CNRS Le Journal n°250 novembre 2010
CNRS Le Journal n°250 novembre 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°250 de novembre 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 6,3 Mo

  • Dans ce numéro : Jusqu'où ira l'informatique ?

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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w PAr nIcOLAs cOnstAns Jusqu’à présent, les biologistes devaient se cantonner à de longues descriptions verbales pour raconter les premières heures de vie des embryons. Car mesurer précisément, en temps réel, où et quand les premières cellules de l’embryon se divisent était deux missions hors de portée des techniques de microscopie. C’est désormais possible grâce à une collaboration entre embryologistes, physiciens et informaticiens, en France et en Espagne. Équipés d’un laser, ces chercheurs ont filmé les trois premières heures de vie d’un embryon de poisson­zèbre, un travail récemment publié dans la revue Science 1. Les méthodes de microscopie courantes en biologie étaient auparavant plutôt mal adaptées à l’embryologie. Celles établies sur des marqueurs fluorescents nécessitent un temps de latence qui empêche d’observer les premières divisions des cellules de l’embryon. En outre, le repérage de la position et du contour des cellules se faisait manuellement. Difficilement envisageable pour le poisson­zèbre, très étudié pour diverses raisons, dont l’embryon atteint 1 024 cellules au bout de seulement 3 heures… Contre deux cellules chez l’embryon humain après 24 heures ! De lA lumière DAns nos tissus S’appuyant sur une technique d’imagerie conçue dans les années 1990 aux États­ Unis, les chercheurs du CNRS ont développé, à partir de 2003, une autre méthode qui s’affranchit des marqueurs fluorescents. Celle­ci utilise un laser infrarouge qui émet des impulsions lumineuses extrêmement brèves et génère alors de la lumière dans les tissus biologiques par 8 | Actualités cnrs I LE JOUrnAL Biologie Pourlapremièrefois,deschercheurs ontréussiàvisualiseren3D lespremièresheuresdevied’unembryon,celuid’unpoisson-zèbre. Lespremièresheures de la vie en 3D des mécanismes propres à une branche de la physique appelée optique non linéaire. Les tissus peuvent ainsi être visualisés en 3D jusqu’à plusieurs centaines de micromètres de profondeur. « Cette approche 1024 C’est le nombre de cellules dénombrées dans un embryon de poisson-zèbre trois heures seulement après sa conception. fonctionne pour certains tissus qui, à l’échelle moléculaire, sont organisés de manière dense et alignée, explique Emma nuel Beaurepaire, du Laboratoire d’optique et biosciences 2, à l’École polytechnique. q Photo-montage de la division embryonnaire : de haut en bas, une cellule (en violet), puis deux (violet et bleu), puis quatre… ©n.oLivieretaL.,science2010
n°250 I nOvEmbrE 2010 Actualités | 9 w Comme les fuseaux mitotiques, des structures qui apparaissent quand une cellule se divise. On peut ainsi suivre les divisions cellulaires d’un embryon. » Les chercheurs combinent cette technique avec une autre, variante de la première, qui permet de visualiser le pourtour de chaque cellule. Mais la lumière produite dans la cellule est très faible, d’autant plus qu’elle est située en profondeur. C’est le cas au centre de l’embryon. Pour y remédier, les chercheurs ont adopté un dispositif original : « Au lieu de quadriller l’embryon ligne à ligne, le laser le balaie en spirale à partir du centre, commente Emmanuel Beaurepaire. Il passe donc plus de temps au centre qu’à la périphérie, afin de recueillir suffisamment de lumière. » L’acquisition d’une image ne prend en définitive qu’une minute et demie. Ce premier film, répété sur six embryons différents, s’est révélé riche en enseignements. « La littérature scientifique indiquait que l’embryon passait abruptement d’une phase où les cellules se divisaient en même temps à une autre où elles n’étaient plus synchronisées, indique Nadine Peyriéras du laboratoire Neu robiologie et développement 3, à Gif­sur­ Yvette. D’après nos mesures, c’est en fait un processus continu. Et ces désynchronisations varient selon la position des cellules dans l’embryon. » Ces données quantitatives précises vont permettre aux théoriciens d’expliquer l’origine de ce processus. Prochaine étape pour les chercheurs, la comparaison d’embryons normaux avec des embryons porteurs de différentes mutations. 1.PubliédansScience,le20août2010. 2.Unitécnrs/Écolepolytechnique/inserm. 3.Unitécnrsdel’institutdeneurobiologie alfred-Fessard/UniversitéParis-sud-Xi. cOntActs : Laboratoire d’optique et biosciences, Palaiseau emmanuel Beaurepaire > emmanuel.beaurepaire@polytechnique.edu neurobiologie et développement, Gif-sur-Yvette nadine Peyriéras > nadine.peyrieras@inaf.cnrs-gif.fr q Petit amphibien aveugle et à la peau non pigmentée, ce protée présente une longévité exceptionnelle qui soulève de nombreuses questions sur les processus de vieillissement. Un amphibien centenaire wle protée, petit amphibien originaire de slovénie et de Croatie peut vivre plus de 100 ans. c’est ce que dévoile une étude publiée cet été par Biology Letters 1, à laquelle a participé Yannvoituron, du Laboratoire d’écologie des hydrosystèmes fluviaux 2, à villeurbanne. Une découverte en contradiction avec la relation habituelle liant la longévité à la taille. cet animal ne mesure en effet que 15 à 25 centimètres et ne pèse pas plus de 20 grammes. Les chercheurs ont réalisé une modélisation informatique du cycle de vie de Proteus anguinus à partir de la base de données d’un élevage de 400 protées unique au monde, créé en 1952 dans l’actuelle station d’écologie expérimentale du cnrs de moulis, en Ariège. maturité sexuelle, cadence de reproduction, nombre d’œufs, années de naissance et àsuivre Physique I Les premières collisions d’ions de plombau LHc doivent avoir lieu courant novembre. Elles seront analysées par le détecteur Alice, en partie mis au point par les chercheurs de l’In2P3 du cnrs. L’objectif : recréer une soupe de quarks et de gluons telle qu’elle aurait existé juste après le big bang. Paléontologie I Du 14 novembre au 5 décembre, une équipe franco-pakistanaise incluant des chercheurs du centre de recherche sur la paléobiodiversité et les paléoenvironnements fouillera le sol de la province du sindh, au sud du Pakistan, à la recherche de fossiles du Paléogène (– 65,5 à – 23 millions d’années). de mort… Les informations collectées ont permis d’estimer une durée de vie maximale d’environ 102 ans. « Nous n’avons observé ni métabolisme ni défenses antioxydantes particulières susceptibles d’expliquer l’exceptionnelle longévité du seul vertébré cavernicole d’Europe, indique Yannvoituron. Le mécanisme physiologique mis en jeu reste un véritable mystère et soulève de nombreuses questions sur les processus de vieillissement. » Les chercheurs ont donc démarré une série d’expérimentations pour y répondre. J.-P.B. 1.Publiéon linedansBiology Letters, le21juillet2010. 2.Unitécnrs/Universitéclaude-Bernard-Lyon-i. contact: Laboratoire d’écologie des hydrosystèmes fluviaux, villeurbanne YannVoituron > yann.voituron@univ-lyon1.fr Énergie I La centrale géothermique de soultz-sous- Forêts, près de strasbourg, entrera en production cet automne. Les chercheurs du cnrs ont participé au développement de ce prototype de centrale électrique basé sur la géothermie profonde. ©P.caBroL/cnrsPhotothèqUe



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