CNRS Le Journal n°252-253 jan/fév 2011
CNRS Le Journal n°252-253 jan/fév 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°252-253 de jan/fév 2011

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 4,2 Mo

  • Dans ce numéro : La chimie prend soin de nous

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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01 a conduit à la publication de cinq articles scien tifiques. » Si bien que débute, en 1999, la conception de l’actuelle version d’AMS. Mais, en 2003, l’accident de Columbia remet en cause tout le programme navette américain. Et le projet AMS est mis à la trappe. « S’est ensuivie une redoutable bataille politique dont le succès doit beaucoup aux efforts déployés par Samuel Ting, Prix Nobel de physique et porte- parole de l’expérience », poursuit Jean-Pierre Vialle. Bataille qui se solde par un vote du Congrès états-unien, en 2008, en faveur de la mise en orbite du détecteur. Si AMS est évidemment tributaire de la politique spatiale américaine, il s’agit d’un projet international qui implique 600 chercheurs travaillant dans une cinquantaine d’ins tituts, répartis dans seize pays, dont trois laboratoires rattachés à l’IN2P3 du 8 02 Détecteur à radiation DéteCteur AMS-02 de transition Détecteur de temps de vol Aimant Détecteur silicium de trajectoire des particules Détecteur de temps de vol Détecteur Cherenkov à imagerie annulaire Détecteur calorimétrique de particules électromagnétiques | L’événement cnrs I LE JOUrnAL 01 Le détecteur AMs (dans la cage au centre de l’image) a subi une batterie de tests dans cette chambre. celle-ci est équipée de murs qui absorbent les radiations pour faciliter l’interprétation des résultats. 02 schéma des différents éléments qui composent le détecteur AMs. © aMS-02Collaboration CNRS. Et Jean-Pierre Vialle d’ajouter : « Officiellement, AMS est un projet piloté par le Département de l’énergie (DOE) états-unien. Mais 95% de l’instrumentation a été réalisée en Europe et en Asie. » Au point que le centre de contrôle de l’expérience, qui recevra les données depuis le Centre de l’espace, à Houston, sera installé dans le temple européen de la physique des particules, le Cern, à Genève. Ce n’est pas un hasard. AMS est certes un observatoire astronomique, mais c’est aussi une expérience véritablement conçue « à la manière de la physique des particules ». La mission proLongée Ainsi, alors que les données accumulées par un satellite scientifique d’observation tombent généralement dans le domaine public un an après acquisition, celles d’AMS resteront propriétés de la collaboration, comme il est de coutume avec les données obtenues par un accélérateur. De même, alors que la réalisation de la plupart des satellites scientifiques est confiée à l’industrie, AMS a été entièrement pensé et assemblé dans les laboratoires, tels les grands détecteurs terrestres de particules. Une singularité à laquelle le détecteur doit peut-être une adaptation de dernière minute liée aux revirements de la politique américaine. Au printemps 2010, alors qu’AMS avait déjà passé tous les tests de validation à Genève et aux Pays-Bas, la mission de l’ISS a en effet été prolongée jusqu’en 2020, voire en 2028. Or, comme l’explique Jean-Pierre Vialle, « l’aimant supraconducteur d’AMS, adapté à la longévité initialement programmée pour la station, était conçu pour fonctionner de deux à trois ans. Nous avons alors pris la décision de rapatrier le détecteur au Cern pour le démonter entièrement afin de remplacer l’aimant supra par l’aimant permanent du premier détecteur, d’une durée de vie beaucoup plus longue ». dans Les starting-bLocks C’est ainsi qu’AMS a passé une dernière série de tests dans le faisceau de particules de l’accélérateur genevois, au cours de l’été dernier. Juste à temps pour embarquer, le 26 août 2010, à bord d’un avion C5 de l’armée américaine, de retour d’Afghanistan. Direction Cap Kennedy, en Floride, pour rejoindre la navette spatiale. Une fois en orbite, dans les semaines à venir, le mastodonte, après dix ans d’attente, n’aura plus qu’à se tourner vers le ciel. La pluie de particules qu’il recueillera révélera alors certains mystères du cosmos, tissant de nouveaux fils entre infiniment petit et infiniment grand. en Ligne. > www.ams02.org cOnTAcT : Laboratoire d’Annecy-le-vieux de physique des particules Jean-pierre vialle > jean-pierre.vialle@lapp.in2p3.fr ©M.FaMiglietti/aMS-02Collaboration
