytechnique national, avec lequel un accord-cadre sera mis en place cette année, le Centre de recherche et d’études avancées de l’Institut polytechnique national (Cinvestav), qui héberge une Unité mixte internationale (Laboratoire franco-mexicain d’informatique et d’automatique), ou encore l’université nationale autonome du Mexique (Unam), avec laquelle le CNRS a créé un Laboratoire international associé en mathématiques. international i Le CNRS vient d’ouvrir trois bureaux à l’étranger : en Inde, à Malte et en Afrique du Sud. À New Delhi, le bureau permettra de renforcer la coopération déjà importante avec l’Inde et accompagnera la création de nouvelles structures de recherche communes. Celui de Malte aura pour mission de promouvoir les collaborations entre les scientifiques de tous les pays méditerranéens. Enfin, à Pretoria, le bureau désormais commun du CNRS et de l’IRD prolongera l’action de celui de Johannesburg. 01 02 03 Prospective Les nouvelles tendances des micro et nanotechnologies PAR JEAN-PHILIPPE BRALY w Le 2 février, à Paris, l’Observatoire des micro et nanotechnologies (OMNT) 1 organisait son 9 e séminaire annuel. « Cette manifestation présente les évolutions et les tendances marquantes sélectionnées par notre réseau de veille scientifique, qui compte aujourd’hui près de 320 experts français et étrangers, indique Stéphane Fontanell, directeur de l’OMNT. Chaque année, ce panorama est scruté avec attention par la communauté scientifique, car il jouit d’une forte crédibilité. » Ainsi, dès 2004, l’Observatoire alertait sur les potentialités du graphène, un sujet alors émergent, qui fut à l’honneur du prix Nobel de physique… l’an passé ! Quelles promesses, donc, retenir de cette cuvée 2011 en matière de micro et nanotechnologies ? Côté sciences de la vie, l’accent a été mis sur les nouvelles techniques de séquençage de l’ADN à très haut débit et sur les avancées en nanomédecine (délivrance hyperciblée de médicaments dans l’organisme, thérapies guidées par imagerie grâce à des nanoparticules, etc.). Côté énergie et environnement, les experts ont mis en avant l’apport des nanofils, qui semble de plus en plus incontournable pour le photovoltaïque, les piles à combustible ou encore les batteries. Ils ont aussi insisté sur des approches développées pour évaluer l’impact environnemental des nanoparticules, via l’exemple du nanotitane, utilisé dans les crèmes solaires. Autre technologie à l’honneur, en matière d’électronique et d’informatique cette fois : l’électronique « souple », qui permet de mettre au point des écrans enroulables à base de microtransistors organiques et même, plus étonnant encore, une peau artificielle constituée d’un réseau de microcapteurs de pression ultrasensibles. Les experts ont également vanté l’utilisation des matériaux ferromagnétiques et semi-conducteurs pour la spintronique, ou encore celle des nanotubes de carbone pour le calcul et le traitement de l’information. Enfin, des domaines plus transversaux ont été abordés, telles les nanosources optiques, qui pourraient, tout simplement, révolutionner les techniques de micros copie. L’année 2011, indéniablement un bon cru pour les micro et nanotechnologies… 1. Unité CNRS/CEA. EN LIGNE. > www.omnt.fr 04 05 06 CONTACT : Observatoire des micro et nanotechnologies, Grenoble Stéphane Fontanell > stephane.fontanell@cea.fr 01 Reproduction des vaisseaux d’une feuille de lierre pour créer des réseaux microvasculaires biomimétiques. 02 Simulation d’un assemblage de molécules de corannulène. 03 Vue en 3D d’un guide d’onde suspendu entre deux structures. 04 Nanofil de permalloy (alliage de fer et de nickel) de 10 nanomètres de diamètre. 05 Micro-générateur électromagnétique dont on peut régler la fréquence de résonance. 06 Outil de séquençage électronique de l’ADN. © 2009 ACS - SOFT MATT. 6, 739 (2010) ; PNAS 104, 20731 (2007) ; NATURE 456, 480 (2008) ©PHYSICAL REVIEW LETTERS 104, 057201 (2010) ; SENSORS AND ACTUATORS A : PHYSICAL 158, 284 (2010) ; © NATURE NANOTECHNOLOGY 5, 286 (2010)



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