CNRS Le Journal n°254 mars 2011
CNRS Le Journal n°254 mars 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°254 de mars 2011

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 2,9 Mo

  • Dans ce numéro : Faire face au vieillissement

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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©C. FRÉSILLON/CNRS PHOTOTHÈQUE w 30 | Stratégie CNRS I LE JOURNAL Politique du CNRS Patrice Bourdelais, directeur de l’Institut des sciences humaines et sociales (INSHS), présente sa stratégie pour les années à venir. Les nouvelles ambitions des SHS PROPOS RECUEILLIS PAR FABRICE DEMARTHON ET CHARLINE ZEITOUN Quelle évolution les sciences humaines et sociales connaissent-elles dans la restructuration actuelle du paysage de la recherche française ? Patrice Bourdelais : La stratégie nationale de recherche et d’innovation (SNRI) a placé les sciences humaines et sociales (SHS) au cœur du développement scientifique de la France, à l’articulation de tous les grands domaines de recherche. C’est ainsi qu’une cinquième Alliance thématique nationale, nommée Athena et dédiée aux SHS, a vu le jour en juin 2010. Le CNRS, qui place les SHS au cœur de sa politique scientifique, en est un des membres fondateurs, aux côtés de la Conférence des grandes écoles (CGE), de la Conférence des présidents d’université (CPU) et de l’Institut national des études démographiques (Ined). Les représentants de trois autres Alliances thématiques, sur la santé, l’environnement et le numérique, font également partie du directoire. Présidée par Alain Fuchs, président du CNRS, Athena a pour objectif de favoriser les échanges entre les organismes de recherche et la CPU sur l’organisation et le positionnement des SHS dans le dispositif d’ensemble de la recherche. Quels seraient les outils de cette coopération ? P.B. : Dans le cadre de la politique générale actuelle du CNRS de partenariat avec les universités, nous participons à la structu ration de chaque site par le copilotage scientifique des Unités mixtes de recherche (UMR) et des projets soumis dans le cadre des Initiatives d’avenir. Cette collaboration peut aussi se traduire très concrètement par une concertation en amont avec les universités au sujet des candidatures des enseignants-chercheurs souhaitant bénéficier d’un accueil au CNRS, et ce sur des thématiques que nous décidons de développer ensemble dans les UMR. Quelles sont ces thématiques prioritaires de l’INSHS ? P.B. : Les SHS cherchent à toujours mieux comprendre les sociétés humaines, leurs organisations, leurs dynamiques et leurs valeurs. Les thématiques prioritaires sont bien sûr celles définies par la SNRI, à savoir : santé et politique sociale, environnement et numérique. Nous mettrons aussi l’accent sur la thématique du travail, dont les formes ont considérablement évolué depuis une vingtaine d’années. Enfin, nous développons un axe sur le genre de manière transversale avec les autres instituts du CNRS.
N°254 I MARS 2011 Stratégie | 31 w L’idée est d’étendre la réflexion aux autres disciplines, comme la biologie ou l’environnement. Deux autres priorités sont plus méthodologiques : il s’agit de développer la formalisation et la modélisation d’un côté, les approches comparées et l’ouverture aux autres régions du monde de l’autre. Dans cet esprit d’inter et de pluridisciplinarité, nous favoriserons le recrutement de chercheurs à double profil : des historiens ou des philosophes également diplômés en sciences de la nature par exemple. Comment faciliter la visibilité internationale des SHS françaises ? P.B. : J’ai par exemple décidé de soutenir financièrement les grandes revues françaises de réputation internationale pour qu’elles pro posent une version traduite en anglais et disponible en ligne. Il convient aussi d’aider des collègues à publier plus aisément dans les grandes revues anglophones internationales. Enfin, nous aimerions déve lopper plus de recherches sur des sujets qui s’étendent au-delà de la France et de l’Europe. En cela, nos UMI (Unités mixtes internationales) et nos Umifre (Unités mixtes- Instituts français de recherche à l’étranger) constituent un atout précieux, car elles sont autant de sites dans lesquels les chercheurs peuvent trouver un accueil afin de mener à bien leurs travaux. « Nous aimerions développer plus de recherches sur des sujets qui s’étendent au-delà de la France et de l’Europe. » La valorisation des SHS est aussi un enjeu important… P.B. : Absolument. D’ailleurs, à