CNRS Le Journal n°244 mai 2010
CNRS Le Journal n°244 mai 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°244 de mai 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 5,9 Mo

  • Dans ce numéro : Afrique le nouvel élan

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 38 - 39  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
38 39
38 GUIDE Livres 3 questions à… Jean-Marie Bourre Le lait, vrais et faux dangers Dr Jean-Marie Bourre, éd. Odile Jacob, avril 2010, 368 p. – 23,90 € Membre de l’Académie nationale de médecine, Jean-Marie Bourre est médecin et membre de l’unité de recherche Neuropsychopharmacologie des addictions (Unité CNRS/Inserm/Universités Paris-V et -VII). Depuis La diététique du cerveau en 1989, vous n’avez cessé de défendre le plaisir de se nourrir. Aujourd’hui, vous défendez un accusé de taille : notre mythique lait qui serait une « vraie vacherie » pour la santé. Vrai ou faux ? Je tire ici un véritable signal d’alarme : les produits laitiers sont l’objet d’attaques virulentes dont l’argumentation est souvent fausse, sinon contrevérité ! Des produits laitiers consommés selon les recommandations font partie de l’obligatoire diversité alimentaire car ils apportent d’une manière préférentielle un certain nombre de nutriments dont le calcium. Les critiques des produits laitiers font partie de ces marchands de terreur prétendant que notre alimentation est polluée, voire très déséquilibrée – ce qui leur permet d’assurer la promotion de produits de remplacement, capsules, Le journal du CNRS n°244 mai 2010 gélules, comprimés qui ne peuvent remplacer le lait quant à son contenu en protéines de qualité, en vitamines diverses et en minéraux et oligoéléments. Par malheur, ces messages sont relayés par les médias alors que les recommandations officielles de l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) restent modérées : trois produits laitiers par jour, par exemple, un verre de lait le matin, un huitième de camembert et un yaourt nature le soir. Mais quels sont les vrais et les faux dangers, alors ? Les vrais dangers se situent dans les situations alimentaires extrêmes : l’exclusion et la sur-consommation. Les dangers de l’exclusion se situent à deux niveaux : d’abord l’absence de consommation de produits laitiers nous prive dramatiquement de leurs nutriments d’autant que l’utilisation Les terroristes disent toujours ce qu’ils vont faire Alain Bauer, François-Bernard Huyghe, éd. Puf, février 2010, 368 p. – 29 € Si les terroristes « disent toujours ce qu’ils vont faire », c’est que des idées passent et repassent dans leurs têtes jusqu’à ce qu’ils les écrivent. Cette anthologie – sources, confessions, justifications, doctrines, communiqués – éclaire les mécanismes de ce passage de l’écrit à l’acte terroriste, ses constantes et ses répétitions, en se penchant notamment sur les différentes vagues terroristes qui ont secoué l’Europe entre les années 1970 et 1990. LITTÉRATURE ET GUERRE. SARTRE, MALRAUX, SIMON Philippe Sabot, éd. Puf, coll. « Lignes d’art », février 2010, 288 p. – 27 € Ou la guerre observée par un philosophe au prisme de l’œuvre littéraire. de produits de substitution, notamment de jus végétaux, nuit à la santé (car pauvres en nutriments). La société française de pédiatrie a, d’ailleurs, émis récemment un avis particulièrement vigoureux et rigoureux contre ces substitutions qui se sont déjà avérées dangereuses pour la santé de nombreux enfants, le danger persistant jusqu’à l’âge adulte, comme l’a souligné l’Académie de médecine. Puis, vient le danger de la surconsommation comme pour n’importe quel aliment. Rappelezvous Paracelse : « C’est la dose qui fait le poison. » C’est cette surconsommation qui peut être source de pathologies. Alors que les produits laitiers consommés selon les recommandations non seulement ne génèrent pas de pathologies mais, au contraire, dans le cadre d’une alimentation diversifiée, les évitent : moindre risque d’obésité, de diabète, d’hypertension, de cancer colorectal et peut-être, même, aussi, de cancer du sein. Si les produits laitiers ne font pas maigrir, ils évitent, dans une certaine mesure, de grossir. Par ailleurs, une confusion est entretenue entre l’allergie (aux protéines de lait de vache qui touche 4% de la population) et l’intolérance au lactose : ce sucre n’est pas digéré dans l’intestin grêle ; en fait, il est simplement fermenté dans le gros intestin exactement comme une fibre. Cette intolérance n’est certainement pas aussi terrorisante qu’on ne le dit car moins de 5% de la population peut ressentir un inconfort intestinal (ballonnements), exactement comme après la consommation d’artichauts ou de pain complet. Quelles sont vos recommandations ? Les détracteurs du lait affirment que les pays qui en consomment le moins ne souffrent presque pas d’ostéoporose. Or la Chine a constaté que, d’une part, l’espérance de vie trop faible ne permet pas à la maladie de se développer et que, surtout, l’absence de structures médicales de diagnostic et de soin empêche de comptabiliser le nombre véritable de malades. Elle met en place aujourd’hui de gigantesques programmes de complémentation en lait, notamment dans les écoles comme ce fut le cas chez nous après la guerre. Ce que je recommande ? Garder impérativement les