CNRS Le Journal n°248-249 sep/oct 2010
CNRS Le Journal n°248-249 sep/oct 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°248-249 de sep/oct 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 6,5 Mo

  • Dans ce numéro : Les mille vertus des plantes

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 32 - 33  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
32 33
© LLTECH © LLTECH w 32 01 02 Innovation PAR JEAN-PHILIPPE BRALY w Visualiser en trois dimensions des tissus à l’échelle de la cellule, in ou ex vivo et en temps réel, une prouesse rendue possible par les appareils de biopsie optique développés par la start-up française LLTech. Créée en 2007, cette société exploite deux brevets CNRS issus des travaux de l’Institut Langevin ondes et images 1 et compte deux anciens chercheurs de l’organisme parmi ses fondateurs. Munis de caméras de 1 million de pixels générant une centaine d’images à la seconde et d’objectifs de microscope perfectionnés, ces instruments non invasifs ont la particularité d’éliminer toute la lumière gênante renvoyée par les tissus lorsqu’on les observe 2. « Ils fournissent une résolution dix fois supérieure aux techniques actuelles, de l’ordre du micromètre dans les trois dimensions et jusqu’à 1 millimètre de profondeur, explique Claude Boccara, fondateur et conseiller scientifique de | Stratégie CNRS I LE JOURNAL La 3D s’immisce dans nos tissus EN LIGNE. > www.lltech.fr 03 01 Image d’une tumeur du sein obtenue par une technique classique quelques jours après l’opération. 02 La technique de LLTech permet d’obtenir cette image en seulement quelques minutes. 03 L’appareil de biopsie optique de LLTech sera commercialisé avant fin 2010. l’entreprise, membre du conseil scientifique de l’Institut Langevin. Le tissu observé ne nécessite ni prélèvement ni aucune préparation, la visualisation se fait en quelques minutes et les appareils sont très faciles à manipuler. » Autant d’atouts qui ouvrent de nombreux champs d’application. Durant l’opération d’un cancer du sein, ces instruments pourraient permettre de voir en direct de manière ultraprécise les limites du tissu cancéreux à découper. Les dermatologues, de leur côté, pourraient savoir immédiatement si la tache noire pour laquelle est venu consulter le patient est un mélanome. Et bien d’autres utilisations sont envisagées : étude de l’effet de médicaments en phase de test, du degré de pénétration de produits cosmétiques, des différents stades de développement d’embryons… Pour l’heure, cinq appareils équipent des laboratoires français et américains pour constituer un atlas d’images de référence. Une nouvelle levée de fonds permettrait à LLTech de se lancer dans une commercialisation à grande échelle. Le marché visé est estimé à 800 millions de dollars en 2012. 1. Unité CNRS/ESPCI ParisTech/UPMC/Université Paris Diderot. 2. Ils reposent sur l’évolution d’une technique appelée tomographie par cohérence optique plein champ, co-inventée par Claude Boccara. CONTACT : Institut Langevin ondes et images, Paris Claude Boccara > claude.boccara@espci.fr/contact@lltech.fr INNOVATION I Début septembre, les cinq lauréats du prix Pierre- Potier, du nom du chimiste lauréat de la médaille d’or du CNRS en 1998, ont été révélés. Parmi eux, deux sont liés au CNRS : la start-up Innoveox, qui propose des méthodes innovantes pour traiter les déchets liquides industriels (Lire Le journal du CNRS, n°246-247, p. 15), et la société Pierre Fabre Dermo- Cosmétique, récompensée pour une molécule baptisée Sélectiose, qu’elle décline dans des produits destinés à traiter la dermatite atopique, une pathologie de peau fréquente, au terme d’une recherche commune avec le CNRS. INTERNATIONAL I Ces derniers mois, le CNRS a renforcé ses partenariats à l’étranger. Ainsi, le 28 juin, Alain Fuchs, président du CNRS, et Nikola Sabotinov, président de l’Académie bulgare des sciences, ont signé le renouvellement de l’accord-cadre qui lie les deux institutions depuis 45 ans. Lors de sa visite en Russie, Joël Bertrand, directeur général délégué à la science du CNRS, a renouvelé l’accord avec l’Académie des sciences de Russie et officialisé la création d’un Laboratoire international associé (LIA) axé sur les particules de basse énergie. Enfin, lors de la Rencontre de haut niveau franco-marocaine du 2 juillet, le CNRS a signé un protocole de coopération avec le Centre national pour la recherche scientifique et technique du Maroc.
