© LLTECH © LLTECH w 32 01 02 Innovation PAR JEAN-PHILIPPE BRALY w Visualiser en trois dimensions des tissus à l’échelle de la cellule, in ou ex vivo et en temps réel, une prouesse rendue possible par les appareils de biopsie optique développés par la start-up française LLTech. Créée en 2007, cette société exploite deux brevets CNRS issus des travaux de l’Institut Langevin ondes et images 1 et compte deux anciens chercheurs de l’organisme parmi ses fondateurs. Munis de caméras de 1 million de pixels générant une centaine d’images à la seconde et d’objectifs de microscope perfectionnés, ces instruments non invasifs ont la particularité d’éliminer toute la lumière gênante renvoyée par les tissus lorsqu’on les observe 2. « Ils fournissent une résolution dix fois supérieure aux techniques actuelles, de l’ordre du micromètre dans les trois dimensions et jusqu’à 1 millimètre de profondeur, explique Claude Boccara, fondateur et conseiller scientifique de | Stratégie CNRS I LE JOURNAL La 3D s’immisce dans nos tissus EN LIGNE. > www.lltech.fr 03 01 Image d’une tumeur du sein obtenue par une technique classique quelques jours après l’opération. 02 La technique de LLTech permet d’obtenir cette image en seulement quelques minutes. 03 L’appareil de biopsie optique de LLTech sera commercialisé avant fin 2010. l’entreprise, membre du conseil scientifique de l’Institut Langevin. Le tissu observé ne nécessite ni prélèvement ni aucune préparation, la visualisation se fait en quelques minutes et les appareils sont très faciles à manipuler. » Autant d’atouts qui ouvrent de nombreux champs d’application. Durant l’opération d’un cancer du sein, ces instruments pourraient permettre de voir en direct de manière ultraprécise les limites du tissu cancéreux à découper. Les dermatologues, de leur côté, pourraient savoir immédiatement si la tache noire pour laquelle est venu consulter le patient est un mélanome. Et bien d’autres utilisations sont envisagées : étude de l’effet de médicaments en phase de test, du degré de pénétration de produits cosmétiques, des différents stades de développement d’embryons… Pour l’heure, cinq appareils équipent des laboratoires français et américains pour constituer un atlas d’images de référence. Une nouvelle levée de fonds permettrait à LLTech de se lancer dans une commercialisation à grande échelle. Le marché visé est estimé à 800 millions de dollars en 2012. 1. Unité CNRS/ESPCI ParisTech/UPMC/Université Paris Diderot. 2. Ils reposent sur l’évolution d’une technique appelée tomographie par cohérence optique plein champ, co-inventée par Claude Boccara. CONTACT : Institut Langevin ondes et images, Paris Claude Boccara > claude.boccara@espci.fr/contact@lltech.fr INNOVATION I Début septembre, les cinq lauréats du prix Pierre- Potier, du nom du chimiste lauréat de la médaille d’or du CNRS en 1998, ont été révélés. Parmi eux, deux sont liés au CNRS : la start-up Innoveox, qui propose des méthodes innovantes pour traiter les déchets liquides industriels (Lire Le journal du CNRS, n°246-247, p. 15), et la société Pierre Fabre Dermo- Cosmétique, récompensée pour une molécule baptisée Sélectiose, qu’elle décline dans des produits destinés à traiter la dermatite atopique, une pathologie de peau fréquente, au terme d’une recherche commune avec le CNRS. INTERNATIONAL I Ces derniers mois, le CNRS a renforcé ses partenariats à l’étranger. Ainsi, le 28 juin, Alain Fuchs, président du CNRS, et Nikola Sabotinov, président de l’Académie bulgare des sciences, ont signé le renouvellement de l’accord-cadre qui lie les deux institutions depuis 45 ans. Lors de sa visite en Russie, Joël Bertrand, directeur général délégué à la science du CNRS, a renouvelé l’accord avec l’Académie des sciences de Russie et officialisé la création d’un Laboratoire international associé (LIA) axé sur les particules de basse énergie. Enfin, lors de la Rencontre de haut niveau franco-marocaine du 2 juillet, le CNRS a signé un protocole de coopération avec le Centre national pour la recherche scientifique et technique du Maroc. |