CNRS Le Journal n°254 mars 2011
CNRS Le Journal n°254 mars 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°254 de mars 2011

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 2,9 Mo

  • Dans ce numéro : Faire face au vieillissement

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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© T. TOLSRUP/GETTY IMAGES ; INFOGRAPHIES : B. BOURGEOIS POUR CNRS LE JOURNAL w 24 RENFORCER SES MUSCLES Cinq pistes anti-âge DOPER SON SYSTÈME IMMUNITAIRE Avec l’âge, le système immunitaire a de plus en plus de mal à répondre aux agressions d’agents pathogènes. L’une des Thymus causes principales en est la régression du thymus. Or c’est dans cet organe, placé contre le sternum, que s’effectue la maturation des lymphocytes T, cellules chargées de reconnaître et de détruire nos agresseurs. « Chez l’être humain, à 20 ans, le thymus a déjà perdu 90% de sa fonction », rappelle David Klatzmann, directeur du laboratoire Immunologie, immunopathologie, immunothérapeutique 1, à Paris. Résultat : la production de lymphocytes T « naïfs », qui permettent à l’organisme de s’adapter à de nouveaux pathogènes, diminue fortement. Chez la personne âgée, le système immunitaire est constitué en majorité de lymphocytes T « mémoire », capables de combattre uniquement des agresseurs déjà connus. Peut-on imaginer un système immunitaire gardant sa faculté d’apprentissage ? « Oui, si l’on parvient à maintenir le thymus actif, assure David Klatzmann. Des études chez la souris ont montré que les cytokines, molécules produites par le système immunitaire, peuvent contribuer à une véritable cure de jouvence du thymus. Cette piste est actuellement en évaluation clinique chez l’homme. » S. E. 1. Unité CNRS/Inserm/UPMC/AP-HP. CONTACT : David Klatzmann> david.klatzmann@upmc.fr Après 30 ans, les noyaux de nos cellules musculaires ne sont plus remplacés aussi vite qu’à l’adolescence, et nos muscles commencent à fondre. Des études ont néanmoins montré que la prise d’une hormone, IGF-1, pouvait freiner cette atrophie musculaire inéluctable. Problème, plusieurs versions de cette hormone existent, et toutes n’ont pas les mêmes effets. La première est sécrétée par le foie avant d’être libérée dans la circulation sanguine : « Les traitements à partir de cette version dite circulante peuvent être cancérigènes, indique Vincent Mouly, de l’unité Thérapie des maladies du muscle strié 1, à Paris. Nous travaillons donc sur une autre IGF-1 spécifique au muscle. Son injection chez la souris renforce la masse musculaire sans effet indésirable. » Il ne s’agit pas pour autant d’un remède miracle car, avec l’âge, la densité des récepteurs de l’hormone situés au niveau des muscles diminue, réduisant ainsi son efficacité. La parade : l’exercice physique, qui stimule justement la production de ces récepteurs. G. F. 1. Unité CNRS/UPMC/Inserm. CONTACT : Vincent Mouly > vincent.mouly@upmc.fr | L’enquête Vaisseau sanguin Fibre musculaire CNRS I LE JOURNAL
N°254 I MARS 2011 L’enquête | 25 Épiderme Derme Hypoderme Liquide synovial Os Collagène BICHONNER SES NEURONES Neurone Les cellules nerveuses du cerveau ont la particularité d’être organisées en réseau. Les milliers de milliards de synapses qui relient ces neurones entre eux garantissent ainsi les capacités d’analyse et de calcul exceptionnelles de notre encéphale. D’après tous les travaux récents sur le vieillissement du cerveau, « ce n’est pas tant la perte de cellules nerveuses, très modeste lors du vieillissement normal du cerveau, qui explique le déclin de ses fonctions cognitives et motrices, mais plutôt la perte Synapses de synapses, qui entraîne la désorganisation progressive des connexions », précise Jean Mariani, de l’unité Neurobiologie des processus adaptatifs 1, à Paris. Toutefois, les études montrent qu’il est possible de retarder les effets néfastes du phénomène en réduisant ce que le chercheur appelle les bourreaux du cerveau : tabac, alcool, alimentation trop riche… Ajoutez à cela la pratique d’une activité physique régulière, de solides relations sociales et un tempérament optimiste, et vous obtenez la recette du « bien vieillir » cérébral. G. F. 1. Unité CNRS/UPMC. CONTACT : Jean Mariani > jean.mariani@snv.jussieu.fr ENTRETENIR SES ARTICULATIONS Contrairement aux os, les articulations ont la particularité de ne pas être reliées à la circulation sanguine. L’entretien du cartilage qui les recouvre est en fait assuré par leur propre mouvement : celui-ci favorise l’irrigation par le liquide synovial, une substance visqueuse riche en nutriments et faisant office de lubrifiant articulaire. Pour se prémunir le plus longtemps possible contre l’arthrose du genou, rien de tel donc que l’exercice physique. « On soupçonne par ailleurs la leptine, une hormone sécrétée par le tissu adipeux, de participer à la dégradation du cartilage lorsque sa concentration devient anormalement élevée », ajoute Nathalie Presle, chercheuse au sein de l’unité Physiopathologie, pharmacologie et ingénierie Cartilage Capsule w articulaires 1, à Vandœuvre-les-Nancy. Or le vieillissement s’accompagne parfois d’une prise de poids. Si les méfaits de la leptine étaient confirmés, la perte de quelques kilos chez les personnes âgées souffrant d’un léger embonpoint pourrait alors les prémunir contre une usure prématurée des articulations. G. F. 1. Unité CNRS/Nancy-Université. CONTACT : Nathalie Presle > nathalie.presle@medecine.uhp-nancy.fr MAINTENIR LA STRUCTURE DE SA PEAU Le tissu cutané a une durée de vie supérieure à 150 ans. Cette barrière protectrice a pourtant son talon d’Achille : elle réside dans sa faculté d’adhésion au reste du corps, qui diminue progressivement avec l’âge. Comme le souligne Patricia Rousselle, de l’Institut de biologie et chimie des protéines 1, à Lyon, « des cellules de l’épiderme mal accrochées cicatrisent plus difficilement ». En 1991, cette scientifique découvre la laminine, une protéine dite d’ancrage, car elle assure le bon positionnement de la partie superficielle de la peau. Localisées dans l’environnement Protéine d’ancrage Laminine des cellules de l’épiderme, les laminines voient leur concentration diminuer avec l’âge. En isolant le principe actif de cette molécule, la scientifique est récemment parvenue à synthétiser une protéine d’ancrage simplifiée. Des tests consistant à injecter des extraits de cette protéine sur de la peau de porc ont déjà montré l’effet accélérateur de la molécule sur la cicatrisation. G. F. 1. Unité CNRS/Université Claude-Bernard-Lyon-I. CONTACT : Patricia Rousselle > p.rousselle@ibcp.fr



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