CNRS Le Journal n°252-253 jan/fév 2011
CNRS Le Journal n°252-253 jan/fév 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°252-253 de jan/fév 2011

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 4,2 Mo

  • Dans ce numéro : La chimie prend soin de nous

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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© P.SAINCtAvIt/CNRS w 12 | Actualités cNrS I le jOUrNal Électronique Des molécules déguisées en aimants q cette simulation montre une molécule dite SMS déposée sur une surface d’or. ce type de molécules, dont on peut contrôler l’orientation magnétique, pourrait jouer un rôle important dans l’électronique de demain. à suivre anthropologie I jusqu’au 18 février, des chercheurs du laboratoire De la Préhistoire à l’actuel : culture, environnement et anthropologie arpentent les hauts plateaux d’afrique du Sud. leur mission : analyser la manière dont les splendides sites d’art rupestre des montagnes du Drakensberg et du cederberg sont à la fois préservés et valorisés. astronomie I le 7 février, à 3 h 55 précises, les deux satellites du programme Stereo seront en parfaite opposition autour de la terre et pourront photographier pour la première fois le Soleil dans son intégralité. ces sondes ont été lancées en 2006 par la Nasa en collaboration avec plusieurs laboratoires français pour étudier notre étoile. par SebaStIáN eScalóN wLes composants électroniques ont beau se miniaturiser de jour en jour, ils ne sont toujours pas assez petits pour les chercheurs : ceux-ci pensent déjà à construire des transistors, les éléments de base de l’électronique, de la taille… d’une molécule ! Une percée majeure dans ce sens vient d’être réalisée par une équipe de l’Institut de minéralogie et de physique des milieux condensés (IMPMC) 1, à Paris. Les travaux portent sur des molécules très spéciales qui, à des températures proches du zéro absolu, se comportent comme des aimants. Dans un article publié dans la revue Nature le 27 octobre, les chercheurs ont montré que l’orientation magnétique de ces molécules appelées SMS (single-molecule magnets) pouvait être contrôlée à volonté. Grâce à leur capacité à maintenir leur orientation, ces molécules aimants pourraient permettre de coder un bit d’information et constituer des transistors de taille nanométrique. et qui sait, devenir la clé de voûte de l’ordinateur quantique, le Graal de nombreux chercheurs, dont la puissance de calcul reposerait sur le spin de l’électron (sorte de rotation de la particule sur elle-même). « Ces résultats sont l’aboutissement de dix ans de recherches expérimentales et théoriques », observe Philippe Sainctavit, chercheur à l’IMPMC. « Nous sommes la seule équipe au monde capable d’observer l’orientation océanographie I ces prochains mois, et ce jusqu’en juin, les instruments installés par les scientifiques du programme MoMarsat, qui implique des équipes du cNrS, vont accumuler les données sur l’activité sismique et la faune du site hydrothermal de lucky Strike. celui-ci se trouve à 1 700 mètres de profondeur au sud-est des açores. DeS TraNSISTorS uLTraSeNSIBLeS Une équipe de l’Institut d’électronique, de microélectronique et de nanotechnologie (IEMN) 1, en collaboration avec des chercheurs japonais du NTT Basic Research Laboratories, vient de mettre au point des transistors de taille nanométrique à la sensibilité hors norme : ils sont capables de détecter le passage d’un seul électron à température ambiante. « Nous pensons que ces transistors en silicium pourraient servir de capteurs chimiques ou biologiques qui détectent la présence d’une molécule unique », affirme Nicolas Clément, chercheur à l’IEMN. Ces travaux, déjà publiés dans Nature Communications le 19 octobre, sont à paraître dans Applied Physics Letters. 1. Unité CNRS/Université Lille-I/Université de valenciennes/Isen/Centrale Lille. cONtact : Institut d’électronique, de microélectronique et de nanotechnologie, villeneuve-d’ascq Nicolas Clément > nicolas.clement@iemn.univ-lille1.fr magnétique et cristallographique [l’arrangement spatial des atomes] de molécules isolées à une température inférieure à 1 kelvin [– 272,15 °C]. » Le chemin à parcourir est encore long pour que les SMS trouvent une application : le contrôle de leur orientation n’est qu’un premier pas avant de pouvoir créer des réseaux organisés de molécules aimants connectées entre elles. Mais, lorsque ces réseaux opéreront leurs premiers calculs, alors l’ordinateur quantique sera vraiment à nos portes. 1. Unité CNRS/UPMC/Université Paris-Diderot/IPGP/IRD. cONtact : Institut de minéralogie et de physique des milieux condensés, Paris philippe Sainctavit > philippe.sainctavit@impmc.upmc.fr
