© M. BrEga/LookatscIEncEs 02 w 22 02 à l’avenir, les prothèses électroniques, comme celle du projet cyberhand, seront directement reliées au système nerveux. contrôlent le freinage, la suspension, la combustion ou la jauge de carburant…] –, sont pour l’instant déconnectés les uns des autres. Demain, avec l’Internet des objets, toutes ces machines communiqueront entre elles sans intervention humaine pour produire collectivement de nouvelles applications. Les infrastructures routières parleront aux véhicules afin de les avertir des limitations de vitesse, de leur signaler les embouteillages et de les protéger des accidents. Les prothèses électroniques seront directement branchées sur le système nerveux, et les circuits dont seront équipés les malades enverront directement des informations sur leur état de santé à l’ordinateur du centre hospitalier. À la limite, ce sera le médecin qui appellera le patient en cas de problème et non le contraire ! » Dans le même temps, la façon dont nous commanderons aux machines conçues pour recevoir nos instructions changera, elle aussi, radicalement. Écrans tactiles et détecteurs de mouvement pourraient remplacer claviers et souris d’ordinateurs de bureau. Et, avec les progrès du Web sémantique, nous disposerons de moteurs de recherche intelligents, capables de retrouver une information sur la Toile à partir du sens d’une question et non plus sur la base de sa seule syntaxe. Enfin, « avec le développement des applications de type Twitter ou Facebook, mais aussi avec le succès commercial des smartphones – iPhone ou BlackBerry – le Web a changé de fonction : il n’est plus seulement une bibliothèque où l’utilisateur vient chercher de l’information, mais un espace de communication interactif entre humains auquel certains sont d’ores et déjà reliés en permanence via ©kaksonEn/InrIa | L’enquête cnrs I LE JOUrnAL 03 leurs téléphones portables », observe Serge Abiteboul, membre du Laboratoire de recherche en infor matique 2, qui travaille sur la gestion de données et de connaissances sur le Web où l’information est disséminée sur quantité de machines différentes (ordinateurs, téléphones portables, sites Web, Facebook, etc.). une adaptation permanente Un tel chamboulement ne saurait se produire sans heurts ni adaptations. « Malgré sa capacité à intégrer de nouvelles technologies et applications, qui est l’une des clés de son succès, Internet est fragilisé par cette évolution, confirme ainsi Serge Fdida, professeur au Laboratoire d’informatique de Paris-6 3 et coordinateur de la plateforme européenne OneLab. Même Une sélection de photos dans le cadre de l’exposition itinérante Un monde numérique est à découvrir sur le journal feuilletable en ligne > www2.cnrs.fr/journal s’il peut difficilement être cassé, il n’a pas été conçu pour absorber à grande échelle de nouveaux besoins tels que la mobilité, la sécurité et la diversité, dont l’association perturbe son organisation actuelle. Il faut, en effet, se souvenir que le cahier des charges initial de l’Internet était fondé sur l’hypothèse de machines fixes et d’inter locuteurs de confiance, clairement iden tifiés, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. De plus, le système s’est petit à petit imposé comme support de nombreux services (distributions de contenus, paiement en ligne…), ce qui a conduit au développement de solutions ad hoc. Le problème, c’est que celles-ci sont en général mal intégrées et complexifient le management du réseau et son efficacité. » Conséquence de ce phénomène : plusieurs pays, dont les États-Unis, le Japon et l’Allemagne, ont lancé voici quatre ou cinq ans d’ambitieux programmes |