CNRS Le Journal n°244 mai 2010
CNRS Le Journal n°244 mai 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°244 de mai 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 5,9 Mo

  • Dans ce numéro : Afrique le nouvel élan

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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© CEMEREM 4 ÉCLATS LE PRIX FRANCO- ALLEMAND DE LA RECHERCHE Le prix Gay-Lussac Humboldt a été remis à ses lauréats allemands le 6 avril à l’Institut de France. Il s’agit de Hartmut Herrmann, Martin Möller, Roland Netz, Claus M. Schneider, et Rainer Schröder. Ce prix récompense chaque année des scientifiques allemands et français de haut niveau qui contribuent au renforcement de la coopération entre les deux pays. Côté français, Marc Mézard, du Laboratoire de physique théorique et modèles statistiques 1, Jean-Pierre Jacquot, de l’unité « Écosystèmes forestiers, agroressources, bioprocédés et alimentation » 2, et Thomas Zemb, de l’Institut de chimie séparative de Marcoule 3, avaient été récompensés en début d’année. 1. Laboratoire CNRS/Université Paris-XI. 2. Unité CNRS/Univ. Nancy-I/INPL Nancy/Inra/AgroParisTech Engref. 3. CNRS/CEA/ENSCM/Univ. Montpellier-II. IRM cérébrale d’un sujet sain. La présence de sodium y apparaît en blanc. Le journal du CNRS n°244 mai 2010 ➔ L’ÉVÈNEMENT Des changements à la tête de deux instituts du CNRS Alain Fuchs, président du CNRS, vient de nommer deux nouveaux directeurs d’instituts : Jacques Martino, à l'Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3), et Patrice Bourdelais, par intérim, à l'Institut des sciences humaines et sociales (INSHS). Ils sont respectivement entrés en fonction les 1 er et 15 avril dernier. Directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, historien et démographe, Patrice Bourdelais travaille sur la lutte contre la tuberculose en France. Il a étudié les épidémies de choléra, le vieillissement de la population, les populations de l'industrie, et l'histoire des épidémies et de la santé publique. Directeur de recherches, il a codirigé pendant six ans le Centre de recherches historiques 1 et a été membre élu du Comité national de la recherche scientifique pour la section 33 « Mondes modernes et contemporains » et pour la commission 41 « Gestion de la recherche ». Quant à Jacques Martino, physicien nucléaire expérimentateur, il était directeur du laboratoire Subatech 2 depuis 2001 et directeur du groupement d'intérêt public du cyclotron Arronax, à Nantes. Centralien, docteur d'État en physique nucléaire et des particules, Professeur de l'École des mines de Nantes, il fut notamment membre de la section 3 « Interactions, particules, noyaux, du laboratoire au cosmos » du Comité national de la recherche scientifique, et chef du service ➔ LE SUCCÈS SCIENTIFIQUE Une avancée de taille pour l’imagerie Des chercheurs français 1 maîtrisent désormais une technique d'imagerie par résonance magnétique (IRM) que seules cinq équipes, en Allemagne et aux États-Unis, avaient réussi à mettre au point. Au lieu d’exciter des noyaux d'hydrogène, comme l’IRM classique, cette méthode utilise le sodium, primordial dans la dégénérescence de l'axone des neurones. Elle permet d’en cartographier la distribution dans le cerveau humain. Or l'accumulation anormale de sodium dans l'axone intervient dans des maladies neurodégénératives comme la sclérose en plaques et la maladie d'Alzheimer. Cette technique permettrait donc de tester des médicaments agissant sur le sodium et de mieux comprendre ces pathologies. 1. Il s’agit des chercheurs du Centre de résonance magnétique biologique et médicale (CNRS/Univ. de la Méditerranée), en collaboration avec le CHU de La Timone à Marseille et le Centre d'exploration métabolique par résonance magnétique (CNRS/Univ. de la Méditerranée). > www2.cnrs.fr/presse/communique/1854.htm d’Instrumentation générale 3, puis de celui de Physique nucléaire 4, au CEA-Saclay. Ses travaux de recherche ont surtout porté sur la structure du nucléon. Il participe aujourd'hui à l'expérience Double Chooz et au projet Nucifer d'application de la détection des antineutrinos. Michel Spiro, son prédécesseur à la tête de l’IN2P3, reste quant à lui président du Comité des très grands équipements et infrastructures de recherche (TGE/TGI) du CNRS. 1. Unité EHESS/CNRS. 2. Laboratoire CNRS/École des mines de Nantes/Université de Nantes. 3. Unité CEA/Dapnia/SIG. 4. Unité CEA/Dapnia/SPhN. > www2.cnrs.fr/presse/communique/1834.htm > www2.cnrs.fr/presse/communique/1849.htm Jacques Martino Patrice Bourdelais Une physicienne distinguée en Amérique Chercheuse à l’Institut des sciences moléculaires d’Orsay 1, Nathalie Picqué a reçu le prix Beller Lectureship Award, une distinction majeure attribuée par l’American Physical Society à des chercheurs non-américains. Si trois Français avaient déjà été récompensés (Serge Haroche en 1996, Pierre-Gilles de Gennes en 2006 et Michel Dyakonov en 2009), Nathalie Picqué est la première Française à recevoir ce prix. Ses travaux portent sur les sources lasers « peignes de fréquences » femtosecondes 2 et leurs applications. 1. Unité CNRS/Université Paris-11. 2. Lire « La révolution laser », Le journal du CNRS n°243,pp. 18-27. © Photos : N. Tiget/CNRS Photothèque