© NASA/JPL N°252-253 I jaNvIer-févrIer 2011 Actualités | 13 Optique Les microscopes gagnent en relief par SebaStIáN eScalóN wVoilà plus de cent ans que les scientifiques attendaient cela : des images 3D au microscope qui soient aussi précises dans les trois dimensions de l’espace. Une équipe de l’Institut Fresnel 1, à Marseille, est en effet parvenue à tripler la résolution selon la profondeur, dimension qui, jusqu’à présent, restait à la traîne côté précision 2. explications. Pour obtenir des images à très haute résolution, les microscopes actuels balaient le volume des objets à l’aide d’une tache de lumière concentrée. Plus cette tache est petite, plus l’image est précise. Or les lentilles qui servent à concentrer la lumière produisent toujours une tache allongée dans le sens de l’axe d’observation. L’image est donc plus grossière selon cet axe et, par conséquent, la profondeur des volumes perd en précision. Nos chercheurs, eux, sont parvenus à obtenir une tache de lumière quasiment sphérique, offrant une résolution équivalente dans toutes les directions de l’espace. « Nous éclairons l’objet grâce à un mélange de deux ondes de lumière. L’une se concentre directement sur lui, tandis que l’autre converge indirectement, après avoir été réfléchie par un miroir placé à l’arrière de l’objet. Les deux ondes atteignent le même point au même instant, et leur interaction produit cette tache lumineuse sphérique », explique Patrick Ferrand, chercheur à l’Institut Fresnel. Ce double faisceau si particulier est formé à l’aide d’un modulateur spatial, un dispositif qui permet de façonner à volonté la lumière. Cette méthode, tout juste brevetée, devrait connaître de nombreuses applications. « Elle est particulièrement adaptée à l’étude d’objets biologiques, car ils sont relativement transparents et peuvent être déposés sur un miroir », précise Patrick Ferrand. 1. Unité CNRS/Université Paul-Cézanne/Centrale Marseille/Université de Provence. 2. travaux publiés dans Physical Review Letters, vol. 105, le 12 novembre 2010. AtmosPhère de titAN : uNe révéLAtioN surPrise wJusqu’à présent, on pensait que la présence d’eau liquide conditionnait la formation des briques du vivant, ces petites molécules organiques ayant permis, par leur assemblage, l’émergence des premiers êtres vivants : la fameuse « soupe primitive ». la découverte de structures azotées indispensables à la fabrication de ces molécules, dites prébiotiques, dans une simulation réalisée par des chercheurs du cNrS de l’atmosphère de titan, le plus gros satellite de Saturne, bouscule ce scénario. le milieu atmosphérique pourrait donc être à l’origine de certains matériaux du vivant. Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs du laboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales (latmos) 1, épaulés par ceux des laboratoires de planétologie de Grenoble 2, de chimie physique 3, à Orsay, et de génie des procédés et matériaux de l’école centrale Paris, ont recréé le mélange gazeux à base d’azote et de méthane q aux yeux de la sonde Cassini, le brouillard atmosphérique orangé apparaît comme des anneaux lumineux autour de titan. Un album photo sur l’Institut fresnel est à voir sur le journal feuilletable en ligne > www2.cnrs.fr/journal q ce système génère une petite tache quasi sphérique de lumière (à droite) qui améliore la résolution d’un microscope. cONtact : Institut fresnel, Marseille patrick Ferrand > patrick.ferrand@fresnel.fr constituant l’atmosphère de titan et l’ont soumis aux mêmes conditions : basses températures, basses pressions et apport énergétique comparable à l’irradiation solaire. « Nous sommes allés très loin dans la chaîne des réactions chimiques, jusqu’à la création d’aérosols, ces grains solides en suspension responsables du brouillard autour de Titan », indique Nathalie carrasco, du latmos. c’est l’analyse de ces aérosols qui a révélé la présence étonnante des fameuses structures azotées. et les chercheurs ne sont certainement pas au bout de leurs surprises, car leur travail d’identification ne fait que commencer.L.C. 1. Unité cNrS/UPMc/Université de versailles- Saint-Quentin-en-yvelines. 2. Unité cNrS/Université joseph-fourier. 3. Unité cNrS/Université Paris-Sud-XI. CONtACt : laboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales, Guyancourt Nathalie Carrasco > nathalie.carrasco@latmos.ipsl.fr © P.FeRRAND/CNRS PHOtOtHèqUe/INStItUt FReSNeL



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