N°252-253 I jaNvIer-févrIer 2011 Actualités | 9 w climatologie i Les feux de végétation, d’origine naturelle et humaine, seraient mal évalués dans les modèles climatiques. Jusqu’à présent, on estimait que ces sources de monoxyde de carbone (CO) étaient plus nombreuses aujourd’hui que par le passé. Or, en analysant une carotte de glace prélevée en Antarctique et correspondant à une période de 650 ans, des chercheurs du Laboratoire de glaciologie et géophysique de l’environnement (LGGE) ont découvert que les concentrations actuelles en CO dans l’hémisphère Sud n’ont jamais été aussi basses. médecine i une nouvelle stratégie vaccinale contre le paludisme a été développée par des chercheurs du Centre d’infection et d’immunité de Lille et de l’Unité de glycobiologie structurale et fonctionnelle. elle repose sur l’ingestion d’amidon issu d’une algue verte, génétiquement modifié pour renfermer des antigènes de Plasmodium, le parasite responsable du paludisme. Les souris ayant ingéré ces grains d’amidon ont été protégées de manière significative contre l’infection. Des études de faisabilité chez l’homme doivent maintenant être menées. physique i première mondiale ! une équipe internationale impliquant l’Institut Femto-ST a maîtrisé la seconde avec 14 chiffres après la virgule à l’aide d’un oscillateur à quartz compact et transportable. un tel oscillateur ne dévirait alors que d’une seconde en 1,3 million d’années. Ce résultat relance l’intérêt des oscillateurs à quartz, dont les performances ultimes stagnaient ces dernières années, notamment pour les applications spatiales. Plus d’actualités sur www2.cnrs.fr/presse/pupe. Stade de la métamorphose des insectes après l’état de larve. De la pupe durcie s’envole ensuite l’insecte. Archéologie Des mouches funèbres chez les Mochicas par GréGOry fléchet wLe voile se lève sur les mystérieux rites funéraires des Mochicas. Ces Indiens qui vécurent au Pérou entre 100 et 700 après Jésus-Christ laissaient vraisemblablement les cadavres à l’air libre pendant au moins un mois avant de les mettre en terre. Cette hypothèse, publiée le 17 novembre dans Journal of Archaeological Science, s’appuie sur la découverte du corps d’un jeune Mochica sur le site de la pyramide de la Lune 1, en 2006. « Autour du corps, aux quatre points cardinaux, s’amoncelaient plus de 200 pupes de mouches », explique Jean- Bernard Huchet, archéoentomologiste au laboratoire Pacea (De la Préhistoire à l’Actuel : culture, environnement et anthropologie) 2 et auteur de l’étude. Or les insectes apportent de précieuses informations sur la décomposition d’un corps. « Une partie de ces pupes appartiennent à des espèces de mouches qui viennent pondre sur le cadavre quand il est encore frais ou aux premiers stades de décomposition, précise le chercheur. Leur présence implique que le corps a été laissé à l’air libre avant son inhumation. » Mais combien de temps ? Pour le savoir, Jean-Bernard Huchet a disposé aux abords du site archéologique des pièges à insectes contenant de la viande de porc, car celle-ci est la viande la plus proche de la chair humaine. Il a ainsi pu estimer à un mois le temps qui s’écoule entre la ponte des œufs sur la chair et leur métamorphose complète en insectes volants. Compte tenu de l’état des différentes pupes trouvées près du jeune Mochica, le chercheur a pu montrer que c’est aussi le temps minimum que le corps a dû rester à l’air libre avant l’inhumation. Pourquoi une telle pratique ? La civilisation précolombienne n’a laissé derrière elle aucune trace écrite. Mais des fresques sur certaines céramiques peintes retrouvées à l’intérieur de plusieurs tombes apportent un début d’explication. Au-dessus de guerriers escortant de futurs sacrifiés ou audessus de squelettes en train d’exécuter une danse, des mouches sont toujours représentées. « Leur envol depuis le cadavre était sans doute pour les Mochicas une sorte d’allégorie de l’âme du défunt quittant son corps », conclut Jean-Bernard Huchet. 1. Fouilles menées par la Mission archéologique française au Pérou dirigée par Claude Chauchat. 2. Unité CNRS/Université Bordeaux-I/Ministère de la Culture et de la Communication/Inrap. cONtact : De la Préhistoire à l’actuel : culture, environnement et anthropologie, talence Jean-Bernard Huchet > jb.huchet@pacea.u-bordeaux1.fr q Sur cette scène de l’iconographie mochica, des guerriers accompagnent des prisonniers destinés à être sacrifiés. On distingue très nettement les mouches qui survolent le groupe en attendant l’exécution. © AveC L’AIMABLe AUtORISAtION De DON MCCLeLLAND



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