© CEMEREM 4 ÉCLATS LE PRIX FRANCO- ALLEMAND DE LA RECHERCHE Le prix Gay-Lussac Humboldt a été remis à ses lauréats allemands le 6 avril à l’Institut de France. Il s’agit de Hartmut Herrmann, Martin Möller, Roland Netz, Claus M. Schneider, et Rainer Schröder. Ce prix récompense chaque année des scientifiques allemands et français de haut niveau qui contribuent au renforcement de la coopération entre les deux pays. Côté français, Marc Mézard, du Laboratoire de physique théorique et modèles statistiques 1, Jean-Pierre Jacquot, de l’unité « Écosystèmes forestiers, agroressources, bioprocédés et alimentation » 2, et Thomas Zemb, de l’Institut de chimie séparative de Marcoule 3, avaient été récompensés en début d’année. 1. Laboratoire CNRS/Université Paris-XI. 2. Unité CNRS/Univ. Nancy-I/INPL Nancy/Inra/AgroParisTech Engref. 3. CNRS/CEA/ENSCM/Univ. Montpellier-II. IRM cérébrale d’un sujet sain. La présence de sodium y apparaît en blanc. Le journal du CNRS n°244 mai 2010 ➔ L’ÉVÈNEMENT Des changements à la tête de deux instituts du CNRS Alain Fuchs, président du CNRS, vient de nommer deux nouveaux directeurs d’instituts : Jacques Martino, à l'Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3), et Patrice Bourdelais, par intérim, à l'Institut des sciences humaines et sociales (INSHS). Ils sont respectivement entrés en fonction les 1 er et 15 avril dernier. Directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, historien et démographe, Patrice Bourdelais travaille sur la lutte contre la tuberculose en France. Il a étudié les épidémies de choléra, le vieillissement de la population, les populations de l'industrie, et l'histoire des épidémies et de la santé publique. Directeur de recherches, il a codirigé pendant six ans le Centre de recherches historiques 1 et a été membre élu du Comité national de la recherche scientifique pour la section 33 « Mondes modernes et contemporains » et pour la commission 41 « Gestion de la recherche ». Quant à Jacques Martino, physicien nucléaire expérimentateur, il était directeur du laboratoire Subatech 2 depuis 2001 et directeur du groupement d'intérêt public du cyclotron Arronax, à Nantes. Centralien, docteur d'État en physique nucléaire et des particules, Professeur de l'École des mines de Nantes, il fut notamment membre de la section 3 « Interactions, particules, noyaux, du laboratoire au cosmos » du Comité national de la recherche scientifique, et chef du service ➔ LE SUCCÈS SCIENTIFIQUE Une avancée de taille pour l’imagerie Des chercheurs français 1 maîtrisent désormais une technique d'imagerie par résonance magnétique (IRM) que seules cinq équipes, en Allemagne et aux États-Unis, avaient réussi à mettre au point. Au lieu d’exciter des noyaux d'hydrogène, comme l’IRM classique, cette méthode utilise le sodium, primordial dans la dégénérescence de l'axone des neurones. Elle permet d’en cartographier la distribution dans le cerveau humain. Or l'accumulation anormale de sodium dans l'axone intervient dans des maladies neurodégénératives comme la sclérose en plaques et la maladie d'Alzheimer. Cette technique permettrait donc de tester des médicaments agissant sur le sodium et de mieux comprendre ces pathologies. 1. Il s’agit des chercheurs du Centre de résonance magnétique biologique et médicale (CNRS/Univ. de la Méditerranée), en collaboration avec le CHU de La Timone à Marseille et le Centre d'exploration métabolique par résonance magnétique (CNRS/Univ. de la Méditerranée). > www2.cnrs.fr/presse/communique/1854.htm d’Instrumentation générale 3, puis de celui de Physique nucléaire 4, au CEA-Saclay. Ses travaux de recherche ont surtout porté sur la structure du nucléon. Il participe aujourd'hui à l'expérience Double Chooz et au projet Nucifer d'application de la détection des antineutrinos. Michel Spiro, son prédécesseur à la tête de l’IN2P3, reste quant à lui président du Comité des très grands équipements et infrastructures de recherche (TGE/TGI) du CNRS. 1. Unité EHESS/CNRS. 2. Laboratoire CNRS/École des mines de Nantes/Université de Nantes. 3. Unité CEA/Dapnia/SIG. 4. Unité CEA/Dapnia/SPhN. > www2.cnrs.fr/presse/communique/1834.htm > www2.cnrs.fr/presse/communique/1849.htm Jacques Martino Patrice Bourdelais Une physicienne distinguée en Amérique Chercheuse à l’Institut des sciences moléculaires d’Orsay 1, Nathalie Picqué a reçu le prix Beller Lectureship Award, une distinction majeure attribuée par l’American Physical Society à des chercheurs non-américains. Si trois Français avaient déjà été récompensés (Serge Haroche en 1996, Pierre-Gilles de Gennes en 2006 et Michel Dyakonov en 2009), Nathalie Picqué est la première Française à recevoir ce prix. Ses travaux portent sur les sources lasers « peignes de fréquences » femtosecondes 2 et leurs applications. 1. Unité CNRS/Université Paris-11. 2. Lire « La révolution laser », Le journal du CNRS n°243,pp. 18-27. © Photos : N. Tiget/CNRS Photothèque |