CNRS Le Journal n°251 décembre 2010
CNRS Le Journal n°251 décembre 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°251 de décembre 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 6 Mo

  • Dans ce numéro : Sauver Lascaux

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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w Par xAvIEr müLLEr 14 Pourquoi nous pousse-t-il des neurones dans le cerveau et des cellules osseuses dans le squelette, et pas l’inverse ? La question de la destinée des cellules, qui toutes évoluent à partir des mêmes cellules souches, taraude toujours les scientifiques. Des biophysiciens viennent d’y apporter un nouvel éclairage : ils ont cerné les contours du méca nisme qui permet aux cellules de détecter la rigidité de leur environnement et d’amorcer ainsi leur différenciation. | Actualités cnrs I LE JOUrnAL Biophysique Noscellulessespécialisentenfonctiondelarigiditédeleurmilieu. Deschercheurslivrentaujourd’huiunnouveléclairagesurcettequestioncruciale. La chimie n’exPLique Pas tout Que la rigidité de l’environnement influence le devenir des cellules était un fait connu. Déposez des cellules souches sur un support mou mimant la consistance du cerveau, et elles se transformeront en neurones. Déposez-les sur un support rigide, et vous aurez des cellules osseuses. En revanche, on ignorait comment s’exerçait cette influence. L’hypothèse dominante voyait dans certaines protéines membranaires les courroies de transmission de la rigidité ambiante : plus ou moins déformées par le contact avec l’environnement, ces protéines verraient leurs propriétés chimiques modifiées, ce qui déclencherait des cascades de réactions dans la cellule. Un processus plutôt long. Dans son étude publiée en septembre dans Proceedings of the National Academy àsuivre astronomie I La première conférence internationale de la mission Planck aura lieu du 10 au 14 janvier 2011 à la cité des sciences et de l’industrie, à Paris. Lancé en mai 2009, le satellite Planck observe avec une précision inégalée le rayonnement le plus ancien de l’Univers, le fonds diffus cosmologique. > www.planck2011.fr quand les cellules jouentlescaméléons © A. AsnAcios, équipe physique du ViVAnt, LAb. Msc, uniVersité pAris-diderot médecine I Jusqu’au 4 janvier 2011, une équipe du laboratoire biologie et écologie tropicale et méditerranéenne, à Perpignan, mène au bénin, en collaboration avec la faculté de médecine de cotonou, une étude épidémiologique sur la bilharziose. Il s’agit de la deuxième maladie parasitaire au monde après le paludisme. of Sciences, l’équipe menée par Atef Asnacios, du Laboratoire de matière et systèmes complexes 1, a montré que la réponse des cellules ne repose pas que sur des réactions chimiques. Les chercheurs ont réalisé un dispositif inédit qui enserre les cellules entre deux lamelles dont la flexibilité de l’une est contrôlable électroniquement. « Avec ce dispositif, nous pouvons moduler la rigidité de l’environ nement des cellules et tester leur réponse mécanique en temps réel », explique le chercheur. Résultat ? Les cellules réagissent instantanément à la rigidité extérieure. Elles se contractent plus ou moins intensément, en moins d’un dixième de seconde. Or une cascade de réactions chimiques telle que la supposait archéologie I Les chercheurs de l’unité Histoire, archéologie, littérature des mondes anciens-Institut de papyrologie et d’égyptologie de Lille ainsi que leurs partenaires achèveront le 18 décembre de fouiller le temple d’el-Hassa. situé au soudan, ce monument est dédié au dieu égyptien Amon. l’hypothèse dominante impliquerait une réponse à l’échelle de la minute. Preuve est donc faite que les réactions chimiques au sein des protéines membranaires ne sont pas seules en cause. L’hyPothèse mÉcanique Mais comment expliquer la transmission de la rigidité membranaire ? Le regard des chercheurs se tourne aujourd’hui vers la charpente des cellules, à savoir le réseau de fibres d’actine. Ce serait lui qui se tendrait plus ou moins. Les cellules ressembleraient ainsi à des arcs bandés à l’extrême, réagissant instantanément à la moindre pression. Une théorie que d’autres expériences en cours vont mettre à l’épreuve. Le dispositif des chercheurs a fait l’objet d’un dépôt de brevet, car il pourrait être utile à des études portant sur la différenciation des cellules, comme celles menées sur les thérapies par cellules souches. Pourraient également en béné ficier les recherches sur l’embryogenèse et sur les cancers à métastases, deux cas où, cette fois, c’est la migration des cellules qui pourrait être conditionnée par la rigidité de l’environnement. 1.UnitéCNRS/UniversitéParis-Diderot. q ce dispositif expérimental permet de moduler en temps réel la raideur de l’environnement perçu par une cellule vivante isolée entre deux lamelles de verre. La lamelle du haut, souple, sert de capteur de force. cOntAct : Laboratoire de matière et systèmes complexes, Paris atef asnacios > atef.asnacios@univ-paris-diderot.fr
