CNRS Le Journal n°250 novembre 2010
CNRS Le Journal n°250 novembre 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°250 de novembre 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 6,3 Mo

  • Dans ce numéro : Jusqu'où ira l'informatique ?

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 32 - 33  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
32 33
w Par XAvIEr MüLLEr 32 C’est un nouveau-né qui ne possède pas encore de nom. Pour l’instant, il porte l’étiquette administrative de Réseau français de recherche et technologie sur les batteries. La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, a signé son acte de naissance au mois de juillet. Destinée à réunir organismes publics (CNRS et CEA) et industriels, cette structure a pour ambition de faire de la France un acteur de premier plan dans la fabrication des batteries, amenées à jouer un rôle capital dans le paysage énergétique, alors qu’aujourd’hui le pays se contente souvent d’apporter de la matière grise. « Les grands fabricants de batteries sont asiatiques, explique Jean-Marie Tarascon, membre de l’Académie des sciences et du Laboratoire réactivité et chimie des solides (LRCS) 1 d’Amiens, qui cochapeautera la structure. Le but du réseau est d’accélérer la recherche française dans le domaine des batteries et des supercondensateurs (un type d’accumulateur électrique), mais aussi de passer rapidement d’un concept à sa commercialisation. Sur le futur site de recherche, qui sera construit pour l’occasion avec l’aide du conseil général de Picardie, il y aura des ingénieurs qui feront du prétransfert de technologie », c’est-à-dire qui ébaucheront les applications possibles des recherches. l’induStrie au rendez-vouS Le réseau a déjà reçu de beaux cadeaux de naissance : 15 contrats de postdoctorants de trois ans vont être créés par le ministère de la Recherche et 33 postes de chercheurs et d’ingénieurs par le CNRS. Des représentants de plusieurs grands groupes tels EDF, Renault ou Air Liquide assistaient à la signature, signe de l’engouement des | Stratégie cnrs I LE JOUrnAL Partenariat Pourdynamiserlarecherchedanslesecteurtrèsconcurrentiel desbatteries,leCNRSvaréunirunréseauscientifiqued’acteurspublicsetprivés. LeCNRSrecharge ses batteries ©ILLUSTRaTIoN:L.BazaRTPoURCNRSLeJoURNaL à noter. Jean-Marie Tarascon a reçu le prix NIMS 2010 remis par le National Institute for Material Science, au Japon, pour ses travaux sur les batteries lithium-ion. industriels pour le projet. Il faut dire que l’enjeu est de taille. Sevrage en pétrole oblige, on assiste à une ruée scientifique vers l’or blanc, autrement dit le lithium, principal constituant des batteries. La France dispose d’atouts pour remporter cette course, en particulier le LRCS où travaille Jean-Marie Tarascon. Laboratoire de réputation mondiale, le LRCS compte à son palmarès le principe de l’utilisation de LiFePO4, le matériau le plus en vogue pour la prochaine génération de batteries, et le dernier-né des matériaux pour électrodes positives, LiFeSO4F. Le laboratoire constituera d’ailleurs le cœur du réseau, dirigé par Jean-Marie Tarascon et par Patrice Simon, du Centre interuniversitaire de recherche et d’ingénierie des matériaux (Cirimat) 2 de Toulouse. un réSeau amené à S’agrandir Si le réseau articulera au départ les recherches menées dans ses sept laboratoires fondateurs, le nombre de partenaires publics définitif n’est pas fixé. « Dans les mois qui viennent, nous ferons venir des laboratoires qui apporteront une valeur ajoutée pour atteindre les objectifs scientifiques du réseau », annonce Jean- Marie Tarascon. En tête de ces objectifs, la conception de batteries pour véhicules moins chères, moins polluantes, plus autonomes, fiables et durables que la génération actuelle. Des technologies émergentes, telles que lithium-air, Li-S, Na-ion, Li-ion organique et redox flow seront mises à contribution pour réaliser ces batteries nouvelle génération. Les recherches porteront aussi sur les supercondensateurs qui servent dans les transports (pour l’accélération et la récupération d’énergie de freinage) et dans la stabilisation du réseau électrique. Enfin, la mise au point de batteries et de supercondensateurs de faible capacité, pour les Mems (les systèmes micro-électromécaniques), les stimulateurs cardiaques ou les téléphones portables, ainsi que le développement de batteries plus vertes sont également au programme. Ce nouveau réseau ne porte peut-être pas encore de nom, mais il a déjà du pain sur la planche. 1.UnitéCNRS/UniversitédePicardie-JulesVerne. 2.UnitéCNRS/UniversitéPaul-Sabatier/INPToulouse. cOntAct : Laboratoire réactivité et chimie des solides (Lrcs), Amiens Jean-marie tarascon > jean-marie.tarascon@u-picardie.fr
