CNRS Le Journal n°252-253 jan/fév 2011
CNRS Le Journal n°252-253 jan/fév 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°252-253 de jan/fév 2011

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 4,2 Mo

  • Dans ce numéro : La chimie prend soin de nous

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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©PHotoS: H. raguet/CNrS PHototHèque w 28 | L’enquête cnrs I LE JOUrnAL troisinnovationsà suivre Des pansements qui libèrent des médicaments Des pansements médicaments qui libèrent un principe actif pendant plusieurs semaines : c’est l’une des applications possibles des recherches menées à l’Institut de sciences des matériaux de Mulhouse (IS2M) 1 par Vincent Roucoules et Lydie Ploux. L’idée, maline, est de venir coller sur l’élastomère ou le textile du pansement une « boîte moléculaire » qui s’ouvre brièvement seulement lorsque le malade effectue un mouvement. Une astuce qui garantit l’étalement dans le temps de la distribution des molécules médicamenteuses. Comment les chimistes et les biologistes de l’IS2M fabriquent-ils cette boîte ? Ils emprisonnent les molécules bioactives entre deux couches 24 25 de polymères de plusieurs dizaines de nanomètres d’épaisseur : en se fissurant lors d’un étirement, les couches larguent ensuite les molécules captives. Ces molécules sont déposées sur le pansement par polymérisation plasma, un procédé plus propre que les procédés classiques de polymérisation qui font intervenir des solvants. Les chercheurs, soutenus par la région Alsace, travaillent en ce moment avec des chirurgiens de Besançon pour fabriquer des pansements à usage 24 25 Les molécules médicamenteuses sont emprisonnées sur le pansement (à gauche) grâce à un réacteur plasma. Le reportage photo complet sur les pansements médicaments est à voir sur le journal feuilletable en ligne > www2.cnrs.fr/journal interne qui éviteraient des infections lors d’opérations de l’abdomen. L’équipe, dirigée par Marie-France Vallat, est également impliquée dans un projet 2 ayant pour objectif de développer, toujours par polymérisation plasma, d’autres substrats à visées thérapeutiques devenant bioactifs sous contrainte mécanique.X. M. 1.CNrS/universitédeHaute-alsace. 2.avecl’InstitutCharles-Sadron,leLaboratoire deconceptionetapplicationdemolécules bioactives(unitéCNrS/universitédeStrasbourg) etl’unitéInsermbiomatériauxetingénierie tissulairedeStrasbourg. cOnTAcT : vincent roucoules > vincent.roucoules@uha.fr
©CIbaVISIoN n°252-253 I JAnvIEr-févrIEr 2011 L’enquête | 29 26 ce dispositif mesure les performances énergétiques d’une biopile à glucose implantée chez un rat. Une pile alimentée par le corps humain 27 26 Aujourd’hui, pacemakers et défibrillateurs cardiaques fonctionnent des années grâce à des piles au lithium délivrant de 1 à 10 microwatts. Mais, pour les dispositifs nécessitant plusieurs centaines de microwatts, comme les pompes à insuline ou les sphincters artificiels, il n’existe pas encore de système d’alimentation simple, efficace et autonome. En puisant leur énergie à l’intérieur même du corps humain, les biopiles pourraient combler cette carence majeure. Deux chercheurs grenoblois, Serge Cosnier, directeur du laboratoire Biosystèmes électrochimiques et analytiques 1, et Philippe Cinquin, du laboratoire Techniques de l’ingénierie médicale et de la complexité 2, viennent justement de développer et de breveter la première biopile implantable. Le concept des biopiles, qui produisent de l’électricité à partir de composés naturels tels que le glucose et l’oxygène, existe depuis plus de quarante ans. Jusqu’à présent, les biopiles ne pouvaient être implantées dans le corps, car les enzymes utilisées pour convertir l’énergie chimique en électricité ne fonctionnaient pas dans l’organisme. Les chercheurs ont surmonté cet obstacle en utilisant une enzyme résistant aux conditions physiologiques. Pour tester leur modèle, ils ont ensuite implanté dans l’espace péritonéal d’un rat vivant la biopile reliée par câble à un système d’enregistrement externe. Les premières expériences, rapportées dans la revue PLoS One 3, ont généré 6,77 microwatts par millilitre en continu durant onze jours, sans affecter le métabolisme de l’animal. L’objectif est désormais de parvenir à produire une puissance de plusieurs centaines de microwatts pendant plusieurs mois.C. W. 1.unitéCNrS/universitéjoseph-Fourier. 2.unitéCNrS/universitéjoseph-Fourier/grenobleINP/ePHe/VetagroSup. 3.CinquinP.etal., « aglucosebiofuelCellImplanted inrats », PLoS One,mai2010. cOnTAcTs : philippe cinquin > philippe.cinquin@imag.fr serge cosnier > serge.cosnier@ujf-grenoble.fr La société Ciba Vision propose depuis plusieurs années déjà des lentilles de contact au confort amélioré par rapport aux lentilles standard. Le secret de ces lentilles réside dans un empilement de plusieurs films de quelques nanomètres d’épaisseur déposés sur la lentille grâce à un procédé mis au point à l’Institut Charles-Sadron, à Strasbourg. À l’origine, la lentille est hydrophobe : l’eau couvre mal sa surface, ce qui permet parfois à de l’air ou à des poussières de se glisser entre la lentille et l’œil. Avec les films, la lentille devient hydrophile : dans ce milieu aqueux qu’est l’œil, l’objet est comme un poisson dans l’eau et améliore grandement le confort de l’utilisateur. Récemment, cette méthode de dépôt a été rendue encore plus puissante par les scientifiques Pourensavoir+ à lire i La chimie et la santé au service de l’homme Min-Thu Dinh-Audouin, rose Agnès Jacquesy, Danièle Olivier et paul rigny (dir.), EDp sciences, coll. « L’actualité chimique Livres », 2010 en ligne i nanotechnologies et santé, un dossier de la collection sagascience du cnrs > www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosnano à voir i guérir en nanos (2007, 15 min), réalisé par Marcel Dalaise, produit par cnrs Images > http:Ilvideotheque.cnrs.fr/index. php ? urlaction=doc&id_doc=1833 histoire de polymères (2009, 15 min), réalisé par céline ferlita, produit par cnrs Images et l’université bordeaux-I > http:Ilvideotheque.cnrs.fr/index. php ? urlaction=doc&id_doc=2123 L’if, aux frontières de la vie (2010, 52 min), réalisé par Jean-Luc bouvret, produit par Le Miroir, Arte france, cnrs Images et le MnHn > http:Ilvideotheque.cnrs.fr/index. php ? urlaction=doc&id_doc=2235 Web À l’occasion de l’Année internationale de la chimie, retrouvez une sélection de films sur le catalogue de la vidéothèque du cnrs et un album photo sur la banque d’images de la photothèque. > http:Ilvideotheque.cnrs.fr/> http:Ilphototheque.cnrs.fr/Des lentilles de contact grand confort 27 Omniprésente dans les examens et les traitements réalisés à l’hôpital, la chimie s’infiltre aussi de plus en plus dans notre quotidien, dans les lentilles de contact par exemple. ©F.gIrouD/DCM-ujF-CNrS strasbourgeois. Initialement, elle nécessitait de longs trempages successifs dans plusieurs liquides. Aujourd’hui, les chercheurs procèdent par pulvérisation des constituants des films directement sur la surface à couvrir. Le gain de temps et les avantages logistiques sont considérables. Cette méthode de nanofabrication a, par ailleurs, été étendue à la fabrication de nombreux revêtements de surface intéressant les sciences de la vie, en particulier dans les domaines de l’ingénierie tissulaire, de la biocompatibilité des implants et des vecteurs pharmaceutiques.X. M. cOnTAcT : olivier félix > olivier.felix@ics-cnrs.unistra.fr



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