©ESA/PACS/SPIRE/MESSCoNSoRTIA n°251 I décEmbrE 2010 Actualités | 15 q L’étoile cW Leo photographiée par le télescope spatial Herschel. Les données recueillies montrent qu’elle contient de l’eau. une étoile à vapeur wDe la vapeur d’eau portée à plus de 700 °c a été détectée dans l’enveloppe d’une étoile par une équipe internationale associant des chercheurs de l’Institut de radioastronomie millimétrique du cnrs, du Laboratoire de l’Univers et de ses théories 1 et du Laboratoire d’astrophysique de Grenoble 2, selon une étude publiée dans Nature le 2 septembre. située à 500 années-lumière de la terre dans la constellation du Lion, cW Leo est une géante rouge, une étoile arrivée en fin de vie, des centaines de fois plus grande que le soleil. Elle est cachée derrière une épaisse enveloppe de gaz et de poussières qu’elle éjecte. La découverte de vapeur d’eau en profondeur, près de l’étoile ellemême, est surprenante. d’après les scénarios en vigueur, les molécules d’eau ne peuvent se former à partir des ingrédients disponibles dans ce milieu riche en carbone que grâce à l’intervention du rayonnement ultraviolet interstellaire qui baigne l’espace. Or l’épaisse enveloppe qui entoure cW Leo devrait empêcher les Uv de pénétrer aussi profondément. Pour les chercheurs, cette enveloppe ne serait donc pas uniforme. certaines régions autour de l’étoile, presque vides, laisseraient ainsi passer plus facilement le rayonnement Uv. v.t.m. 1.UnitéCNRS/observatoiredeParis/UniversitéParis-Diderot. 2.UnitéCNRS/UniversitéJoseph-fourier. 137 s 137,82 s 138,64 s 139,46 s 140,28 s 141,10 s 141,92 s 142,74 s cathoD e Chimie Les micro-objets dans les starting-blocks Par sEbAstIán EscALón wun mode de propulsion pour microet nano-objets qui semble véritablementdéfierlesloisdumouvement:voilà cequ’ontmisaupointdeschercheurs bordelaisdel’Institutdessciencesmoléculaires(ISM) 1.Sousl’actiond’unchamp électrique,lapartieavantdel’objets’allongetandisquel’arrièresedissoutàla même vitesse, créant ainsi un mouvement. Ces travaux, publiés en ligne le 21octobredansJournal of the American Chemical Society,ouvrentunenouvelle voiedansledomaineextrêmementactif desnano-etmicromoteurs. Uncorpsmétalliquelongd’environ 100 microns,constituédecuivre,dezinc oudenickel,estchoisipourl’expérience. Ilestimmergédansunliquidecontenant desionsdumêmemétal. « À l’aide de deux électrodes externes, on soumet l’objet à un champ électrique qui a pour effet de le polariser aux extrémités par rapport à la solution : les électrons sont en excès vers l’anode et en déficit vers la cathode, expliqueAlexanderkuhn,chercheuràl’ISM. D’un côté, les électrons en excès s’associent aux ions métalliques de la solution pour donner des atomes de métal neutres à la surface de l’objet. Inversement, de l’autre côté, à cause du déficit d’électrons, l’objet s’oxyde et se dissout. Le corps métallique s’allonge d’un côté et se dissout de l’autre, ce qui crée un mouvement dont la vitesse, de l’ordre de 100 microns par seconde dans nos expériences, dépend de la force du champ électrique et de la concentration en ions métalliques. » Et voilàcomment,pourlapremièrefois,le principedel’électrochimiebipolaireaété utilisépourfairesemouvoirdesobjets. Lecorpsmétalliquepourraitservirà déplacer de façon contrôlée différents typesd’objets:ilsuffiraitpourceladel’utilisercommepropulseur. « Ces recherches en sont encore à un stade très fondamental : nous sommes en train de jeter les bases de ce mode de propulsion, précise Alexanderkuhn. L’un des contextes d’application pourrait être la nanomédecine. Le système pourrait permettre de transporter des molécules ou des objets vers une cible précise du corps humain. » 1.UnitéCNRS/ENSCBP/UniversitéBordeaux-I/UniversitéMontesquieu-Bordeaux-IV. cOntAct : Institut des sciences moléculaires, talence alexander Kuhn > kuhn@enscpb.fr anoD e ©kUHN/ISM q soumis à un champ électrique, un corps de zinc se déplace de la cathode vers l’anode en se dissolvant d’un côté et en se recomposant de l’autre. Ici, le mouvement est décomposé à intervalle de temps régulier, calculé en secondes.



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