CNRS Le Journal n°251 décembre 2010
CNRS Le Journal n°251 décembre 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°251 de décembre 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 6 Mo

  • Dans ce numéro : Sauver Lascaux

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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w Par sEbAstIán EscALón 10 Des objets nomades, communicants, compacts et autonomes : voilà ce que la microélectronique d’aujourd’hui s’échine à nous fournir. L’un des enjeux essentiels de cette révolution est la capacité à stocker de l’énergie. Dans ce domaine ultraconcurrentiel, une équipe franco-américaine impliquant des chercheurs du Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes (Laas) 1, du Centre interuniversitaire de recherche et d’ingénierie des matériaux (Cirimat) 2 et de l’université de Drexel, à Philadelphie, a réussi un véritable exploit : construire un micro-supercondensateur de la taille d’un ongle et d’une densité de puissance énergétique 3 4 000 fois supérieure à celle des batteries miniaturisées du commerce ! une construction innovante Ces travaux, publiés en septembre dans Nature Nanotechnology, ont pour origine une demande d’Airbus. Le constructeur aéronautique voulait se doter de capteurs pour surveiller l’état de santé de ses avions, capteurs qu’il souhaitait autonomes, alimentés par des microsystèmes – des transducteurs – capables de transformer en électricité les vibrations de la carlingue ou les différences de température entre le sol et le ciel. Seulement voilà, ces sources d’énergie ne sont pas continues. La différence de température n’est significative qu’au décollage ou à l’atterrissage, tandis que les capteurs doivent être alimentés en électricité de manière ininterrompue. Les chercheurs devaient donc concevoir un système susceptible de stocker l’électricité fournie par les transducteurs pour la restituer aux capteurs, tout en fonctionnant à des températures de – 50 °C. C’est chose faite avec ce microsuperconden sateur. Le principe de base est classique. Un supercondensateur est composé d’électrodes constituées d’un | Actualités cnrs I LE JOUrnAL Électronique Uneéquipefranco-américaineamisaupointunnouveautypede composantsquirepoussentleslimitesdelaminiaturisationdustockagedel’énergie. L’énergie fait sa révolution enminiature rePère. Un supercondensateur est un composant capable de stocker puis de restituer l’énergie électrique. q Photographié au microscope optique, le micro-supercondensateur collé à un support est prêt à subir une batterie de mesures. matériau poreux à base de carbone activé et qui sont séparées par un liquide ionique. Lorsque le composant est sous tension, les charges électriques s’accumulent sur les électrodes. Il suffit ensuite d’inverser la tension pour libérer les charges et restituer le courant électrique. Le matériau poreux permet, lui, d’augmenter la surface de stockage et donc la capacité du supercondensateur. Le micro-superconden sateur du Laas, qui se distingue par son extrême densité de puissance, présente plusieurs innovations. Au lieu de la traditionnelle forme en bobine, il est construit à plat sur un support en silicium. Les électrodes, dont le cœur est constitué d’or, ne sont séparées que de 100 microns. « Cela permet de diminuer la distance parcourue par les charges. Ainsi, le supercondensateur se charge et se décharge plus vite », explique Magali Brunet, chercheuse au Laas. un chargement uLtraraPiDe Ensuite, plutôt que d’utiliser du carbone activé, les chercheurs ont choisi de recouvrir les électrodes d’un matériau mis au
