CNRS Le Journal n°246-247 juil/août 2010
CNRS Le Journal n°246-247 juil/août 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°246-247 de juil/août 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 3,6 Mo

  • Dans ce numéro : Qui étaient vraiment les Gaulois

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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38 GUIDE Livres 3 questions à… Nayan Chanda Au commencement était la mondialisation La grande saga des aventuriers, missionnaires, soldats et marchands Nayan Chanda, CNRS Éditions, coll. « Réseau Asie », mai 2010, 446 p. – 25 € Nayan Chanda est rédacteur en chef de YaleGlobal Online et directeur des publications du Yale Center for The Study of Globalization. Cette somme critique passionnante, dont le titre français évoque la première phrase de l’Évangile de saint Jean, montre que notre mondialisation, que l’on croit récente, existerait « de toute éternité ». Pouvez-vous en donner rapidement la genèse ? La mondialisation a la même origine que l’humanité. Elle a démarré il y a 50 000 ans au moins, quand Homo sapiens a quitté l’Afrique pour se diriger vers le nord, avec pour motivation d’aller ailleurs vivre mieux, sinon survivre. C’est la même motivation qui pousse des milliards de gens aujourd’hui à voyager, communiquer et à utiliser les produits d’ailleurs. À travers mes recherches, j’ai constaté qu’il existait quatre motivations principales derrière la création de notre monde hyperconnecté : celle des commerçants qui quittaient leurs lieux de naissance pour échanger des produits et en gagner des bénéfices, celle des prêcheurs voyageant Proposé par le psychothérapeute Alain Braconnier, cet ouvrage généreux est dédié au Soi, autrement dit à « cet ange que nous abritons et choquons sans cesse » (Jean Cocteau). Pour le défendre de nos propres démons comme des menaces extérieures, nous disposons, disent les spécialistes, de « mécanismes de défense » parmi lesquels les « excellents » comme l’humour, la sublimation, l’anticipation et ceux « en cas de gros problèmes » : le déni de la réalité, le passage à l’acte, la projection … Au fil de nombreux exemples saisis dans sa pratique quotidienne, l’auteur, qui dénombre vingtsept de ces « ressorts » plus ou moins endormis en nous-mêmes, explique clairement contre quoi et pour quels motifs notre Soi doit nous protéger, comment se développent ses ressources, de la naissance à l’âge adulte et comment permettre à nos enfants de les utiliser « afin qu’ils soient aussi capables d’aimer, d’aider les autres et de réussir leur vie ». Le journal du CNRS n°246-247 juillet-août 2010 très loin pour convertir d’autres mondes, celle des aventuriers voulant découvrir de nouveaux territoires et richesses et celle des guerriers à la conquête de nouvelles terres et de nouveaux sujets. Ma définition de la mondialisation diffère donc de celle de la Banque mondiale, qui avance des termes purement économiques, car il est évident que les connexions créées par ces quatre acteurs ont produit la vie sociale et culturelle d’aujourd’hui et pas seulement le commerce. Cependant, ces quatre catégories ne se sont pas figées. Les nouveaux marchands ne voyagent plus à dos de chameaux, ils exportent des marchandises par containers. Greenpeace ou Amnesty International sont des exemples de prêcheurs actuels. Les explorateurs Marco Polo et Ibn Battuta se sont transformés en millions de touristes et d’émigrés qui traversent le monde en créant de Alain Braconnier, Odile Jacob, avril 2010, 304 p. – 21 € nouvelles connexions. Quant aux campagnes impériales du passé, elles ont cédé la place à des campagnes semblables à l’invasion de l’Irak ou de l’Afghanistan et aux terroristes qui attaquent le World Trade Center, conflits qui ont encore plus connecté entre eux des habitants des quatre coins du monde : quand George Bush se préparait à attaquer l’Irak, il y a eu le même jour des manifestations contre la guerre par six à dix millions de gens dans soixante pays ! Une telle densification de l’interconnexion entraîne-t-elle autant de bénéfices que de préjudices ? Oui, car aujourd’hui on vit mieux, on meurt moins d’épidémies, et la moitié de la population mondiale peut communiquer. Mais l’extrême proximité des hommes dans le temps et l’espace provoque des problèmes. La recherche du profit a augmenté la vélocité des transmissions en même temps que la visibilité en temps réel des problèmes engendrés. Des milliers de Sénégalais séduits par l’image de l’Occident sur leurs écrans s’élancent dans des bateaux pour les Canaries – le mot d’ordre Protéger son Soi pour vivre pleinement dans les bidonvilles de Dakar est « Barça ou Barsax ! » (« Barcelone ou la mort ! »). Par ailleurs, alors que la prospérité du monde occidental est plus visible que jamais, les barrières qui opposent entre eux les nouveaux aventuriers-émigrants augmentent, créant germes de tensions et conflits nouveaux. Votre dernier chapitre s’intitule « Ce qui nous attend ». Quel est le danger aujourd’hui ? La mondialisation existe et ne peut être renversée parce qu’elle est engendrée par le désir et les craintes de millions de gens. Mais l’information qui nous entoure et nous relie va plus vite que le corps humain et certainement que le corps des sociétés : le grand danger est de perdre le contrôle. Il est donc capital que nous travaillions ensemble, en restant attentifs à l’excès de souveraineté de certains États, parce que, cette fois, nous sommes tous liés – et en temps réel ! Propos recueillis par A.L. La Vie des grenouilles Alain Dubois et Annemarie Ohler, illustrations YannFastier, Le Pommier, coll. « Les minipommes », n°36, juin 2010, 64 p. – 6 € Où et comment vivent les grenouilles ? Rainette, crapaud et grenouille sont-ils à mettre dans le même sac ? Et, question d’importance, que font les grenouilles de leurs journées ? À lire au bord de l’eau quand on a 12 ans.
