mémo w 18 17 PôLeS de ReCheRChe et d’eNSeigNemeNt SuPéRieuR (PReS) ont été créés depuis 2006 dans toute la France. iLS RegRouPeNt 51 uNiveRSitéS et 51 étabLiSSemeNtS : écoles d’ingénieur, Instituts d’études politiques, écoles de commerce, Instituts nationaux polytechniques, | Le grand entretien cnrs I LE JOUrnAL Politiquedelarecherche LionelCollet,présidentdelaConférencedesprésidents d’université,nouslivresavisiondunouveaupaysagedelarecherchefrançaise. CNRS et universités : unpartenariatsolide PRoPoS ReCueiLLiS PaR chArLInE zEItOUn aux côtés des grands organismes de recherche, comme le CNRS, la Conférence des présidents d’université (CPu) représente l’autre pilier de la recherche française. Pouvez-vous nous rappeler rapidement sa nature et son implication en la matière ? La CPU réunit les présidents des universités et les dirigeants de certaines grandes écoles françaises. Créée en 1971 comme organe consultatif auprès du ministère chargé de l’Enseignement supérieur et depuis devenue une association loi 1901, elle représente les intérêts communs de 120 établissements. La CPU permet à leurs présidents et directeurs d’examiner ensemble les questions qui les préoccupent et les solutions à apporter. Quant à son rôle dans le paysage de la recherche française, il est bien entendu primordial, puisqu’une partie importante de la recherche publique est faite par des enseignants-chercheurs 1 au sein de nos établissements. aujourd’hui, justement, les universités et les grandes écoles sont confortées dans leur autonomie et reconnues comme de véritables opérateurs de recherche. Comment cela se met-il en place ? Des politiques de sites ont vu le jour, en particulier avec la création des Pôles de recherche et d’enseignement supérieur (Pres) (lire Mémo). Depuis, universités, grandes écoles et organismes de recherche mutualisent leurs activités et leurs moyens pour des projets communs. Le but est de proposer une offre de recherche et une valorisation des projets mieux adaptée aux besoins et aux stratégies territoriales. Une université n’a pas les moyens d’être dense dans tous les domaines. Il faut donc faire grands établissements et centres hospitaliers. LeuR objeCtif eSt de PRoPoSeR une offre de recherche et de formation plus cohérente, plus lisible et mieux adaptée aux besoins des territoires. 5 Nouveaux PReS sont à l’heure actuelle en projet. des choix, avoir des thématiques prioritaires. Par exemple, et de manière non exclusive, Toulouse s’affiche dans le domaine de l’aviation, Grenoble dans celui des nanotechnologies, Strasbourg en biochimie. Les Pres sont également un acteur de poids dans le cadre des réponses apportées par la recherche française au Grand emprunt lancé par le gouvernement. Participer ainsi à la gouvernance des initiatives d’excellence constitue pour les universités et les écoles une évolution capitale qui rentre aussi, bien évidemment, dans l’intérêt de la stratégie nationale de la recherche. Alain Fuchs, président du CNRS, et moi-même partageons cette même logique de partenariat. Comment se concrétise ce partenariat avec le CNRS précisément ? Nous préparons une convention-cadre 2 avec le CNRS, de la même manière que nous l’avons fait successivement avec l’IRD, l’Inra, le Cemagref et l’Inria. Cette convention donne un cadre aux relations entre le CNRS et nos établissements. Elle met notamment en avant ce qui constitue l’unité essentielle de base : l’UMR (Unité mixte de recherche). Les UMR représentent 90% des laboratoires du CNRS et sont hébergées de longue date par des écoles ou par des universités. La convention-cadre spécifie clairement notre partenariat dans ces unités, avec de réels copilotages scientifiques. Par exemple, les univer sités seront codécisionnaires des créations d’UMR. Partager ces décisions répond à une double logique : celle de la stratégie nationale de l’organisme de recherche et une logique de site, qui est celle de l’université. Cela suppose sans doute aussi des simplifications administratives ? Absolument. Dans cette optique, nous essayons de rapprocher les systèmes d’information (sur les effectifs, le budget, etc.) des différents acteurs pour une gestion simplifiée des laboratoires. Par ailleurs, il y avait jusqu’à présent, pour une même UMR, deux comptes de gestion budgétaires en parallèle : celui de l’organisme de recherche et celui de l’université. Le but est maintenant de n’en avoir qu’un seul, grâce à la délégation globale de gestion financière, qui figure dans la convention-cadre et qui se met en place ©C.frésiLLon/CnrsPhotothèque |