n°251 I décEmbrE 2010 Actualités | 11 w point à l’université de Drexel. Ce matériau est fait de nanoparticules 4 dont chaque grain est constitué de couches concentriques de graphite superposées à la manière d’un oignon. Ces nanoparticules sont très facilement accessibles aux charges électriques, ce qui permet de réduire à l’extrême le temps d’accumulation de l’énergie. Résultat, on obtient des micro-supercondensateurs capables de se charger en moins de 1 milliseconde, contre environ 1 seconde pour les dispositifs actuels. Un an de travail supplémentaire sera nécessaire pour obtenir un prototype du système complet. 1.UnitéCNRS. 2.UnitéCNRS/INPToulouse/UniversitéPaul-Sabatier. 3.Vitesseàlaquellepeutsechargerousedécharger lesupercondensateur. 4.Particulesdontlatailleestdel’ordrede10 –9 mètre. cOntAct : Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes, toulouse magali Brunet > magali.brunet@laas.fr ©H.DURoU/LAAS-CNRS rePère. Les plaquettes sont des cellules sanguines sans noyau qui participent à la coagulation. 5 c’est Médecine Lupus : les plaquettes sanguines en cause Par xAvIEr müLLEr wLe lupus pourrait un jour être traité grâce à des antiagrégants plaquettaires,desmédicamentsutilisés pouréviterlaformationdecaillotssanguins. Telle est la voiethérapeutique ouverte par une équipe de chercheurs dirigéeparPatrickBlanco,dulaboratoire Composantes innées de la réponse immunitaireetdifférenciation(Cirid) 1, à Bordeaux.Lelupusestunemaladierare dite auto-immune, c’est-à-dire qui naît d’uneréactiondedéfensedel’organisme contrelui-même.Ilestconnupourleslésionscutanéesqu’ilprovoque,semblables àdel’eczéma.Maisilpeutaussientraîner desdouleursarticulairesetdegravesdysfonctionnementsdureinetducerveau. Côtétraitement,desanti-inflammatoires peuventsuffirepourlescaslégers,mais lescasgravesnécessitentlaprisedecorticoïdes ou d’immunosuppresseurs, aux nombreuxeffetssecondaires. L’explorationdecettenouvellevoie thérapeutique a débuté par la découverte d’un acteur inédit du lupus, les plaquettes sanguines. « Nous avons observé que les plaquettes de patients malades possédaient des marqueurs d’activation de la coagulation », confie Patrick Blanco, un signe que ces plaquettesétaiententréesdanslaphase quimènenormalementàleuragrégation.Maisquelrapportaveclelupus ? En fait,l’undecesmarqueursd’activation estleligandCD40L,unemoléculejouant q Lors d’un lupus érythémateux systémique, les plaquettes (en rouge) s’agrègent sur les cellules dendritiques (en vert) et déclenchent une réaction immunitaire anormale. un rôle dans le système immunitaire et connue pour favoriser l’apparition du lupus. « Nous avons montré que, au lieu de s’agréger entre elles, les plaquettes des malades le font sur des cellules immunitaires, les cellules dendritiques, sortes de centres de transmission de l’organisme chargés de relayer les alertes d’infection, vraies ou fausses », expliquelechercheur. En résumé, les plaquettes leurrent l’organisme:ellesluilaissentcroirequ’il estattaqué,cequidéclencheuneréactionimmunitaireanormaleetmèneau lupus.Premiersuccèsthérapeutique,les chercheursontréussiàstopper « l’affabulation » desplaquetteschezdessouris modèles atteintes de la maladie grâce àdesinjectionsdeclopidogrel,unanticoagulantstandardquibloqueleuractivation. Des tests cliniques pourraient débuterl’annéeprochainepourvérifier quelastratégiefonctionnechezl’homme. 1.CNRS/UniversitéVictor-Segalen. le nombre de nouvelles galaxies très lointaines repérées grâce à l’observatoire spatial herschel par une collaboration internationale impliquant plusieurs laboratoires du cnrs. Les chercheurs ont détecté des sources de lumière ayant débuté leur voyage interstellaire il y a environ 10 milliards d’années ! une deuxième équipe, conduite par trois astronomes du cnrs, a pour sa part déterminé la distance de la galaxie la plus éloignée de notre planète à l’aide du very Large telescope. celle-ci aurait vu le jour alors que l’univers n’était âgé que de 600 millions d’années. Plus d’informations sur www2.cnrs.fr/presse/cOntAct : composantes innées de la réponse immunitaire et différenciation, bordeaux Patrick Blanco > patrick.blanco@u-bordeaux2.fr ©P.DUffAUETJ.SENESCHAL



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