36 INSITU CÉLÉBRATION La Russie à l’honneur C’est parti : 2010 est l’Année de la Russie en France et de la France en Russie. Lancée le 25 janvier, l’année franco-russe est célébrée sur les deux territoires par une vaste programmation de manifestations culturelles où l’éducation, la science et la recherche tiennent une place de choix. Des organismes de recherche et des universités sont à l’œuvre dans les deux pays, multipliant conférences, forums, festivals et expositions, pour un total de 37 manifestations programmées. « Des changements climatiques au patrimoine de la Iakoutie, de l’énergie à la santé en passant par l’étude des mégalopoles, c’est un très large panel de domaines et de spécialités qui sera abordé et qui témoignera de la forte communauté d’intérêt et de la volonté de coopération des deux pays », explique Martine Bonin, responsable de la zone « Russie et nouveaux territoires EN BREF Le journal du CNRS n°244 mai 2010 indépendants » au sein de la direction des relations internationales du CNRS. L’organisme, fort de ses collaborations fructueuses dans tous les domaines avec la Russie, participe activement à ces manifestations. Ainsi, en mars, des représentants du CNRS et de l’Académie des sciences française ont participé à une séance solennelle du Praesidium de l’Académie des sciences russe. Cette dernière sera elle-même accueillie, le 28 septembre, à une séance de l’Académie des sciences française. À cette occasion, le CNRS organisera un colloque de deux jours, les 29 et 30 septembre, qui réunira des chercheurs français et russes impliqués dans des actions structurées avec le CNRS (Unités mixtes internationales, groupements de recherche internationaux, laboratoires internationaux associés) autour de conférences, de Maladies infectieuses : recherche commune à Lille Le CNRS, les universités de Lille-I et -II, l’Insermet l’Institut Pasteur de Lille viennent de créer un nouveau centre commun de recherche dédié aux maladies infectieuses. Le Centre d’infection et immunité de Lille (CIIL) réunit près de 200 chercheurs, ingénieurs et techniciens au sein de douze équipes. Onze d’entre elles travaillent sur des thématiques spécifiques aux grands fléaux infectieux que sont la tuberculose, le paludisme, la bilharziose ou encore l’hépatiteC, à l’exception du sida. La douzième –le Laboratoire d’études transcriptomiques et génomiques appliquées– a pour mission de développer une plateforme technologique au service des autres équipes. L’ambition de son directeur, Camille Locht, également directeur scientifique de l’Institut Pasteur de Lille, est de faire du CIIL un « aimant » pour les équipes nationales et internationales. Pari presque réussi : des équipes étrangères ont d’ores et déjà fait part de leur volonté de rejoindre le nouveau centre. Double signature entre le CNRS et l’UPMC Un contrat de partenariat pour 4 ans et une convention de délégation de gestion concernant 11 unités mixtes de recherche (UMR) ont été signés le 22 mars dernier par le CNRS et l’université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC), à Paris. Le contrat quadriennal porte sur la création de nouvelles unités de recherche mixtes et le soutien, parfois l’évolution, des unités existantes. La convention, quant à elle, prévoit de déléguer la gestion de 11 UMR à l’un ou l’autre des partenaires (7 à l’UPMC et 4 au CNRS). Ainsi, la majorité des contrats de recherche, dont le seuil de négociation est relevé, ainsi tables rondes et de la projection d’un film sur les collaborations scientifiques franco-russes coproduit par l’Académie des sciences russe et le CNRS. Pour Vladimir Mayer, responsable du bureau du CNRS à Moscou : « Ces séances devraient pouvoir faire le point sur les collaborations entre la France et la Russie, et les rendre plus visibles à tous. » Par exemple, les relations entre climat et environnement sont l’un des domaines de forte collaboration entre les deux pays, et en particulier entre le CNRS et la Sibérie. Un cycle de conférences sur ce thème, centré sur l’action de l’humain et son impact économique et social dans la région et dans le reste du monde, sera organisé dans les trois principaux centres universitaires de Sibérie occidentale, Tomsk, Novossibirsk et Krasnoïarsk. En France, un colloque associant les villes d’Evian et d’Irkoutsk aura lieu en mai dans la cité sur le thème : « Quelle stratégie pour les changements climatiques ? » La recherche spatiale, autre thème de coopération franco-russe, fera l’objet d’une conférence internationale en octobre à Moscou. Comptant une soixantaine de participants côté français, et ouverte aux médias, elle sera consacrée à la diffusion des résultats dans ce domaine au plus large public. Enfin, cet automne à Toulouse, une exposition archéologique, organisée par la Mission archéologique française en Sibérie orientale (Mafso) et l’université de Iakoutsk, et intitulée « Regards croisés sur le patrimoine de la Iakoutie », présentera la culture traditionnelle du peuple Iakoute au grand public. Marion Papanian et Adeline Marquis CONTACTS ➔ Martine Bonin martine.bonin@cnrs-dir.fr ➔ Vladimir Mayer mayer@orc.ru que les licences d’exploitation des technologies communes seront signées par un seul des deux partenaires. Si cette délégation s’avère concluante, elle pourra être étendue à d’autres laboratoires. Pour Alain Fuchs, président du CNRS, cette double signature est très symbolique : « Si l’on arrive à faire de même avec les autres universités, nous aurons vraiment écrit ensemble une nouvelle page de la collaboration entre organismes et universités pour progresser ensemble dans la compétition mondiale. » > En savoir plus : www2.cnrs.fr/presse/communique/1836.htm |