CNRS Le Journal n°250 novembre 2010
CNRS Le Journal n°250 novembre 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°250 de novembre 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 6,3 Mo

  • Dans ce numéro : Jusqu'où ira l'informatique ?

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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©k.beNCheNaNeetaL. w PAr nIcOLAs cOnstAns 12 Pour ne pas être enseveli sous le fatras des choses qu’il apprend, notre cerveau fait le tri en permanence. On présumait depuis longtemps que ce tri s’opérait au sein de deux régions du cerveau : l’hippocampe, sorte de centre de stockage à court terme accueillant le tout-venant de l’information, et le cortex préfrontal, où est ensuite transférée une fraction seulement de cette information, celle qui doit être mémorisée pour un stockage à long terme. Restait à le prouver | Actualités cnrs I LE JOUrnAL Neurobiologie Commentnotrecerveaufait-illetriparmilesinformationsqu’ilcollecte enpermanence ? Unélémentderéponsevientd’êtreapportéparuneéquipeduCNRS. Du nouveau sur les mécanismes denotremémoire en l’observant au niveau de l’activité des neurones. C’est désormais chose faite grâce à une expérience menée sur le rat par une équipe du Laboratoire de physiologie de la perception et de l’action 1, qui a publié ses conclusions cet été sur le site de la revue Neuron 2. Pour cela, un rat a été placé face à une bifurcation entre deux routes. Encouragé par une récompense, il apprenait à choisir une des deux voies. Pendant l’expérience, les chercheurs ont enregistré l’activité électrique du cortex préfrontal et de l’hippocampe du rat. Résultat, dans chacune q ce pic d’activité électrique (du bleu jusqu’au rouge) montre que la communication s’établit entre cortex préfrontal et hippocampe au moment où le rat fait son choix. rePère. On appelle synapse la zone située entre deux neurones (cellules nerveuses) et qui assure la transmission des informations de l’un à l’autre. des deux régions du cerveau se forment des groupes de neurones agissant de concert. « Au moment précis où le rat se décide pour une des directions, raconte Karim Benchenane, chercheur dans le laboratoire de Neurobiologie des processus adaptatifs 3, à Paris, les activités électriques des groupes de neurones de l’hippocampe et du cortex préfrontal se synchronisent. Et cette synchronisation atteint son maximum une fois que le rat a compris la tâche à accomplir. » Ce processus implique qu’une communication s’établit entre les groupes de neurones de l’hippocampe et ceux du cortex préfrontal. En effet, lorsque deux neurones sont synchronisés, les connexions entre les deux – les synapses – se renforcent. L’équipe a aussi montré que la connexion entre hippocampe et cortex préfrontal était consolidée peu à peu au cours des nuits suivantes. Car, pendant le sommeil qui suit l’apprentissage, les mêmes groupes de neurones se synchronisent à nouveau, d’où un renforcement supplémentaire des synapses. C’est la première fois qu’est mis en évidence, au niveau des neurones, ce transfert d’information de l’hippocampe au cortex préfrontal au cours de l’apprentissage. D’autres expériences, pour lesquelles l’hippocampe et le cortex préfrontal étaient mis hors d’état de fonctionner, avaient montré que, chez le rongeur, ce transfert d’information semble durer à peu près un mois. Tandis qu’il serait beaucoup plus long chez l’homme, ainsi que l’ont suggéré des études plus anciennes sur des patients amnésiques dont l’hippocampe était lésé. L’équipe va désormais tenter d’en savoir plus sur la manière dont ces informations sont transcrites au niveau des neurones. 1.LaboratoireCNRS/CollègedeFrance. 2.Publiédans Neuron, le24juin2010. 3.UnitéCNRS/UPMC. cOntAct : neurobiologie des processus adaptatifs, Paris Karim Benchenane > karim.benchenane@snv.jussieu.fr