l’initiative de la direction de l’INSHS, le Réseau thématique pluridisciplinaire Valorisation en sciences humaines et sociales a été créé en janvier 2010. On oublie trop souvent de mentionner la contribution des SHS aux secteurs de l’information, de l’édition, de l’éducation, de la prospective, de l’expertise, etc. La valorisation dans ces disciplines est donc en réalité bien plus importante qu’on le pense. C’est ce que montrera notre recensement des start-up issues d’UMR en SHS. Quelle sera la place des Maisons des sciences de l’homme (MSH) dans la stratégie de l’Institut ? P.B. : Leur rôle a été très important dans la structuration des activités des équipes sur chaque site : offre de bureaux, définition de programmes transversaux… Le renforcement de leur action constitue une priorité. Pour favoriser le développement des recherches pluridisciplinaires, les MSH doivent constituer des pouponnières de projets novateurs et fédérateurs. L’INSHS leur consacre près de 1 million d’euros par an et les dote de plus de 170 personnels ingénieurs et techniciens. Elles s’inscrivent en outre parfaitement dans la nouvelle organisation de la recherche et la politique de site, qui vise à faire naître en France de grandes universités de recherche de dimension internationale. Cette nouvelle organisation se fonde, entre autres, sur les Équipements d’excellence (Equipex), financés par le grand emprunt. L’INSHS y participe-t-il ? P.B. : Nous sommes présents, à travers nos laboratoires, dans les cinq premiers projets lauréats en 2010 dans le domaine des sciences humaines et sociales. Le projet Matrice d’abord, porté par l’École polytechnique et le Centre d’histoire sociale du xx e siècle 1, qui propose une plateforme pluridisciplinaire pour la recherche sur la mémoire individuelle et collective à partir de deux tragédies de l’histoire contemporaine : la Seconde Guerre mondiale et les attentats du 11 septembre 2001. Un deuxième projet, appelé New Aglae et porté par le Centre de recherche et de restauration des musées de France 2, va permettre de rénover l’accél érateur de particules Aglae, installé en 1988 pour analyser de manière non invasive les œuvres d’art. Les trois derniers Equipex concernent la constitution de bases de données dont la recherche en SHS a un besoin impérieux : D-FIH, une base sur les marchés boursiers français et européens depuis 1800, Dime-SHS, une plateforme de collecte et de diffusion de données quantitatives et qualitatives, et enfin CASD, une infrastructure sécurisée permettant aux chercheurs d’accéder à des données individuelles issues de différentes enquêtes. Le Groupement d’intérêt scientifique (GIS) Quetelet 3, que cofinance le CNRS, et le Centre Maurice-Halbwachs 4 sont impliqués dans ces trois projets. Vous misez également sur les Très grands équipements et infrastructures de recherche (TGE/TGI)… P.B. : En effet, ils revêtent une importance capitale pour notre activité. Considérez Adonis, dont l’objectif est de constituer un espace de navigation unique pour les principaux documents numériques en usage dans notre discipline. Il vient de mettre à disposition la plateforme de recherche Isidore 5, un outil particulièrement puissant de collecte d’informations moissonnées un peu partout. Tapez « choléra » et vous obtiendrez tout ce qui existe en français sur cette thématique, qu’il s’agisse d’une thèse, d’un livre, d’un article… D’autres TGE/TGI ont tout autant le vent en poupe. On peut citer la Bibliothèque scientifique numérique (BSN) 6, Corpus, qui propose à une large communauté les corpus constitués par différentes équipes de recherche, ou encore Progedo, un centre d’aide à la production de données quantitatives pour les SHS, qui bénéficiera d’ailleurs de l’Equipex CASD. Tous ces outils, et leurs successeurs, permettront d’accroître la rapidité d’accès à la documentation et son exhaustivité. Ils modifient d’ores et déjà les pratiques quotidiennes de travail des chercheurs en SHS. 1. Unité CNRS/Université Paris-I-Panthéon-Sorbonne. 2. Unité CNRS/Ministère de la Culture et de la Communication. 3. Réseau français des centres de données pour les sciences sociales. 4. Unité CNRS/EHESS Paris/ENS Paris. 5. www.rechercheisidore.fr 6. Lire « Le tout numérique pour les sciences humaines et sociales », Le journal du CNRS, n°209, juin 2007, p. 32-33. CONTACT : Institut des sciences humaines et sociales, Paris Patrice Bourdelais > shs-directeur@cnrs-dir.fr



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