n°250 I nOvEMbrE 2010 Stratégie | 33 w Congrès Les promesses des cellules souches mésenchymateuses Par DEnIs DELbEcq wdu 18 au 20 novembre, toulouse accueillera la première Conférence européennesurlescellules souchesmésenchymateuses(MSC),organiséeen partenariatavecleCNRSetl’Établissementfrançaisdusang.Ils’agitd’unepistetrèsprometteuse pourlamédecineréparatrice.Commelescellules soucheshématopoïétiques,quirégénèrentlescellulessanguines,lesMSCsetrouventdanslamoelle osseuse. « Elles ont trois fonctions physiologiques distinctes mais complémentaires, indique Louis Casteilla,directeurdel’unitéMétabolisme,plasticité et mitochondries 1, à Toulouse, et membre du comitéscientifiquedelaconférencedeToulouse. D’une part, elles participent au maintien des cellules souches hématopoïétiques. D’autre part, elles se différencient en toutes sortes de tissus : os, cartilage, cellules adipeuses, etc. Elles auraient aussi un potentiel plus large, avec certaines caractéristiques de cellules vasculaires, neuronales ou cardiaques. Enfin, elles ont des propriétés immunosuppressives avérées », c’est-à-direqu’ellespeuventserviràinhiberl’activitédusystèmeimmunitaire. Cescellulessontconnuesdepuis1960,maisila falluattendreladécouvertedeleurcapacitéàreconstituercertainstissusendommagés,ilyaune quinzained’années,poursusciterunengouement d’autantplusimportantqu’ellessontprésenteschez touslesindividusetquedescellulessimilairespeuventêtreretrouvéesdansplusieurstissus. « On peut les prélever dans la moelle osseuse ou par liposuccion, puisqu’elles sont très nombreuses dans les tissus adipeux,souligneLouisCasteilla,quipréciseque lesMSCfontl’objetdenombreuxessaiscliniques. Elles seront probablement la première application des cellules souches en médecine régénératrice. Sans compter qu’elles ont des propriétés immunosuppressives permettant à l’organisme de mieux tolérer un greffon. » Lesscientifiquesenespèrent beaucoup pour la réparation osseuse, cartilagineuse,ainsiqu’encequiconcernetouteslespathologiesischémiques,dontl’infarctusdumyocarde. 1.UnitéCNRS/UniversitéPaul-Sabatier. cOntAct : Métabolisme, plasticité et mitochondries, toulouse louis Casteilla > louis.casteilla@inserm.fr Instrument Cap sur l’incinération des déchets nucléaires Par XAvIEr MüLLEr wFin de l’amour platonique pour genepi-3C et venus-F,lesdeuxcomposantsdeGuinevere,maquettedufutur démonstrateurd’incinérateurdedéchets nucléaires.Fabriquésparl’IN2P3duCNRS pour l’un et par le Centre d’étude nucléaire (SCK-CeN) belge pour l’autre, le combustibleduréacteurayantétéfourni parleCea,ilsvontenfinêtreuniscetautomneauSCK-CeN,àMol.avecGuinevere, lacommunautédesphysiciensdesréacteursdisposerad’unbancd’expérience oùsecôtoientunaccélérateurdeparticulesminiature,Genepi-3C,etunréacteur nucléaire,Venus-F. L’intérêt de ce binôme unique au monde,delatailled’uncontainerdecollectedeverre,c’estdepermettredetester àpetiteéchellelaphysiquequiservirademainàincinérerunepartiedesdéchets descentralesnucléaires.enparticulier lesdéchetslesplusdangereuxdontles atomeslourdstelleneptunium 237,du faitdelahautetoxicitédeleurradioactivitéetdeleurduréedevieimportante. L’objectifdel’incinérationestdecasser cesatomesenatomespluslégers,dontla gestionestmieuxmaîtrisée.Comment ? enlesbombardantavecunfluxdeneutronscrééparunréacteur,lui-mêmepilotéparunaccélérateurdeparticules.C’est eneffetcedernierquiinitielesréactions defissiondanslecœurduréacteuràl’originedufluxdeneutrons.D’oùl’assemblagedesdeuxinstruments,accélérateur etréacteur,dansGuinevere. L’instrumentneréaliserapasencore detransformationd’unélémentchimique enunautre,commelesouligneannick Billebaud, du Laboratoire de physique subatomiqueetdecosmologie(LPSC) 1, àGrenoble,etresponsableduprojetpour rePère. Le terme neutronique désigne le comportement des neutrons à l’intérieur d’un réacteur. q tissu musculaire fabriqué à partir de cellules souches mésenchymateuses. leCNRS: « Ce n’est pas sa vocation. C’est une maquette. Le cœur du réacteur, qui ne dégage que quelques watts, permettra d’étudier la neutronique sans que l’on soit gêné par les aspects thermiques. » avec Guinevere, les scientifiques défrichentleterraindudémonstrateurd’incinérateurgrandeurnatureMyrrha,quidevrait être construit à Mol d’ici à 2023, préludeàunincinérateurdetailleindustriel.Premierensongenre,cedémonstrateuroffriraunealternativeaustockage desdéchetsenenéliminantcertains. 1.UnitéCNRS/UniversitéJoseph-Fourier/GrenobleINP. cOntAct : Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie, Grenoble annick Billebaud > billebaud@lpsc.in2p3.fr ©S.eLLIMaN/WeLLCoMeIMaGeS



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :