CNRS Le Journal n°252-253 jan/fév 2011
CNRS Le Journal n°252-253 jan/fév 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°252-253 de jan/fév 2011

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 4,2 Mo

  • Dans ce numéro : La chimie prend soin de nous

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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© INStItUt PASteUR w 10 par PhIlIPPe teStarD-vaIllaNt wComment les salariés trouvent-ils un emploi, et les employeurs, des salariés ? Étonnamment, alors que plusieurs millions de recrutements se pro duisent chaque année en France, les études sur la manière dont salariés et employeurs entrent en contact et décident de travailler ensemble ne font guère ployer les étagères des bibliothèques de sociologie. D’où l’importance de l’enquête réalisée par Nathalie Chauvac, du Laboratoire interdisciplinaire solidarités, sociétés, territoires 1, qui s’est penchée sur plus de 650 cas d’embauches. Son but ? Pénétrer dans la boîte noire qu’est le processus de recrutement et en analyser le fonctionnement. Premier résultat notable : « Dans près d’un cas sur | Actualités cNrS I le jOUrNal emploi De l’importance du carnet d’adresses q Dans ces noyaux de cellules femelles adultes (en bleu), le chromosome X inactif a été mis en évidence grâce à de l’arN non codant (en vert). eMBryogeNèSe. Processus de développement de l’embryon. deux, révèle notre chercheuse, la relation d’embauche se crée grâce à la mobilisation de relations sociales, lesquelles sont activées à différents moments : pour diffuser l’information sur un poste vacant ou sur une candidature, pour la mise en relation et pour le recrutement. » employeurs et salariés s’appuient, par ailleurs, en prio rité sur les ressources directement à leur disposition, c’està-dire, précise la chercheuse, « sur les liens qu’ils ont tissés avec leur milieu professionnel ou sur des contacts personnels ». Second enseignement, les « chaînes relationnelles » impliquées dans une séquence d’embauche sont en général courtes : 33% des salariés disent avoir été en contact direct avec les employeurs, 61% par l’intermédiaire d’une personne et donc seulement 6% par au moins deux Génétique par SebaStIáN eScalóN wIl y a quatre ans, la biologie cellulaire a été marquée par un résultat historique : des chercheurs japonais ont réussi à reprogrammer des cellules spécialisées pour en faire des cellules souches capables de se différencier en divers types de cellules. Cela grâce à certains facteurs de transcription, des petites protéines qui régulent l’expression des gènes. Il restait encore à comprendre le fonctionnement de ceux-ci. Un pas important dans ce sens vient d’être réalisé par l’unité de Génétique moléculaire murine 1 de l’Institut Pasteur. Dans un article publié dans Nature le 17 novembre, les chercheurs ont en effet pu décrire l’action de trois de ces protéines dans l’un des processus fondamentaux de l’ embryogenèse des femelles mammifères : l’inactivation d’un chromosomeX. « Les cellules femelles possèdent deux chromosomesX, alors que les cellules mâles n’en ont qu’un, rappelle Philip Avner, qui a dirigé ces travaux. Pour éviter un excès de protéines codées par le chromosome X chez les femelles, l’un d’entre eux doit être inactivé. Cette mise sous silence est indispensable ; elle a lieu lors des premiers stades de l’embryon et se maintient tout au long de la vie de l’individu. » personnes. Les employeurs, eux, mentionnent plus souvent des contacts directs. Ainsi, les résultats de cette enquête prouvent qu’actionner son réseau de relations constitue bien la principale clé d’entrée du marché du travail. Les intermédiaires du marché du travail que sont Pôle emploi, l’Apec, les entreprises d’intérim, etc., interviennent surtout quand les liens personnels ou professionnels ne suffisent pas. Ou, cela peut aussi arriver, lorsqu’ils constituent un obstacle, par exemple quand une personne est « grillée » auprès de son entourage. 1. Unité CNRS/Université de toulouse-II-Le Mirail. cONtact : laboratoire interdisciplinaire solidarités, sociétés, territoires, toulouse Nathalie Chauvac > nathalie.chauvac99@wanadoo.fr Des facteurs à double casquette Nos chercheurs ont découvert que trois des fameux facteurs de transcription – en jeu dans la reprogrammation des cellules spécialisées en cellules souches – suppriment aussi l’inactivation du chromosomeX. Les cellules femelles redevenues artificiellement cellules souches ont donc retrouvé l’usage de leur chromosome X bâillonné. Les deux phénomènes – spécialisation des cellules et inactivation du chromosome X – seraient donc bel et bien liés. « La recherche sur la reprogrammation des cellules promet d’avoir des retombées très importantes, notamment dans le domaine médical. Nous pouvons par exemple imaginer que, lorsqu’on connaîtra mieux ces mécanismes, nous pourrons réprimer les parties du génome qui fonctionnent mal afin de corriger certaines maladies génétiques et traiter de nombreux cancers », avance Philip Avner. 1. Celle-ci fait partie de l’unité Bases génétiques, moléculaires et cellulaires du développement (Unité CNRS/Institut Pasteur). cONtact : bases génétiques, moléculaires et cellulaires du développement, Paris philip avner > philip.avner@pasteur.fr