n°250 I nOvEmbrE 2010 Actualités | 13 chocGaLactiqUe wla plus célèbre collision de galaxies, la collision des Antennes, produirait beaucoup plus d’étoiles que ne le suggéraient jusqu’à présent les observations. Des simulations numériques à haute résolution réalisées par des chercheurs du laboratoire Astrophysique, instrumentation et modélisation de Paris-saclay 1 montrent que le taux de formation d’étoiles pourrait être dix fois plus élevé que celui estimé aujourd’hui (de trois à vingt masses solaires par an). En parvenant à modéliser très finement la collision des galaxies nGc4038 et nGc4039, à 62 années-lumière de la terre, les astronomes ont constaté que, lors de la rencontre, le gaz s’effondrait en une myriade de nuages froids et denses, berceaux de véritables flambées de nouvelles étoiles. Et, contrairement à ce que d’autres simulations moins précises laissaient supposer, ces super-amas d’étoiles ne sont pas concentrés au cœur des galaxies, mais peuvent aussi se répartir de manière inhomogène dans tout le disque galactique. F.D. 1.Unitécnrs/UniversitéParisDiderot/cea. Médecine les secrets du plus célèbre antidiabétique PAr sEbAstIán EscALón wle glucophage : 120millionsdepersonnesdanslemondeconnaissentbience nom.etpourcause,ils’agitdumédicament leplusprescritpourtraiterlediabètede type2,bienquesonmécanismed’action restemalcompris.Uneéquipedel’institut cochinvientdeleverunepartieduvoile sursonfonctionnement 1.onsaitdepuislongtempsquelametformine,lamoléculeactivedumédicament,agiteninhibantlaproductionde glucosedanslefoie.D’aprèsl’hypothèse laplusacceptée,cetteinhibitionseferait parl’intermédiaired’uneenzymefabriquée par notre corps, l’aMP kinase (aMPk),connuepourêtreunrégulateur importantdenotremétabolisme.Pour testercetteidée,leschercheursdel’institutcochinontcréédessourisdépourvues de cette enzyme, puis ont étudié l’effetdelametforminesurlaproduction deglucoseparlescellulesdeleurfoie. surprise ! Lametformineréduitletauxde rePère. Le diabète est une maladie qui se caractérise par une hyperglycémie, c’est-à-dire un taux de glucose (sucre) dans le sang anormalement élevé. q c’est de cette plante utilisée dès le moyen Âge, Galega officinalis, qu’est tirée la molécule active du fameux antidiabétique. q cette simulation illustre la collision des Antennes il y a 150 millions d’années : la densité du gaz est représentée en vert, les étoiles vieilles, en rouge et les étoiles jeunes, en bleu. ©U.eLiasson sucredanslesangdesrongeurs.sil’hypothèsedel’actiondecettemoléculevia l’enzymeaMPk– quelessouristestsne fabriquentpas –avaitétécorrecte,cellescin’auraientpasdûréagirautraitement. conclusion,l’aMPkn’estdoncpasnécessaireàl’actiondelametformine. etcen’estpastout.Lesbiologistes ont aussi montré que la metformine agit directement sur les mitochondries,desorganesmicroscopiquesayantlaformede petitessphèresoudebâtonnetsetdontlerôleest de fournir les cellules en énergie. « Pour produire du glucose, le foie a besoin d’énormément d’énergie. La metformine, en diminuant légèrement l’activité des mitochondries dans le foie, inhibe considérablement la production de glucose », explique Marc Foretz, chercheur au département endocrinologie,métabolismeetcancer del’institutcochin 2.seloncesnouvelles recherches, la metformine, outre son action immédiate, présenterait aussi uneactionàlongtermedanslaquelle, cettefois-ci,entreraitbienenjeul’aMPk. « La metformine protégerait le foie contre la stéatose, à savoir l’accumulation de lipides », ajouteMarcForetz.sicette découverteseconfirmait,ellepourrait débouchersurdenouveauxtraitements contrelastéatosehépatique,unepathologieassociéeaudiabète. 1.M.Foretzet al., The Journal of Clinical Investigation, vol.120,1 er juillet2010. 2.Unitécnrs/inserm/UniversitéParisDescartes. cOntActs : Institut cochin, Paris marc Foretz > marc.foretz@inserm.fr Benoit Viollet > benoit.viollet@inserm.fr ©aiM



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