© UCAD Pr Abdou Salam Sall Recteur de l’université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar (Sénégal) C’est pour moi un privilège d’écrire l’éditorial du Journal du CNRS dédié à l’Afrique. Le CNRS est une très grande institution au service de la science et qui a contribué à la formation de bon nombre de nos collègues. Dans un monde globalisé et fondé de plus en plus sur la connaissance, qu’une aussi prestigieuse institution se penche spécialement sur l’Afrique et porte son choix sur un Africain pour rédiger les propos liminaires est très significatif. Comment ne pas y voir une expression de la circularité de la science qui, après avoir pris naissance en Afrique, a migré en Europe puis en Amérique et en Asie avant de se rediriger vers l’Afrique ? L’initiative du CNRS coïncide avec la célébration du cinquantenaire des indépendances de plusieurs pays africains. Cet intérêt pour l’Afrique riche de ses trente millions de kilomètres carrés, de plus d’un milliard d’habitants sans compter ceux de la diaspora récente comme ancienne, de ses ressources naturelles longtemps pillées mais encore importantes, indique certainement l’amorce du décollage de notre continent. Berceau de l’humanité, celui-ci a connu l’histoire la plus prestigieuse avec les civilisations nubienne et égyptienne mais aussi la plus dégradante avec cinq siècles de traites négrières, arabe et européenne, de colonisation et de domination. Oui, l’Afrique devra être le continent du XXI e siècle à la double condition de réaliser son unité par la création des États-Unis d’Afrique, et de maîtriser la science grâce à une organisation rationnelle et qui autorise les masses critiques dans tous les segments de la science. Dans les deux cas, les établissements d’enseignement supérieur doivent jouer pleinement leur partition en contribuant, par les formations, les recherches, les services et l’ouverture au marché, à la résolution des édito edito ÉDITO L’avenir de l’Afrique passe par la recherche problèmes de nos sociétés. Par exemple, l’Afrique connaît aujourd’hui une croissance démographique fulgurante : si la jeunesse de la population africaine offre de grandes perspectives de croissance, elle est aussi naturellement source de besoins notamment en formation, en nutrition et en santé. La gestion des matières premières, le développement indispensable des énergies renouvelables, et notamment l’énergie solaire, ou plus largement, le développement économique du continent sont autant de points sur lesquels le concours de la recherche est tout aussi incontournable. L’Afrique ne sera impliquée dans la dynamique mondiale que si elle internalise la science. Ce continent doit alors se donner les moyens de mettre en place des centres de recherche au standard et d’améliorer la mobilité des scientifiques y compris ceux de la diaspora. L’Afrique devra explorer et exploiter les opportunités de partenariat avec tous les autres segments de la communauté scientifique internationale. Beaucoup d’institutions sollicitent des partenariats avec l’Afrique. La fuite des cerveaux doit être transformée rapidement en circulation des cerveaux, ce qui est plus conforme au formidable développement des technologies de l’information et de la communication. Les grands savants du monde souhaitent partager leurs savoirs avec l’Afrique. Par la mutualisation successive, le développement de la science servira l’Afrique. Il est possible de créer une Fondation pour la recherche et la mobilité en Afrique. Un pour cent des ressources naturelles de l’Afrique, mobilisé pendant cinq ans, pourrait en constituer le fonds de départ. En rapport avec la Banque africaine de développement, les scientifiques africains animeraient le Conseil d’administration. Et, qui sait ? Le prochain Einstein sera peut-être Africain. Le journal du CNRS n°244 mai 2010 5



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