N°248-249 I SEPTEMBRE-OCTOBRE 2010 Stratégie | 33 w International Depuis six ans, les laboratoires européens du groupement de recherche SolLab travaillent sur le rayonnement solaire concentré, une technologie porteuse d’espoirs. L’Europe mise sur le solaire concentré PAR MATHIEU HAUTEMULLE Dans la course aux nouvelles technologies énergétiques, le rayonnement solaire concentré est en passe de connaître un essor inattendu. Aujourd’hui infime, sa contribution pourrait, en 2050, représenter au moins 11% de la production mondiale d’électricité, soit autant que l’apport des panneaux photovoltaïques 1 ! De quoi réjouir le Groupement de recherche européen (GDRE) SolLab, créé en octobre 2004 « pour donner un coup d’accélérateur au solaire à concentration », explique Gilles Flamant, initiateur du projet et directeur du Laboratoire procédés, matériaux et énergie solaire (Promes) du CNRS, l’un des cinq membres du GDRE, aux côtés de laboratoires allemands, espagnols et suisses. Six ans après sa création, l’alliance Sol- Lab rayonne : son champ de recherche, délaissé depuis le milieu des années 1980 du fait des difficultés technologiques rencontrées, connaît un net regain d’intérêt. La construction de centrales à l’échelle industrielle a déjà commencé en Espagne, aux États-Unis et en Chine. « L’aspect concurrentiel est de plus en plus présent dans cette filière émergente. Néanmoins, les laboratoires sont capables de mener en commun des programmes et des réflexions », se félicite Gilles Flamant. Les chercheurs ont par exemple uniformisé outils, méthodes et conditions de mesure. Une évaluation standard de la puissance d’une installation est en effet indispensable : « Un industriel veut savoir si le rendement d’un site s’élève précisément à 20 ou 22%. Car 2% peuvent changer un bilan annuel… », glisse le physicien. SolLab, qui réunit 300 chercheurs, ingénieurs, techniciens et personnels administratifs, facilite les échanges entre les REPÈRE La technologie du solaire concentré utilise des miroirs qui font converger les rayons solaires vers un foyer, ce qui permet d’atteindre des températures très élevées. La chaleur produite est ensuite convertie en électricité par des procédés thermodynamiques. Cette technologie est différente de celle des panneaux photovoltaïques, qui transforment instantanément les rayons lumineux en électricité. q Vérification des 159 miroirs hexagonaux du four solaire du centre DLR, membre du GDRE SolLab, construit à Cologne, en Allemagne. scientifiques. Autre aspect du partenariat, les équipes du GDRE peuvent accéder à leurs équipements respectifs. « Et chaque laboratoire de SolLab dispose d’une installation à concentration solaire », ajoute le chercheur. Son laboratoire, par exemple, travaille à Font- Romeu, dans les Pyrénées- Orientales, avec plusieurs fours solaires. UN STOCKAGE AVANTAGEUX L’ensemble de ces travaux vise à faire progresser toute la chaîne de conversion en électricité ou en hydrogène du solaire concentré. Les chercheurs planchent ainsi sur la qualité et la durée de vie des matériaux destinés à la concentration et à la réception du rayonnement solaire. Ils étudient les transferts de chaleur avec les fluides comme l’air ou l’eau, qui transportent l’énergie à l’intérieur du système de conversion. Ils essaient d’augmenter les durées de stockage de l’énergie – un point sur lequel le solaire à concentration présente déjà « un avantage sur le photovoltaïque ou l’éolien » – et travaillent sur la sécurité et l’impact environnemental de toutes ces techniques. Le noyau dur de SolLab tisse aussi des liens avec des laboratoires en Italie et en Israël. Ce réseau élargi, nommé Sfera et objet d’un projet européen du 7 e programme-cadre de recherche et de développement, entend améliorer les imposantes infrastructures de SolLab et les ouvrir à l’ensemble des chercheurs de la planète. Le GDRE a bâti Sfera avec les encouragements de la Commission européenne qui, précise Gilles Flamant, « soutient depuis longtemps le solaire à concentration ». Et reconnaît aujourd’hui SolLab comme représentatif des recherches dans ce domaine. 1. Source : Agence internationale de l’énergie, mai 2010. CONTACTS : Direction Europe de la recherche et coopération internationale (Derci) du CNRS, Paris Anne-Marie Brass > anne-marie.brass@cnrs-dir.fr Laboratoire procédés, matériaux et énergie solaire, Font-Romeu-Odeillo-Via Gilles Flamant > gilles.flamant@promes.cnrs.fr © DLR



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :