CNRS Le Journal n°248-249 sep/oct 2010
CNRS Le Journal n°248-249 sep/oct 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°248-249 de sep/oct 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 6,5 Mo

  • Dans ce numéro : Les mille vertus des plantes

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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MÉMO w ÉVÉNEMENT : Présentation du Vipa, véhicule sans chauffeur, au Mondial de l’automobile 6 DATE : Du 2 au 17 octobre 2010 | L’événement CNRS I LE JOURNAL Transport Le Vipa, véhicule électrique conçu en partenariat avec des chercheurs du CNRS, sera l’une des attractions du Mondial de l’automobile 2010, début octobre, à Paris. Un véhicule sans permis… et sans chauffeur ! LIEU : Paris Expo Porte de Versailles 1, place de la Porte de Versailles 75015 Paris CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES : - une capacité de 4 à 6 passagers - 8 heures d’autonomie - 20 km/h en vitesse de pointe CONCEPTEURS : - le laboratoire du CNRS Lasmea - le constructeur Ligier - le bureau d’études Apojee 01 Ce véhicule sans chauffeur peut embarquer entre quatre et six passagers. Fin 2008, quatre de ces prototypes ont été testés sur le site industriel d’Airbus, à Toulouse. Durant deux semaines, ils ont assuré le transport de pas moins de 1 500 personnes. 01 © LASMEA PAR VAHÉ TER MINASSIAN C’est une voiture hors norme. L’une de ces machines nées de la rencontre de scientifiques et d’industriels, qui pourrait à terme bousculer la façon de nous déplacer dans les villes. Fruit d’une coopération entre le Laboratoire des sciences et matériaux pour l’électronique et d’automatique (Lasmea) 1, le constructeur Ligier et le bureau d’études Apojee, le Véhicule individuel public autonome ou Vipa, qui sera, du 2 au 17 octobre prochain, montré pour la première fois au public lors du Mondial de l’automobile à Paris, a tout d’un engin de roman d’anticipation. Ce véhicule électrique sans chauffeur embarque quatre à six personnes, assises ou debout, et adapte automatiquement sa vitesse aux obstacles qu’il rencontre sur la route. À même de transporter ses passagers sur quelques kilomètres à travers les ruelles des agglomérations sans aide extérieure, tel le recours à la navigation par satellite, le véhicule pourrait un jour être à la ville ce que l’ascenseur est au bâtiment. Mais le Vipa est aussi destiné à équiper tout site privé étendu accueillant du public : aéroports, gares, hôpitaux… « Il pourrait également être utilisé pour transporter des marchandises sur de grands sites industriels », indique Thomas Leblanc, responsable du projet chez le constructeur Ligier, qui travaille actuellement à l’homologation du Vipa à la conduite en ville. DE LA FICTION À LA RÉALITÉ Depuis longtemps, les professionnels cherchent à doter des véhicules de systèmes de navigation autonome. Dans certains aéroports, des bus électriques sans conducteur transportent déjà des usagers d’une aérogare à une autre en suivant des clous magnétiques plantés sur la chaussée. « Mais
N°248-249 I SEPTEMBRE-OCTOBRE 2010 L’événement | 7 ce procédé nécessite des travaux coûteux et bloque, une fois pour toutes, le véhicule sur sa trajectoire », remarque Michel Dhome, le directeur du Lasmea. Parallèlement, des chercheurs travaillent sur des prototypes pouvant se localiser à quelques centimètres près grâce à un GPS amélioré : le GPS différentiel. Problème : « Cette technologie est mal adaptée aux agglomérations, poursuit le scientifique clermontois. En effet, la navigation par satellite pâtit de ruptures du signal dues à des phénomènes d’occultation, fréquents en centre-ville, qui limitent pour l’instant son utilisation à des espaces dégagés, comme le parc d’attractions Vulcania où plusieurs machines de ce type, conçues par la société Robosoft, sont d’ailleurs déployées. » LE SECRET DU VIPA : SA MÉMOIRE Le Vipa ne connaît pas ces soucis. Son secret ? Sa mémoire visuelle qui le rend à la fois flexible (on peut le déployer sur un nouveau site en quelques minutes) et robuste (il reste opérationnel à l’intérieur des bâtiments). Développé depuis 2002 au sein du Lasmea dans le cadre de thèses puis du Programme de recherche et d’innovation dans les transports terrestres (Predit), en association avec le pôle de compétitivité ViaMéca, ce dispositif de navigation original ne nécessite que l’emploi d’un ordinateur et d’une caméra vidéo équipée d’un objectif grand-angle. Il fonctionne en trois temps. Au cours de la première phase, un chauffeur conduit le véhicule tandis que la caméra embarquée enregistre le chemin parcouru. Dans une deuxième phase, l’ordinateur de bord analyse les images : il repère les amers visuels, c’est-à-dire les points les plus significatifs, comme un angle de bâtiment ou une fenêtre, puis les apparie d’un cliché à l’autre afin de calculer leurs positions dans l’espace. Enfin, dans une troisième phase, le cerveau du Vipa construit en quelques minutes une carte en 3D des points remarquables du trajet. Il les comparera ensuite avec ceux capturés par la caméra durant le déplacement en mode automatique, ce qui lui permettra de localiser en temps réel la position du véhicule en fonction de la trajectoire apprise. Les nombreux tests réalisés par les membres du Lasmea à l’aide de robots mobiles ont démontré que le Vipa pouvait © J. CHATIN/CNRS PHOTOTHÈQUE 02 © LASMEA 03 reproduire de manière fiable et automatique une trajectoire avec une précision inférieure au décimètre ! Ce n’est pas là le seul avantage du Vipa. Ce véhicule est en effet adapté à une très grande variété d’usages, dont le transport des personnes à mobilité réduite. Conçu par Ligier, qui signe également le design du châssis et de la carrosserie, son moteur électrique associé à quatre batteries au plombde 8,5 kW/h, lui offre 8 heures d’autonomie et des vitesses de pointe volontairement limitées à 20 km/h. Sa sécurité, imaginée par Apojee, chargée de la définition de l’architecture du système électrique et informatique, est « assurée par une triple barrière de protection formée par des capteurs », commente le directeur général de la société, Jean-Denys Canal. Outre des boudins antichocs en caoutchouc et des dispositifs à ultrasons destinés à stopper le véhicule en cas d’urgence, un télémètre laser installé à l’avant balaie en permanence la route sur 25 mètres, ce qui permet d’arrêter le Vipa ou de réguler sa vitesse en fonction des obstacles fixes ou mobiles. VERS UNE FABRICATION EN SÉRIE C’est un consortium financé à hauteur de 4 millions d’euros qui porte le projet jusqu’à la phase d’industrialisation. Fondé en 2009 pour trois ans, il associe le Lasmea, Ligier et Apojee et bénéficie pour moitié du soutien financier de Clermont 02 Les chercheurs auvergnats ont développé sur ce véhicule le système de navigation du Vipa. Celui-ci ne nécessite qu’une caméra placée à l’avant et un ordinateur. 03 L’image enregistrée lors du parcours de reconnaissance avec chauffeur (à gauche) permet à l’ordinateur du Vipa d’identifier des points de repère (en jaune) qu’il pourra ensuite comparer à ceux enregistrés lors du déplacement en mode automatique (à droite). Communauté, du conseil régional d’Auvergne et du Fonds européen de développement régional (Feder). L’engin présenté au Mondial de l’automobile sera le premier exemplaire d’une flotte d’une dizaine de Vipa qui sortiront, d’ici au début de l’année prochaine, des ateliers des établissements Ligier. Destinés à des démonstrations, ils pourraient être très bientôt suivis de véhicules de série si le lancement commercial est un succès. De son côté, le Lasmea sera prochainement équipé d’un nouveau prototype de plus petite taille, mais possédant les mêmes fonctionnalités. Baptisée Vipalab, cette machine, que les participants au forum scientifique de Provins pourront admirer en octobre, sera utilisée pour tester sur la plateforme expérimentale Pavin les futures technologies vidéo dont les scientifiques clermontois voudraient à terme doter le Vipa. Comme la faculté d’éviter les obstacles en les contournant ou l’aptitude à s’arrêter pour embarquer un passager sur un simple signe de la main. Il ne reste plus qu’à savoir qui va contrôler les titres de transport… 1. Unité CNRS/Université Blaise-Pascal. CONTACT : Laboratoire des sciences et matériaux pour l’électronique et d’automatique, Aubière Michel Dhome > michel.dhome@lasmea.univ-bpclermont.fr



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