Changer grâce à Darwin La théorie de votre évolution Jean-Louis Monestès, Odile Jacob, mai 2010, 238 p. – 22 € Comment certains de nos comportements et habitudes que nous détestons perdurent, et d’autres que nous aimerions voir émerger restent à l’état d’aspirations ? Prolongeant l’application des (nombreux) concepts de la théorie de l’évolution – qui, dans la première édition de L’Origine des espèces figurait sous la dénomination « descendance avec modification » –, Jean-Louis Monestès décrit ici en quoi les mécanismes de la sélection sont impliqués dans notre vie quotidienne et comment leur compréhension et leur utilisation peuvent nous permettre de « progresser, gommer nos mauvaises habitudes et en acquérir d’autres plus en accord avec ce que nous souhaitons faire de notre vie ». Le mot d’ordre, ici, est : « Changez ! » Avec des « bémols » – d’où les « clés » pour acquérir cette attitude. Un aller-retour plein d’humour entre le collectif et l’individuel. Les Espaces du vent Jean Riser, Éditions Quæ, coll. « Synthèses », juin 2010, 255 p. – 32 € Un géographe spécialiste de l’évolution des milieux naturels arides et semi-arides, où le vent souffle tout particulièrement, signe ici un ouvrage original – le premier – sur les « espaces » du vent. Il y explique les mécanismes qui régissent les vents successivement dans les espaces atmosphériques, maritimes et littoraux ainsi que continentaux et dans le rapport entretenu par l’homme avec ces « souffles » (lutte contre l’ensablement, construction de fermes éoliennes, aérodynamismes, plaisance…) et esquisse, en conclusion, les modifications éventuelles des climats et des régimes des vents liés au réchauffement climatique. Un ouvrage scientifique qui évoque, dans ce travail du vent, les chefs-d’œuvre de la littérature mondiale, de L’Odyssée à Okusai. Trichologiques Une anthropologie des cheveux et des poils Christian Bromberger, Bayard, mai 2010, 256 p. – 22 € En élaborant ces « Trichologiques » (de trix, trichos, le « poil » en grec ancien), Christian Bromberger, qui fait là référence aux Mythologiques de Lévi-Strauss, met en évidence toute la capacité de la pilosité humaine à signifier, capacité d’autant plus grande aujourd’hui que la lutte contre le froid, hantise des premiers hommes, ne passe plus par elle. Le poil est donc, en toute liberté créatrice, coupé, rasé, teint, peigné, frisé, tonsuré, « abandonné », crémé, tordu, martyrisé, orné, caché… Au terme d’un tour du monde qui va décoiffer nos préjugés simplificateurs, on constate que cette dérisoire petitesse du poil parvient à exprimer bien des manières de voir les choses, avec un leitmotiv sous-jacent au plaisir de la manipulation parfois très compliquée de cette pilosité : la frayeur qu’elle renvoie à une animalité humaine originelle… La Restauration écologique Andre F. Clewell et James Aronson (dir.), traduit de l’anglais par Christiane Randriamampionona et Christelle Fontaine, Actes Sud, mai 2010, 340 p. – 28 € Face à un environnement saccagé depuis une centaine d’années, la « restauration écologique » donne aujourd’hui à l’homme l’opportunité de « réparer » les écosystèmes endommagés ou détruits. Plaidant pour une conception globale de cette restauration associant désormais valeurs et besoins humains, les auteurs explicitent les principes qui régissent sa pratique, les valeurs qui sous-tendent les projets et la structure d’une nouvelle profession. Des visites de terrain virtuelles complètent chaque chapitre donnant des exemples d’écosystèmes restaurés dans le monde. Les poissons vont-ils mourir de faim (et nous avec) ? Laurent Bopp, Le Pommier, coll. « Les petites pommes du savoir », n°121, mai 2010, 64 p. – 4,60 € ET AUSSI L’ÉCOSOCIÉTÉ. UNE SOCIÉTÉ PLUS RESPONSABLE EST-ELLE POSSIBLE ? Gabriel Wackermann(dir.), Ellipses, coll. « Carrefours », mai 2010, 624 p. – 38 € PHILOSOPHIE DE L’ENVIRONNEMENT ET MILIEUX URBAINS Thierry Paquot et Chris Younès (dir.), préface d’Isabelle Laudier, La Découverte, coll. « Armillaire », juin 2010, 192 p. – 17 € ÉVÉNEMENTS CLIMATIQUES EXTRÊMES RÉDUIRE LES VULNÉRABILITÉS DES SYSTÈMES ÉCOLOGIQUES ET SOCIAUX Henri Décamps (dir.), EDP Sciences, coll. « Académie des sciences », juin 2010, 194 p. – 28 € GUIDE 39 Chaque année, plus de 105 millions de tonnes de poissons sont retirées des océans par les pêcheries artisanales et industrielles. De plus, parmi les grands régulateurs du climat de notre planète, la « pompe » biologique de carbone aspire dans les profondeurs marines près de 10 milliards de tonnes de carbone, qui sont ainsi isolées de l’atmosphère pour plusieurs centaines, voire milliers, d’années. Comment acidification, pollution et surpêche se combinent-elles ? Peuvent-elles modifier radicalement ces extraordinaires ecosystem services rendus par les océans ? Le journal du CNRS n°246-247 juillet-août 2010



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