produits laitiers (lait, yaourts, fromages) selon les proportions de l’Afssa et dans la diversité alimentaire. Recommandation somme toute raisonnable… et même agréable. Propos recueillis par A.L. Alzheimer et autonomie Nicolas Kopp, Jean-Philippe Pierron, Marie-Pierre Réthy, Catherine Thomas-Antérion, éd. Les Belles-Lettres, coll. « Médecine et sciences humaines », mars 2010, 384 p. – 25 € Cette réflexion pluridisciplinaire explique de façon simple l’écart entre l’image de la maladie d’Alzheimer, sa conception scientifique et la réalité vécue, et invite le lecteur à ne pas confondre entrée dans la dépendance et perte d’autonomie. Les auteurs défendent ici le principe d’un « respect de l’autonomie, capable de motiver soignants et aidants pour plus d’écoute, de confiance, de nuances, d’échanges, de sollicitude, de présence ».
Recherche bonheur désespérément René Frydman et Muriel Flis-Trèves (dir), éd. Puf, janvier 2010, 160 p. – 28 € Actes du colloque Gypsy 2009, ce petit livre propose des variations sur le thème du bonheur, auquel Freud a répondu qu’ « au final, le travail analytique ne pouvait aspirer qu’à transformer une misère hystérique en un malheur banal ». Mais s’il y a quelque temps, il était quand même possible de transcender temps et espace en aspirant au bonheur, aujourd’hui, écartelés entre rêve de bonheur (distillé par tout média) et brutalité de l’existence (indubitable), nous sommes devant un impératif collectif, obligés au bonheur, une obligation qui, si elle n’est pas remplie, engendre une blessure béante. Est analysée ici cette idée obstinée du bonheur : serait-elle tributaire d’un sentiment de culpabilité inconsciente ? La transplantation d’organe Un commerce nouveau entre les êtres humains Philippe Steiner, Gallimard, coll. « Bibliothèque des sciences humaines », mars 2010, 352 p. – 24,90 € Sociologue de l’économie, l’auteur propose ici un nouveau regard sur le commerce social autour de la transplantation d’organes. Partant du constat que, dans une société prompte à créer des marchés, le commerce marchand de ces organes est banni (à l’exception de l’Iran), il étudie la production et la distribution de cette ressource rare. Trois points émergent : le rôle fondamental de la famille dans la phase de prélèvement ; celui, essentiel, de l’organisation dans l’exhortation à donner ; et enfin les risques de développement d’une nouvelle forme de domination politique que provoquerait l’installation de la traite d’organes à transplanter. Après le déplacement de la frontière entre la vie et la mort (encéphalique), après le double franchissement de la frontière de la peau (intégrité du corps du donneur) et de la frontière politique, cet ouvrage remarquable montre à quel point la transplantation d’organes remet en cause notre conception de l’humain et combien notre « être ensemble » serait altéré avec la création des « bio-marchés ». La Russie contemporaine Gilles Favarel-Garrigues, Kathy Rousselet, éd. Fayard/Céri, coll. « Grandes études internationales », avril 2010, 560 p. – 30 € GUIDE 39 Une avalanche de bouleversements a entraîné en Russie une mutation des hiérarchies sociales, un désarroi identitaire et une redéfinition de la place de cet ex-empire. Une trentaine de chercheurs coordonnés par deux spécialistes (l’un de la criminalité en Russie soviétique et contemporaine, l’autre des transformations sociales et religieuses en Russie postsoviétique) propose, dans la collection « Grandes études internationales », un panorama analytique de la société russe actuelle. Jean-Paul Demoule (dir), coéd. Inrap/CNRS Éditions/Universcience, mars 2010, 352 p. – 30 € Les éphémères tracés fluo des archéologues sur la plaine betteravière de Marquion (Pas-de- Calais) ne disent pas seulement « ici vécurent les premiers fermiers de cette région », ils identifient, grâce à l’archéologie aérienne et préventive, les traces de « la première étape de l’anthropisation systématique des écosystèmes par l’humain ». Le Néolithique comme l’ « un des plus vastes mouvements démographiques, économiques, technologiques et culturels de l’Humanité » et le changement climatique à venir comme une répétition. Un état de la connaissance sur la révolution néolithique dans le monde durant laquelle « l’homme, premier manipulateur, transforma l’aurochs en vache laitière et le frêle théosinte en vigoureux maïs ». Michel Mitov, éd. Seuil, coll. « Sciences humaines », février 2010, 192 p. – 18 € La révolution néolithique dans le monde Matière sensible Mousses, gels, cristaux liquides et autres miracles Entre le matériau d’hier et la matière intelligente promise par les nanosciences, nombre de matières d’usage courant – peintures, mousses, cristaux liquides, champagnes et mayonnaises – doivent leurs propriétés à la présence d’impuretés en quantités infimes. Comme la matière vivante, sensible à la moindre sollicitation, cette matière molle change de comportement sur commande et laisse entrevoir des applications inédites : écrans géants à cristaux liquides, vitrages à opacité variable, médicaments précisément ciblés. Un jeune chercheur passionné se livre ici à une réévaluation radicale de la notion de matière – pour le plaisir de son lecteur. Le journal du CNRS n°244 mai 2010



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :