07 16 Visionnez un extrait du film Golem Grad, l’île aux reptiles et une sélection de photos sur le journal feuilletable en ligne > www2.cnrs.fr/journal 08 | En images CNRS I LE JOURNAL 07 Les trois scientifiques collectent par poignées des couleuvres tessellées sur les berges de Golem Grad. Celles-ci, placées dans de petits sacs numérotés en coton, seront relâchées à l’endroit de la capture après un examen. 08 Mesure de la longueur d’un des spécimens femelles collectés. 09 La taille des mâchoires d’une couleuvre tessellée noire est également relevée. Sa couleur lui permet probablement d’absorber une plus grande quantité de chaleur et donc de se protéger du froid. 10 Marquage individuel d’une vipère ammodyte, autre espèce de serpent relativement abondante sur l’île : des demi-écailles ventrales sont coupées suivant un code précis. Ces marques légères serviront à identifier l’animal s’il est à nouveau capturé. 09 10 nous avons déjà marqué 3 000 serpents et 2 500 tortues, des chiffres que l’on atteint normalement en une décennie ! Dans ces conditions exceptionnelles, nos recherches avancent à grands pas. » Xavier Bonnet et ses collaborateurs ont déjà émis plusieurs hypothèses pour expliquer les phénomènes étranges qu’abrite l’île. La couleur noire permet probablement aux couleuvres d’absorber plus de chaleur et ainsi de se protéger du froid. « Nous avons cependant observé que les couleuvres tessellées ne naissent pas noires, mais le deviennent au cours de leur vie », note le biologiste. Parés trop tôt de cet habit voyant, les jeunes serpents seraient des proies faciles pour les prédateurs tels que les oiseaux et les loutres. Quant aux tortues mâles, deux scénarios peuvent expliquer leur surreprésentation sur les plateaux, et donc leur tendance à l’homosexualité. « Sur les hauteurs, il fait plus chaud qu’en bas, commente Xavier Bonnet. La température d’incubation dans les nids est donc probablement supérieure, ce qui a tendance à produire des mâles. Autre piste : nous avons remarqué que les mâles des plages s’aventurent plus volontiers que les femelles vers le haut en empruntant les rares passages de l’île qui relient plages et plateau, puis ils s’y installent. » L’équipe internationale est sur le point de publier ses résultats et prépare activement sa prochaine expédition. Car les tortues et les serpents tatoués de l’île de Golem Grad ont encore bien des choses à révéler sur leur étrange écosystème. 1. Unité CNRS. CONTACT : Centre d’études biologiques de Chizé, Beauvoir-sur-Niort Xavier Bonnet > xavier.bonnet@cebc.cnrs.fr © PHOTOS : L. RONAT/CNRS IMAGES |