CNRS Le Journal n°246-247 juil/août 2010
CNRS Le Journal n°246-247 juil/août 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°246-247 de juil/août 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 3,6 Mo

  • Dans ce numéro : Qui étaient vraiment les Gaulois

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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18 L’ENQUÊTE Qui étaient vraiment LES GAULOIS ? Le journal du CNRS n°246-247 juillet-août 2010 Les Gaulois, des barbares mal dégrossis ? Cette image d’Épinal, colportée dès les premiers temps de la conquête de la Gaule par Rome, au I er siècle av. J.-C., a largement été relayée pendant des millénaires. Au point que nombre d’entre nous considèrent encore les Gaulois comme un peuple de primitifs auquel les Romains auraient apporté les bienfaits de la civilisation. Or, pour les historiens et les archéologues, cette image a clairement fait long feu. Agriculture, artisanat, commerce, art… Les preuves que les Gaulois avaient atteint un haut degré de civilisation bien avant la conquête se multiplient. Alors qui étaient-ils vraiment ? Comment vivaient-ils ? Comment ont-ils été soumis par Rome et quelles ont été les conséquences de cette invasion ? Cet été, Le journal du CNRS fouille le passé de la Gaule. Reconstitution d’une armée de guerriers gaulois lémovices par la troupe Les Gaulois d’Esse. Dossier réalisé par Philippe Testard-Vaillant © N. Burgun/Les Gaulois d’Esse
© M. Monteil 0 200 km Pour des millions de Français, « nos ancêtres les Gaulois » ont le profil du débonnaire Astérix, du livreur de menhirs Obélix et de leurs compagnons un peu frustes. Sauf que, par Toutatis !, ces personnages hilarants, non plus que les barbares aux coutumes sanglantes que se sont souvent plu à dépeindre les textes anciens, n’ont pas grand-chose à voir avec ce que le monde de la recherche sait aujourd’hui des « vrais » Gaulois. « Depuis deux décennies, explique Pierre Ouzoulias, du laboratoire Archéologies et sciences de l’Antiquité 1, archéologues et historiens s’emploient à montrer que l’opposition radicale entre des Romains civilisés et des Gaulois primitifs, martelée par le XVIII e siècle (Voltaire, dans l’Encyclopédie, considère les Gaulois comme « la honte de la nature ») , le Second Empire puis la Troisième République, est totalement caduque », même si cet a priori RIÉDONES LEUQUES négatif colonise toujours certains manuels scolaires. La Gaule d’avant César « n’était pas un territoire sauvage à l’écart de toute civilisation, mais un monde qui avait connu certains des processus évolutifs responsables, quelques siècles plus tôt, de l’émergence de la civilisation grécoromaine », renchérit Christian Goudineau, titulaire de la chaire d’antiquités nationales au Collège de France pendant vingt-cinq ans et combattant infatigable de cette rénovation historique. Occupation dense et valorisation des campagnes, structures et fonctions des agglomérations, haut niveau technique de l’artisanat, qualité des productions artistiques, importance de la religion, commerce intensif avec Rome… Les découvertes archéologiques de ces dernières années, auxquelles s’ajoutent les études menées en laboratoire (ostéologie, anthropologie…), ont renouvelé en profondeur la connaissance de la Gaule. L’ENQUÊTE 19 UN PEUPLE PAS SI BARBARE > 19 COMMENT CÉSAR A CONQUIS LA GAULE > 23 CE QUE ROME A VRAIMENT CHANGÉ > 25 UNE FAUSSE IMAGE DE LA GAULE Parler de « la » Gaule, en fait, prête déjà à discussion. Au I er siècle avant notre ère, à la veille de la conquête par Jules César, l’espace géographique très vaste englobant la France, la Belgique, le Luxembourg, une partie de l’Allemagne et des Pays-Bas actuels est Carte de la Gaule fondée sur la description qu’en donne Jules César dans la Guerre des Gaules. Un peuple pas si barbare occupé par une mosaïque d’une centaine de peuples, de fédérations, d’associations et de petites collectivités, dont la taille, l’organisation politique et les relations avec Rome sont extrêmement diverses (lire l’encadrépp. 20-21). Dans la Guerre des Gaules, César simplifie à l’extrême cette situation par une formule célèbre : « L’ensemble de la Gaule est divisé en trois parties. » Dans cet espace qu’il borne arbitrairement, les Celtes occuperaient un territoire allant de la Garonne à la Seine et du Rhin inférieur à l’océan Atlantique, les Belges se trouveraient au nord de la Seine et les Aquitains, entre les Pyrénées et la Garonne. Après avoir longtemps accepté l’image de cette Gaule idéalisée par César, historiens et archéologues sont aujourd’hui plus sensibles à la variété des situations. De fait, chaque peuple-État, avide d’indépendance, dispose de son propre gouvernement et de sa propre armée. « Il s’agit, la plupart du temps, de démocraties représentatives, dans lesquelles les lois et la désignation d’un magistrat civil et d’un stratège chargé des affaires de la guerre sont dévolues à deux assemblées : un sénat réservé à la noblesse et une assemblée civique, probablement héritière des rassemblements de guerriers des époques antérieures », détaille Jean-Louis Brunaux, du laboratoire Archéologies d’Orient et d’Occident et textes anciens 2. > Le journal du CNRS n°246-247 juillet-août 2010



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