4 ÉCLATS UNE ALLIANCE POUR LES SCIENCES HUMAINES Une cinquième alliance pour la recherche autour des sciences humaines et sociales (SHS) a vu le jour le 22 juin dernier. Les quatre membres fondateurs de cette alliance, baptisée Athena, sont le CNRS, la Conférence des grandes écoles (CGE), la Conférence des présidents d’université (CPU) et l’Institut national des études démographiques (Ined). Athena a pour objectif d’améliorer la coordination entre les acteurs français des SHS et de bâtir une réflexion prospective à long terme pour répondre aux attentes de la société. Président du CNRS, Alain Fuchs présidera cette alliance. ➔ LE SUCCÈS SCIENTIFIQUE Premiers résultats pour Tara Océans Des virus et des gènes inédits, une nouvelle espèce animale, des détails précieux sur les courants… Les « marins-chercheurs » de la mission Tara Océans ont tout lieu de se réjouir. Après neuf mois passés en mer, ils ont déjà obtenu une belle moisson de résultats. Entamée le 5 septembre 2009, l’expédition Tara Océans a pour objectif l’étude des écosystèmes marins planctoniques. Comme le rappelle Eric Karsenti, chercheur du CNRS au Laboratoire européen de biologie moléculaire (EMBL) et codirecteur de la mission, « les microorganismes marins sont très peu étudiés. Or ils sont un marqueur important de l’état des océans et du climat : ils contribuent pour moitié à la production de l’oxygène que nous respirons, ils piègent le dioxyde de carbone, donc participent à la régulation climatique, et ils sont bien sûr la base de la chaîne alimentaire ». Fruit d’une collaboration entre partenaires privés et publics, Tara Océans s’organise autour du voilier Tara, qui va parcourir 150 000 kilomètres en trois ans. Un tour des mers qui a débuté par la côte Atlantique (Tara a appareillé à Lorient), la Méditerranée et l’océan Indien. Chaque mois, plus d’une tonne d’échantillons vivants sont envoyés à terre, où une vingtaine de laboratoires prennent le relais des scientifiques à bord. Déjà, de nouvelles espèces de virus bactériens ont été identifiées. Le séquençage massif de l’ADN Le journal du CNRS n°246-247 juillet-août 2010 DR ➔ L’ÉVÉNEMENT Un nouveau directeur pour l’Insu Jean-François Stéphan vient d’être nommé directeur de l’Institut national des sciences de l’univers (Insu) du CNRS. Il remplace Dominique Le Quéau, à la tête de l’Insu depuis 2006. Professeur à l’université de Nice-Sophia Antipolis au sein de l’unité GéoAzur, partie prenante de l’Observatoire de la Côte d’Azur, Jean-François Stéphan est spécialiste de la tectonique et de la géodynamique des chaînes de montagne récentes. Né en 1949, il a débuté sa des organismes recueillis, effectué au Genoscope, à Évry, a montré que plus de 90% de leurs gènes n’avaient jamais été rencontrés auparavant. Une nouvelle espèce d’Amphioxus, petit animal au corps allongé et transparent, a été découverte. Et, si la biologie marine est à l’honneur, l’océanographie physique n’est pas en reste. Grâce à une flotte de six gliders – des planeurs sous-marins – les scientifiques ont pu caractériser avec un niveau de détail jamais atteint un petit tourbillon au sud de Chypre. Une expérience qui, en étant renouvelée au fil du périple, permettra de mieux cerner les structures océaniques qui séparent les écosystèmes marins. Stationné tout l’été au Cap, en Afrique du Sud, pour y subir une révision complète, le navire entamera sa traversée de l’Atlantique sud en septembre. © M.Ormestad Kahikai/Tara Océans carrière scientifique au CNRS en 1977, à Paris, puis à Brest. Devenu directeur de recherche en 1986, il quitte la Bretagne pour la Côte d’Azur et intègre l’Institut de géodynamique, à Nice, dont il devient le directeur de 1989 à 1995, tout en rejoignant l’université. Médaillé de bronze du CNRS en 1985 et lauréat du prix James-Hall, de l’Académie des sciences, Jean- François Stéphan est coauteur d’environ 150 publications, dont près de 60 dans des revues internationales. Julia Kempe, une Femme en or Julia Kempe, 36 ans, informaticienne à l’interface entre la physique et les mathématiques, a reçu le trophée Femme en or 2010 dans la catégorie recherche. Berlinoise d’origine russe, cette spécialiste du calcul quantique conçoit des algorithmes destinés aux ordinateurs quantiques. En 2001, elle devient chargée de recherche au CNRS, au Laboratoire de recherche en informatique (LRI) 1. Depuis 2007, elle était détachée à l’université de Tel Aviv, en Israël. Mais, depuis le mois de juin, elle est de retour au LRI. Julia Kempe avait notamment été distinguée en 2006 par le prix Irène-Joliot-Curie de la Jeune Femme scientifique et par la Médaille de bronze du CNRS 2. 1. Laboratoire CNRS/Université Paris-XI. 2. Lire « Héroïne de comptes quantiques », Le journal du CNRS, n°207, p. 36. À la base de la chaîne alimentaire et associés à de nombreux processus physico-chimiques, les micro-organismes marins nécessitent une étude approfondie. © Femme en or 2010 |