©b.rajau/CNrSPHototHèque 10 w 22 si les chimistes excellent dans la confection de nouveaux médicaments, ils jouent aussi un rôle capital au premier stade de la prise en charge d’un patient : celui du diagnostic de sa maladie. Car cette dernière laisse dans l’organisme de multiples petites traces biologiques, des molécules que l’on va tenter de détecter. Comment ? Tout simplement en les faisant réagir chimiquement avec d’autres substances. Concernant le diagnostic, c’est tout d’abord l’imagerie qui mobilise une grande partie des efforts des chimistes. Le principe est pratiquement toujours le même. Pour réaliser l’imagerie d’un endroit précis du corps humain, il faut y | L’enquête cnrs I LE JOUrnAL de nouveaux outils pourlediagnostic 10 La caméra de cet appareil utilise la technique d’imagerie par émission de positons (TEp). couplée à un scanner à rayons x, elle permet d’effectuer des examens neurologiques tels que la recherche de tumeur cancéreuse par un traceur radioactif. accumuler un produit, qu’on appelle un traceur, doté de deux propriétés essentielles : celle de ne s’accumuler qu’à un seul endroit dans le corps et celle d’émettre un rayonnement qui sera vu par la caméra. Chacune de ces fonctions est assurée par un atome ou par une molécule différente. Pour pouvoir être transportés ensemble, ces deux atomes ou molécules sont fixés à un même support, dont la nature est très variable selon les applications : des protéines, des nanoparticules, des petites vésicules de lipides, etc. Un tel système d’imagerie est utilisé pour identifier une maladie, mais aussi pour suivre son évolution, ce qui n’est pas toujours possible avec les analyses sanguines. La preuve avec une technique destinée aux pathologies du foie, sur laquelle travaillent des chercheurs du CNRS : « Il n’existe pas actuellement de système qui estime la proportion de cellules saines dans le foie, explique Michel Bessodes, de l’Unité de pharmacologie chimique et génétique et d’imagerie (UPCGI) 1, à Paris. Autrement dit, il est difficile de savoir précisément si un foie est en bonne santé et fonctionne bien. » tracer Les ceLLuLes du foie Pourtant, les applications d’un tel type d’imagerie du foie ne manquent pas. Il y a environ 600 000 patients atteints d’hépatites C en France : réussir à détecter celles qui risquent d’évoluer vers une cirrhose puis un cancer est en effet primordial. Autre application possible, la greffe du foie, pour laquelle il serait précieux de connaître la quantité précise de cellules saines. C’est pourquoi Michel |