© A. LARIGAUDeRIe N°252-253 I jaNvIer-févrIer 2011 Actualités | 11 w par charlINe ZeItOUN environnement Une étude comparant les scénarios d’érosion de la biodiversité devrait permettre de guider les décideurs politiques. Biodiversité : une synthèse pour y voir plus clair q la flore du cap, en afrique du Sud, est réputée pour être l’une des plus riches du monde, mais elle est menacée par l’expansion des villes et par le changement climatique. D es centaines d’études publiées dans les revues scientifiques prédisent l’érosion de la biodiversité au cours du xxi e siècle. Mais, même lorsque ces scénarios portent sur un sujet précis, comme l’avenir des récifs coralliens ou celui de la forêt amazonienne, ils conduisent souvent à des prédictions très différentes. Dans ces conditions, comment débusquer d’éventuelles opportunités d’intervention ? Pour faire le point, un groupe d’experts internationaux conduit par Paul Leadley, du laboratoire Écologie, systématique et évolution 1, à Orsay, a réalisé une analyse croisée des différents scénarios, à la demande de la Convention sur la diversité biologique (CDB). Publiée récemment dans Science 2 et déjà diffusée auprès de certains décideurs politiques, leur étude montre qu’il existe bel et bien des choix permettant d’éviter certaines Taxe CarBoNe. Elle vise à limiter les émissions de dioxyde de carbone, gaz à effet de serre. CDB. Traité international adopté lors du Sommet de la Terre, à Rio de Janeiro, en 1992, qui a pour but la conservation de la biodiversité. catastrophes irréversibles en termes de disparition d’espèces ou de modi fication de leurs répartitions. À condition d’agir vite, car « les marges de manœuvre se réduisent rapidement », assure le chercheur. DeS MoDèLeS CoMpLexeS Pourquoi tant de variations dans les prévisions ? Parce que celles-ci dépendent, d’une part, de la complexité des modèles utilisés et, d’autre part, de la précision des réponses apportées à une question. Par exemple, instaurer une taxe carbone sera-t-il une bonne chose pour la biodiversité ? Oui, si on fait payer les pollueurs à pro portion de leurs émissions de dioxyde de carbone (CO 2) , que celles-ci proviennent d’énergies fossiles, fortes émettrices de ce gaz à effet de serre, ou du carbone stocké dans le bois des forêts. Sans cette seconde condition, instaurer la taxe s’avérerait en réalité contre-productif : « La demande en biocarburants augmenterait de manière trop élevée », explique Paul Leadley. Or leur culture réclame des terres qu’il faudrait aller démesurément grignoter sur les forêts. uN SySTèMe D’aLerTe aFFINÉ Dans cette jungle de modèles et de leurs variations subtiles, les décideurs politiques se trouvaient jusqu’alors bien souvent submergés de résultats opposés. « Notre analyse, qui résume ce qui est connu, permet désormais de les alerter très précisément des conséquences de tel ou tel choix socioéconomique », confirme le chercheur. Ainsi, illustre-t-il « en fonction des mesures politiques prises aujourd’hui, les modèles prévoient soit une augmentation de la couverture forestière mondiale d’environ 15%, soit une réduction de plus de 10%, dans le pire scénario, d’ici à 2030… » Présentée en octobre au Sommet de la biodiversité, à Nagoya, au Japon, l’étude commence à porter ses fruits. « Le message est bien passé, analyse Paul Leadley, et nous avons eu un bon retour des délégués de la CDB. » Surtout, dans ce travail de communication avec les décideurs, la nouvelle plateforme intergouvernementale IPBES 3 sera certainement « extrêmement importante », conclut le chercheur. Sorte de Giec 4 de la biodiversité, celle-ci devrait entrer en vigueur en février. 1. Unité CNRS/Université Paris-Sud-XI/AgroParistech. 2. Science, vol. 330, 10 décembre 2010. 3. Intergovernmental Science-Policy Platformon Biodiversity and ecosystem Services. 4. Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. eN LIgNe. > La version française de l’étude est à lire sur : www.fondationbiodiversite.fr cONtact : écologie, systématique et évolution, Orsay paul Leadley > paul.leadley@u-psud.fr



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